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FLORENCE BOUHIER |
La Nuit Des TortuesAux éditions LE MASQUEVisitez leur site |
626Lectures depuisLe samedi 12 Avril 2014
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Une lecture de |
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Bon anniversaire à Florence Bouhier née un 1er avril 1961. Rien de mieux, pensent certains, qu’un bon pavé, c’est-à-dire un gros, très gros livre, pour occuper ses loisirs pendant la période estivale. Il est vrai que sur la plage, les pavés servent d’oreiller le plus souvent. Mais pour le lecteur, à moins qu’il cherche à parfaire sa musculature, tenir un épais roman à bout de bras n’est pas l’idéal, même pour se protéger des rayons ardents du soleil. Lorsqu’il y en a ! Moi, personnellement, je préfère les petits ouvrages sympathiques, faciles à emporter, ne prenant pas trop de place dans les bagages, comme ceux que je vous propose régulièrement. Et la qualité n’est pas fonction du poids ! Florence Bouhier, nouvelle venue au Masque (c'était en 1998) et déjà cataloguée comme Reine du Crime, décrit avec une certaine perversité angoissante la dégradation d’un univers familial vécu et raconté par un adolescent. Naïf, impressionnable, Brice est le jouet de son frère Adam dont l’exercice favori est de traîner le soir dans les rues afin d’apeurer les femmes seules. Brice est fasciné et dégoûté à la fois par ce frère hâbleur, menteur, cruel et propriétaire de deux tortues qu’il laisse vagabonder sur la table au grand dam de la grand-mère Joséphine. Acariâtre, Joséphine s’est incrustée dans le cocon familial, pour le plus grand plaisir du père de Brice. Constance, la mère, est obligée de subir. D’ailleurs Constance vit en automate, comme ceux que construit le père. Elle a abandonné le chant, elle qui aurait pu prétendre devenir une diva, à la demande paternelle, pour s’occuper des enfants et de la maison. Elle s’est sacrifiée, sans recevoir de remerciements en retour. Jusqu’au jour où Julia, la tante Julia, célibataire, le vilain petit canard de la famille, propose à sa belle-sœur de participer avec elle à une chorale. Constance revit, elle est heureuse. Tellement revigorée qu’elle quitte la maisonnée. Brice ne comprend pas pourquoi sa mère fugue. Baignant dans une atmosphère d’angoisse, parfois à la limite du fantastique, ce roman de Florence Bouhier aurait pu être écrit par Ruth Rendell. |