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SERGE BRUSSOLO |
Le Manoir Des SortilègesAux éditions LE MASQUEVisitez leur site |
2532Lectures depuisLe lundi 29 Juillet 2013
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Une lecture de |
Quelques années après la fin de la guerre de Cent ans, les chevaliers n’ont pas grand chose à faire, alors ils se combattent dans des tournois qui en laissent plus d’un sur le carreau. Gilles, le jeune écuyer, est habitué aux victoires de son maître, même si celui-ci ne paie pas de mine. C’est comme au catch, ça ne paie guère mais au moins on a la possibilité de se faire une renommée. Jusqu’au jour où y’a un chevalier qui arrive, comme ça, bêtement, alors qu’il n’était pas invité, et qui fout la baraque en l’air. Une sorte de Don Quichotte de pacotille avec son armure toute rouillée. Sauf que le poignet lui ne l’est pas rouillé, et boum, le chevalier se retrouve à terre, et il n’a pas le temps de s’en rendre compte que Dieu ou le Diable s’est déjà emparé de son âme. A la guerre comme à la guerre, il faut se plier aux principes. Gilles devient le nouveau serviteur de cette casserole ambulante qui n’a pas de marque, je veux dire dont personne n’a vu le visage. Aurait-il quelque chose à cacher ? Cela se pourrait bien car alors qu’ils voyagent peinards, d’un seul coup le chevalier annonce à son écuyer que comme c’est la nouvelle lune, il doit être attaché sur le sol, fortement, par les poignets, sinon il risque de devenir méchant. Gilles se doit d’obéir alors il ligote les membres de son nouveau seigneur et maître à des piquets fichés en terre et il se dit maintenant je vais piquer un bon roupillon. C’est sans compter sur la force de la nature et le chevalier dans une crise de démence se libère à la façon d’Houdini, dont il ne connaît pas l’existence et pour cause, et le voilà gambadant dans la forêt et qui se prend pour l’ogre. Coup dur pour Gilles qui ne s’attendait pas à ça. Mais bon, comme il doit respect et obéissance à son nouveau maître, faut bien se plier aux exigences de celui-ci. Seulement ce n’est pas pour batifoler au clair de lune qu’ils parcourent la sylve. Un prieur a confié une mission au chevalier et ce n’est qu’avec l’aide de Gilles qu’il peut la réaliser affirme-t-il. Il doit retrouver un grimoire contenant des formules magiques capables de le désenvoûter selon le religieux. Ce manuscrit est enfermé dans un manoir depuis longtemps assailli par les éléments et gardé par un troupeau de moutons qui n’ont de paisibles que la réputation de leur race. Avec une sauvageonne qui se prétend sorcière ils arrivent enfin sur place et commence alors le plus gros du travail. La magie, l’angoisse, l’épouvante sont au rendez-vous de ce roman moyenâgeux dont l’action se déroule en la forêt de Brocéliande, de si sinistre réputation. Là encore la vedette est en partie tenue par une bâtisse recelant de profonds mystères, là encore à chaque fois que l’on pense être confronté à d’horrifiques sorcelleries, l’auteur prend le contre-pied de ce qu’il a écrit ou évoqué quelques lignes, quelques paragraphes auparavant. Tout est expliqué de façon rationaliste et pourtant le lecteur ne peut s’empêcher de vibrer, de ressentir de l’effroi en lisant les chapitres goulûment. De la belle ouvrage monsieur Brussolo. On ne s’en lasse pas. |
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