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ANTOINE BLOCIER |
Désordre Du TempleAux éditions KRAKOENVisitez leur site |
1976Lectures depuisLe vendredi 11 Novembre 2011
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Une lecture de |
Version revue, corrigée et actualisée de Templier.com paru aux éditions Le Passage en 2004. Le mystère des Templiers, et surtout de leur trésor amassé au cours des décennies et des croisades et perdu quelque part, nourrit l’imaginaire de biens des romanciers et fascinent les lecteurs. A intervalles irréguliers, des magazines et des revues historiques s’intéressent à ce qui pourrait être apparenté à un marronnier médiatique ou, le plus souvent, à de nouvelles révélations dues à des chercheurs opiniâtres, et nous replongent dans cette aventure qui s’acheva avec la mort sur le bûcher du Grand Maître Jacques de Molay. Des jeux-vidéos s’intéressent à ces personnages de moines-soldats (Assassin creed par exemple) mais également des jeux de rôle. Ainsi Gilles, jeune DJ, effectue un remplacement au pied levé lors d’une soirée organisée près des ruines d’un château médiéval. Il doit ce petit travail de machiniste grâce à un ami, Dominique de Saint-Claude, rencontré par hasard quelques semaines auparavant. Leurs atomes crochus les ont transportés dans le même lit. Bref, tic langagier de Gilles, Gilles, tout en étant aux commandes des décors, découvre ce spectacle haut en couleurs et apprécie la mise en scène particulièrement réussie, parfois un peu violente, mais faut ce qu’il faut afin de satisfaire les goûts des participants et justifier leurs dépenses. Jusqu’à la décollation de la tête d’un jeune figurant sur le billot. Effet garanti ! Le lendemain matin Chloé, sa charmante voisine, vient le réveiller afin de partager le café et non le lit ce qu’elle déplore un peu. Il lui narre sa soirée encore extasié par ce qu’il a vu mais elle refroidi rapidement son enthousiasme. Elle a appris aux informations que Jehan, le figurant, a bien été décapité et que ce qu’il avait vu n’était pas un trucage. Jehan de son vrai nom Jean Horvath, d’origine hongroise, était un militant de l’église fondamentaliste Saint-Nicolas du Chardonnet et le webmestre du site Ordre-du-temple.com. De plus une enveloppe kraft a été retrouvée chez lui, un papier sur lequel ont été rédigés ces mots : 417 : La principale pénalité est de perdre la maison pour toujours. L’on peut et l’on doit l’infliger à tout frère pour neuf choses. La première est la simonie… Ils n’ont pas le temps de gloser sur cette information macabre car Chloe doit se rendre en province en compagnie de Gérard, archiviste à la Bibliothèque Nationale, afin de recueillir le témoignage d’un survivant de l’Occupation car elle rédige une thèse sur cette période. En chemin, aller et retour, Gérard lui fait réviser ses connaissances historiques sur l’Ordre du Temple, ce qui permet au lecteur d’approfondir les siennes par la même occasion. Lorsqu’ils reviennent au bercail c’est pour retrouver Gilles allongé de tout son long chez lui. Il a été estourbi mais par bonheur il est vivant, récoltant au passage une énorme bosse, souvenir de son visiteur impromptu. Près de lui une enveloppe kraft et un papier sur lequel est rédigé : 417 : La principale pénalité est de perdre la maison pour toujours. L’on peut et l’on doit l’infliger à tout frère pour neuf choses. La seconde est quand un homme dévoile le secret d’un chapitre à un homme… Afin de meubler son temps et désireux de s’informer, il avait tenté de joindre Dominique de Saint-Claude. Inconnu au bataillon. Puis il s’était rendu sur des sites consacrés aux Templiers dont un assez suggestif : Gay Templier. Et c’est ainsi qu’il a correspondu, chatter, avec un nommé Dinan qu’il soupçonne d’être l’auteur de son agression. Mais la série continu, et un nouveau cadavre est découvert aux Archives. Un ancien collègue de Gérard, un médiéviste, s’est pendu. Suicide à première vue, sauf que près du corps une enveloppe a été déposée, avec le même texte à la différence près que cette fois, la cause en serait un larcin. Effectivement et après vérification il manquerait le volume des Centuries de Nostradamus. Selon des historiens, dont un Belge, ces Centuries ne seraient qu’un plagiat éhonté de Nostradamus. Un ancien parchemin écrit par un érudit et qu’il aurait arrangé à sa sauce. Au départ Gérard et Chloé voulaient tout confier aux policiers, mais cette énigme les intéresse trop et ils décident d’enquêter pour leur propre compte. Et c’est ainsi que Gilles et Gérard se rendent dans un boite gay ce qui va permettre au vieil archiviste d’approfondir ses connaissances, de loin, sur les mœurs des homosexuels, lui qui est plutôt adepte du sado maso. Les lecteurs qui ont lu avec plaisir les quelques livres de la collection pol’archives dirigée par Gérard Streiff aux éditions du Passage, dont celui-ci, retrouverons avec plaisir Chloé qui écrit des piges pour la revue historique Prométhée. Une plongée intéressante dans l’histoire et ses soubresauts, ses mystères et ses énigmes. Fallait-il établir une version corrigée et actualisée de ce roman ? A première vue non, car il existe de petites anomalies qui risquent d’induire en erreur les historiens qui se plongeront dans cet ouvrage dans quelques décennies. En effet, l’histoire se déroule alors que sévit sur la France la canicule et que les intermittents du spectacle manifestent contre des propositions gouvernementales et que Nicolas Sarkosy est président. Chacun sait que les deux premiers événements se sont déroulés en 2003. A moins que, subtilement, l’auteur ait voulu nous proposer deux paraboles. La première, concernant la canicule : à force de souffler sur les braises notre président pourrait déclencher une canicule politique et à alors gare à l’incendie populaire. Ensuite, la seconde, relative aux intermittents du spectacle : aujourd’hui nous serions plus enclin à évoquer les intermittents du travail, qu’il s’agisse des ouvriers ou des retraités appelés souvent en renfort alors que les chômeurs font florès. |
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