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JEAN PIERRE BASTID |
Notre-dame-des-nègresAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
748Lectures depuisLe dimanche 16 Fevrier 2014
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Une lecture de |
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28 février. Mardi-Gras. Le journaliste Johann Usbek rejoint Paris par les égouts où il s'est réfugié. Il transporte avec lui des documents secrets et un magnétophone. Pourchassé par des miliciens il se réfugie dans un vestiaire réservé aux égoutiers et entreprend de narrer sur cassette ses récentes mésaventures. Il termine à peine sa dictée que le commissaire Ben M'hdi et ses hommes font irruption. Son magnéto est confisqué ainsi que les documents. Puis le commissaire téléphone en haut lieu, à Lapeyrouse, lui signifiant que le fuyard vient d'être abattu et que les papiers sont détruits. Puis il se rend chez son correspondant et les deux hommes écoutent l'enregistrement réalisé. Sous l'identité d'un certain docteur Mercoeur, Usbeck quitte sa famille et traverse la frontière. En route il recueille à bord de son véhicule Mélanie, une jeune femme noire et apeurée qui disparait à leur arrivée à Paris. Il a le temps de lui donner ses coordonnées. La France est sous la domination d'un gouvernement fasciste qui traque les marginaux, noirs et SDF, aidé par l'armée, des vigiles et des particuliers unis sous le sigle PPP : Pour un Peuple Purifié. Usbek doit interviewer le ministre de l'économie mais il se sent constamment surveillé. Fabienne, une policière, lui sert de guide. Il récupère au cours d'un incident un badge sur lequel figure l'inscription "Notre-Dame des Nègres". Il s'agit d'une chanteuse prisée par les allochtones, c'est à dire les Nègres. Mélanie, réfugiée dans la chambre d'Usbek, lui demande de l'aider. Tandis que des attentats secouent la capitale, il est invité à une soirée. Il rencontre Lapeyrouse, le numéro 2 du ministère de l'Intérieur, le commissaire M'hdi et un nommé Alban qu'il catalogue comme deuxième garde du corps. Lapeyrouse l'appelle par son véritable patronyme. Fabienne est assassinée dans le parking de l'hôtel et Mélanie portant perruque se substitue à la policière. Elle conduit Usbek dans un pavillon de banlieue où il fait la connaissance d'hommes d'affaire en vue, des Noirs. La villa est envahie par des miliciens commandés par Alban. Mélanie peut s'enfuir, Usbek est assommé et les autres assassinés. Evello, l'organisateur de la soirée à laquelle il a assisté lui conseille de contacter Alban, directeur d'une boîte de nuit où travaillait une strip-teaseuse du nom de Notre-Dame des Nègres. Elle a disparu, devenant le chef des terroristes. Pensant à sa fille, Usbek achète un ours en peluche. Il découvre dans sa chambre un dossier dans lequel est consigné tout ce qui se trame. Une véritable Saint Barthélémy des miséreux. Il effectue des photocopies, glisse le dossier dans la peluche et expédie le tout en Suisse via le consulat. A la boîte de strip-tease Alban lui indique qu'il peut retrouver Notre-Dame à un meeting. Après quelques difficultés, il assiste à la réunion houleuse et perturbée par des activistes qui sèment le sang et la mort.
Avec la description d'une France en proie à crise et à la montée du chômage, du regroupement familial des étranges, de la recrudescence de la petite délinquance, et des conséquences qui en découlent, fracture, exclusion, repli sur soi des autochtones, Jean-Pierre Bastid tenait un sujet d'actualité qu'il transpose dans le temps avec un certain paroxysme. Seulement les promesses du début ne se concrétisent pas et le roman sombre dans un ronron que seul l'épilogue parvient à sauver de l'ennui, jouant sur la duplicité des hommes à la solde du pouvoir et leurs ambitions. On trouvera parmi les personnages un certain Francisque de Villiers, mais ce n'est pas le plus important. |