THIERRY BETHUNE

Pour Abel Inuk, lorsque sa mère et le plus vieil ami de celle-ci sont assassinés, c’est un gouffre sans fond qui s’ouvre sous ses pieds, une fosse abyssale qui va l’engloutir jusqu’à le faire disparaitre du monde des vivants. Mais Abel Inuk appartenait-il à ce monde, à celui des humains, à celui des homo sapiens ?Fruit d’une hasardeuse expérience scientifique, il était le fils direct d’une néandertalienne morte sous les coups des hommes de Cro-Magnon voilà vingt-huit mille huit cents ans au creux d’une calanque.Au milieu du tohu-bohu mental qui agite Abel, une seule certitude s’impose à lui : il doit fuir ceux qui ont assassiné celle qui croyait être son unique mère et son ami généticien.

Qui sont les poursuivants d’ Abel Inuk ? Le lecteur ne le saura jamais puisque l’auteur ne les désignera pas nommément. Car chacun comprend que sous ce roman à la « Jurassic Park », se dissimule l’évidence sociale du racisme et de l’intolérance. Désigner les meurtriers ce serait comme isoler, circonscrire et neutraliser les racistes qui par nature sont insaisissables, puisque polymorphes.

Si le dénouement de cette « Enfant de Néandertal » pèche quelque peu par optimisme, ne manquera pas pour autant de passionné le lecteur