génération (complex 3) de BRETIN ET BONZON


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BRETIN ET BONZON

Génération (complex 3)


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Le mercredi 12 Mars 2014

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 BRETIN ET BONZON




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Entrez dans la réalité virtuelle des jeux de rôle vidéos !

L'addiction aux jeux vidéos peut se révéler mortelle. C'est l'amère constatation de la mère de Narusé peut effectuer en entendant son gamin, qui s'est enfermé dans sa chambre, crier puis s'effondrer devant son écran d'ordinateur. Elle est même obligée d'appeler les pompiers car une forte odeur d'essence et une chaleur de fournaise règnent dans la pièce dans laquelle pourtant aucune flamme n'est visible.

Narusé s'était affublé du surnom de Bakounine, tandis que ses compagnons de jeu avaient pris pour alias Lennon et autres références artistiques ou politiques. Pourtant il était conseillé par Wamelin mais après être arrivé au niveau 8 et obtenu la bienvenue à Island, Narusé s'était pris les pieds et les neurones dans la toile déployée par un adversaire plus fort que lui. Il n'est pas mort mais est devenu un légume.

Dans la banlieue lyonnaise, Renzo Sensini, inspecteur d'Interpol, est mis sur la sellette par quatre hommes qui dépendent des Services de Sécurité français et étranger. En cause son rapport sur Complex, une organisation transnationale secrète contrôlant une partie des activités économiques de la planète et dont l'influence serait à l'origine de décisions politiques. Selon eux, ce rapport serait à oublier et Sensini devrait passer à autre chose. Afin de mieux enfoncer le clou, l'un d'eux affirme : Parfois certaines situations nous semblent étrangement familières. Cela vous est sans doute déjà arrivé, monsieur Sensini. Un peu comme si on les avait vécues. En rêve, ou ailleurs. Il poursuit ainsi : Parfois, c'est le contraire. On croit vivre une situation que l'on n'a jamais vécue. Ni en rêve, ni ailleurs. Sensini préfère jeter l'éponge, reprendre sa liberté. Et il passe une soirée au restaurant en compagnie de Roman Dragulescu, son adjoint et ami, et Iva dont c'est l'anniversaire. Un repas de fête pour sceller en même temps sa démission. Il voulait inviter également Iva à partir en voyage à Rome, mais Iva a trouvé un nouveau petit ami. De toute façon, c'est définitivement fini entre eux deux, lorsque la jeune femme veut démarrer sa voiture, celle-ci explose. Sensini se demande si elle était personnellement visée ou si c'était lui qui était dans le collimateur d'un individu ou un organisme peu scrupuleux.

Sur une île perdue entre ici et ailleurs, les hommes de l'organisation Complex ont une épine dans le pied, épine nommée Sensini. What, When, Wich, Why, Who, Where et consorts envisagent de le supprimer purement et simplement et ils pensent à Chitchine, leur homme de main, pour exécuter ce contrat. Mais un autre problème accapare l'attention de What et ses compagnons. Le système de protection de Complex a connu depuis quelques semaines des intrusions. Des jeunes gens, jouant à un jeu vidéo élaboré par des inconnus, qui n'est pas encore sur la marché et nommé Island, parviennent à forcer les barrages, avalant les niveaux malgré les difficultés.

Dans la banlieue de Richmond, en Virginie, Tracy Mercy est dérangée pendant son petit déjeuner, alors que son père, Morton, qu'elle déteste, est encore au lit en train de batifoler avec une nouvelle amie, une jeunette comme d'habitude. Tracy est une mordue de jeu de rôle et elle a emprunté comme pseudo RosaLux. La lettre qu'elle vient de recevoir contient un carton d'invitation, tout ce qu'il y a de plus officiel. Et le timbre, qui orne l'enveloppe, ne comporte aucune mention de valeur ni d'oblitération et représente une île bleue avec une inscription Island. Un certain Wamelin prie Tracy à se rendre près de la voie C24 de la gare de Richmond. Tracy s'y rend à l'heure indiquée et découvre un endroit vide où seul un employé bizarre trifouille un lustre afin de changer une ampoule. Tout est baroque d'ailleurs et elle doit pousser une porte qui indique réservée uniquement aux visiteurs. On se croirait dans la gare qui emmène Harry Potter à Poudlard. Effectivement un jeune homme l'attend, Wamelin, qui joue de l'harmonica.

Sensini essaie de joindre son ami Léo mais celui-ci ne répond pas. Alors il se rend dans l'Aubrac en compagnie de Roman, mais l'intérieur de la maison de Léo a été dévasté. Comme si une tornade était passée par là. Mais de Léo, point. Obligé de rentrer à Lyon, Roman est assis en face d'un homme qui lui offre un café alors qu'il n'en boit jamais. Il saura que cet individu n'est autre que Le Loup, un ennemi de Sensini, à cause d'une histoire qui remonte à plus de vingt ans.

Cette histoire oscille entre Alice au pays des Merveilles, Hamelin le joueur de flûte, La Tempête de Shakespeare et autres références littéraires, et s'articule comme un jeu vidéo à plusieurs niveaux et des participants à distance. Je ne connais pas trop ce système, les plus jeunes s'y retrouveront. Mais l'accent est porté sur l'identification entre le joueur et le personnage virtuel qui évolue sur un écran, avec des effets visuels très réalistes. Celui qui joue peut être transporté dans un univers qu'il découvre, où il sent englouti, accaparé par l'action, les combats, l'univers ludique, les personnages à affronter plus ou moins malsains. Il est investi d'une mission qu'il doit à tout prix réaliser, comme si sa vie et celle de ses compagnons étaient en jeu. Le jeu dont vous êtes le héros.

Et la frontière entre virtuel et réalité est comme floutée, abolie dans ce roman. Le lecteur et les différents protagonistes évoluent au gré des aventures mouvementées de tous ces personnages. J'avoue que parfois j'ai décroché, navigant à vue, ne sachant plus dans quel univers j'étais plongé, n'arrivant plus à différencier le vrai du faux, le réel du virtuel. Et c'est en cela que le duo Denis Bretin et Laurent Bozon se montre machiavélique en imprimant une progression impitoyable dans leur récit, bousculant les codes, prenant le lecteur, non pas en otage ce mot utilisé à toutes les sauces n'ayant plus aucune signification, mais comme un spectateur obligé de monter sur scène parmi les artistes et de participer à une pièce de théâtre sans en connaître la trame et s'intégrer dans le jeu en fonction des acteurs d'une commedia dell'arte débridée.

Bretin & Bonzon, qui s'affirment les Boileau-Narcejac du suspense fantastique, n'oublient pas pour autant de placer ça et là des notes d'humour. Ainsi Tracy s'adresse à un voyageur affalé sur les banquettes d'un train qui l'emmenant à la gare de Richmond en ces termes : Le Seigneur a dit celui qui met ses pieds là où il met son cul, un jour il pisse dans ses chaussures. D'accord, elle ne s'exprime pas avec une politesse exquise, mais ce genre de réflexion serait de mise lorsque vous désirez vous asseoir et que la place est prise par des godillots boueux.

Savoureuse également cette définition du livre : Support de mémoire fixe énergétiquement inerte.

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