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SOPHIE BENASTRE |
Mélodie En Sous-solAux éditions OSKAR |
1884Lectures depuisLe lundi 29 Juillet 2013
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Une lecture de |
De mon temps… J’aurais pu commencer ma chronique ainsi, car, soyons sérieux, de mon temps, on ne parlait pas en classe, ou si peu. Ceux du premier rang écoutaient béatement leur professeur. Au fond, certains lisaient des romans policiers, ce qui les changeait des œuvres classiques, tandis que d’autres, à deux, jouaient au Morpion. Maintenant, il est bien difficile de se faire entendre. Martine Maupas peut en témoigner par exemple, elle qui a bien du mal à gérer ses élèves de cinquième. Il y a Thomas, le plus âgé de ses collégiens, il a redoublé deux classes, dont la vie privée est une énigme pour tous. Il se plaint que le proviseur veut le coller. Une punition qu’il n’a pas méritée, selon lui et peut-être avec raison. Il s’adresse à tous, et sa plaidoirie perturbe le bon déroulement du cours. Il y a aussi Corinne, qui au contraire essaie de se faire oublier, atteinte d’une timidité maladive préjudiciable mais comment surmonter ce handicap ? Tout à coup Madame Maupas aperçoit une place vide. Jeannette est absente, et ce n’est pas son habitude. Aussitôt elle prévient la mère, le père est décédé quelques années auparavant d’un accident de moto. Corinne est véritablement inquiète, car avec Jeannette elles sont copines depuis le CP. Jeannette a douze ans, et elle est l’emblème de la joie de vivre, chantonnant tout le temps. Et puis l’excuse de la maladie ne tient pas, sa mère si elle n’avait pu la décider à aller à l’école aurait au moins prévenu quelqu’un du collège. Béatrice Beauval est effondrée. Sa fille est partie normalement à l’école le matin, sans aucune difficulté, sans rechigner, d’ailleurs c’eut été contraire à son caractère. Et entre la maison et l’école il n’y a que dix minutes de marche à pied, donc il est évident que quelque chose ou quelqu’un s’est interposé sur son chemin. Béatrice a déposé plainte au commissariat après avoir envisagé toutes les possibilités, une fugue par exemple, mais elle a été reçue comme un chien dans un jeu de quilles. D’abord il a fallu répondre à des questions débiles, genre pourquoi allait-elle à l’école à pied ? Franchement à douze ans, elle est en âge d’y aller seule, à pied, et de rentrer seule aussi, sans chaperon et sans GPS. M’enfin ! Alors que les policiers tergiversent, Thomas et Corinne décident de mener leur propre enquête. Evidemment la solution ne va pas leur tomber toute cuite dans la bouche, mais c’est bien pendant un cours, et grâce à un devoir rendu par un élève, le cerveau de la classe, que Thomas va entrevoir la clé de l’énigme. Ce drame va permettre également à Corinne de vaincre sa timidité et de s’affirmer. Ce roman conseillé aux jeunes de 10 à 110 ans est naturellement plus destiné à la tranche d’âge la plus basse, mais les adultes ne bouderont pas leur plaisir à sa lecture. Les histoires d’enlèvement et de séquestration ne manquent pas ni en lecture juvénile, ni en lecture adulte. Mais on peut retenir au moins un message : les mises en garde des parents sont parfois inefficaces car le danger se niche là où on ne l’attend pas. Mais également que dans les épreuves, le caractère peut évoluer, dans le bon sens. Et mettre le doigt là où ça fâche, l’inertie des forces de police qui préfèrent parfois attendre de posséder une preuve probante d’un enlèvement, privilégiant souvent la piste de la fugue. |
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