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MESSAOUD BENYOUCEF |
L’algèbre De La MortAux éditions L EMBARCADERE |
3204Lectures depuisLe vendredi 11 Septembre 2004
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Une lecture de |
Messaoud Benyoucef nous parle d’un pays gorgé de soleil et d’espoir qui un matin bascule dans l’horreur de la guerre civile. Contre l’intelligence, contre la vie, des fatwas sont lancées par d’obscurs Imams qui manient le verbe avec une intolérance sanguinaire. Au commencement, il y a Dalil, brillant dirigeant de l’institut national de prospective, chargé par le président de dresser un état des lieux de la nation. Au petit matin, des inconnus l’égorgent, lui et sa femme, alors qu’ils terminent leur petit déjeuner. Le commissaire Ouraghi, responsable de l’enquête, connaît le même sort. Des inconnus, après avoir mitraillé sa voiture, décapitent son cadavre. Au commencement il y a un groupe d’hommes et de femmes que la puissance coloniale n’a pas réduits au silence et qui ont poursuivi la bataille pour la liberté et le droit durant les vingt ans de parti unique. Ils se nomment Elias, Brahim Gazila, Kasta Farrandjis, Himmi, Nacer, El-Hadi, Cheikh Qarmoudi, Aldjia Lamdami, Bahiya Thaalibi… docker, électriciens, écrivain, journaliste, commerçants, Imam… héros de la lutte pour l’indépendance, obscurs militants syndicaux ou leader syndical, défenseur de l’état de droit ou simple greffier… Tous succombent sous le couteau des égorgeurs venus du fin fond d’une histoire tragique et des égouts d’un pouvoir en décomposition. Seul Elias sera sauvé… comme s’il fallait en sauvait un pour que le drame ne s’efface pas de l’Histoire L’algèbre de la mort déborde de ce désespoir que boursoufle la rage et qui tétanise tous ceux qui refusent de déposer leurs « armes ». Au-delà, se hisse l’héroïsme d’un peuple qu’on assassine, un héroïsme quotidien qui consiste à enterrer un frère, une sœur ou un ami ; à animer un débat littéraire, à confectionner la une d’un journal ; à se souvenir du temps où, en lieu et place de cette grande épicerie, se dressait « l’imposante et prestigieuse librairie, la tricontinentale » ; à se remémorer l’époque où chacun pensait que tout était possible. L’algèbre de la mort est un livre magnifique que soutient une écriture efficace et tendre, un de ces livres qui marque la mémoire. |
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