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PIERRE BORDAGE |
L’arcane Sans NomAux éditions LA BRANCHEVisitez leur site |
1799Lectures depuisLe vendredi 14 Octobre 2011
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Une lecture de |
Le jeune Sahil est un ancien soldat de l’armée afghane. Fatigué de cette guerre sans fin, de ces morts inutiles et injustifiées, il a déserté. Depuis deux ans, Sahil végète à Paris. Ces derniers temps, il est toléré dans la planque de satanistes où Méphisto l’a invité. Ce dernier prépare un spectacle au Père Lachaise dans la nuit du vendredi 13 août. Un happening assez glauque, avec la belle Ten en guise de star. Toujours hanté par ses souvenirs guerriers, Sahil s’avoue attiré par la jeune Ten. L’Afghan se voit proposer une mission meurtrière contre cinq mille Euros et des papiers en règle. Il s’agit d’abattre une femme blonde dans un parking, une prochaine nuit. Sur place, malgré les infos détaillées qu’on lui a fourni, Sahil ne tarde pas à comprendre que c’est un piège. Dès qu’il aura tué la cible blonde, il sera exécuté. Il s’enfuit sans remplir sa mission. Quand il tente de récupérer son fric dans la planque des satanistes, il est visé par des tueurs. Après avoir trouvé refuge pour la nuit au Père Lachaise, Sahil a besoin de l’aide de Ten. Elle ne peut prendre le fric, la cave de l’Afghan étant occupée par deux slaves qui l’attendent. Ten loge Sahil, blessé à la cheville, dans le studio vacant d’un ami. Élodie, policière toulousaine en transit venue dormir au même endroit, va être abattue par erreur à la place de Sahil. Tandis que celui-ci prend la fuite, les collègues policiers d’Élodie identifieront bientôt l’Afghan comme étant le coupable idéal. Sahil croise deux gamines Roms dont l’aînée âgée d’une dizaine d’années, Djidjo, le prend en pitié. Pour soigner sa cheville foulée, elle le conduit auprès de la guérisseuse Jofranka. Celle-ci n’a pas l’aspect d’une vieille sorcière. Sa magie mêle la Vierge Marie et l’esprit bienveillant d’O Del. Elle lui attribue un ange gardien, Djidjo. Jofranka recommande à Sahil de se méfier des serviteurs d’O Beng, messagers de la mort. En effet, le duo de mafieux slaves traque toujours le déserteur afghan. Quand il constate que son magot a disparu, Sahil ne peut que soupçonner Ten de l’avoir trahi et d’avoir volé les cinq mille Euros. La nuit du vendredi 13, il y a foule au Père Lachaise pour le spectacle de Méphisto et Ten. Les tueurs slaves finissent par rattraper Sahil, lui donnant une sévère correction. Armée et décidée à tirer, Djidjo intervient pour le sortir du pétrin. Sahil et son ange gardien retrouvent Ten. S’étant mis un temps à l’abri dans les bureaux de la Compagnie des Morts, le trio va récupérer le fric et une voiture. Mais le trajet jusqu’à la Côte d’Opale, vers Wissant ou Calais reste risqué : Sahil est recherché par la police et traqué par le duo de Slaves. Peut-être qu’une Mathilde à Amiens, ou un Jean-Paul vers la côte, leur offriront des coups de pouce décisifs… Pierre Bordage est principalement connu pour ses œuvres de science-fiction, ses sagas ayant remporté un grand succès populaire. Ses romans ont même été traduits en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Roumanie, en Slovénie, en Russie et en Chine. Il a obtenu de prestigieuses récompenses, dont le Grand Prix de l’Imaginaire (1993) et le Prix Paul-Féval de Littérature Populaire (2000). Il s’agit bien d’un auteur chevronné, ce que démontre encore “L’arcane sans nom”. Sans doute peut-on parler ici d’un noir roman d’aventures, car le jeune réfugié afghan va traverser de multiples péripéties, affronter de grands dangers. Au moins, entre la Gothique Ten et la petite Rom Djidjo, il n’est plus tout à fait seul face aux périls. De petites références à la spiritualité ou au satanisme ne doivent pas masquer l’essentiel. À travers les réminiscences qui le perturbent, c’est bien l’histoire personnelle de Sahil et la situation de l’Afghanistan qu’évoque Pierre Bordage. Un sujet traité avec l’humanisme dont cet auteur semble coutumier. Car, si la mort plane sur cette histoire, l’espoir n’est pas absent. Un roman de très belle qualité. |