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KEN BRUEN |
En Ce SanctuaireAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
2992Lectures depuisLe samedi 30 Octobre 2010
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Une lecture de |
Jack Taylor ne trouve plus ses repères dans le Galway d’aujourd’hui, ni dans la Nouvelle Irlande enrichie, détestable par bien des aspects. Diminué par une claudication gênante et portant une prothèse auditive, l’ancien policier tente de rester sobre, de respecter une abstinence salvatrice. Ayant tout vendu et changé d’adresse, Jack Taylor est prêt à partir en Amérique. À cause des ennuis de santé de sa collègue Ridge, il reste encore un peu. C’est ainsi qu’il reçoit une lettre annonçant la prochaine mort de deux policiers, d’un juge et d’un enfant. Ce n’est pas un courrier anonyme, puisqu’il est signé par un certain Benedictus. Vieil adversaire de Jack Taylor, le surintendant Clancy n’accorde aucun d’intérêt à cette lettre, pourtant inquiétante. Quant à savoir comment ce Benedictus a obtenu la nouvelle adresse de Taylor, il estime que ça n’a rien de difficile. La mort du laxiste juge Healy n‘intrigue personne, puisqu’il s’agit d’un supposé suicide. Pourtant, c’est une des victimes citées dans la liste reçue par Taylor. Pour que Ridge ne sombre pas dans l’oisiveté alcoolisée, Jack Taylor lui confie une enquête privée. Une affaire que cette pro ne tarde pas à éclaircir. Son voisin homo étant victime de persécutions, Taylor se charge de calmer le crétin violent qui se prend pour un justicier de la vertu. Le père Malachy serait le mieux placé pour expliquer à l’ancien flic le sens de la bénédiction, mais il est peu coopératif. Ex-dealer devenu adepte de la philosophie zen, Stewart se renseigne sur ce Benedictus afin d’aider un peu Taylor. Entre-temps, celui-ci a replongé dans une obsession alcoolique de plus en plus sévère. “Je n’étais jamais complètement sobre, mais jamais complètement ivre non plus. Le moment où j’allais perdre le compte, littéralement, et où je m’en ficherais, approchait. Et là, ça craindrait.” Grâce à Stewart, Jack Taylor ne devrait plus culpabiliser concernant l’accident d’une fillette dont il avait la garde. Le fait que Ridge aille mieux pourrait aussi être positif. Mais non, Taylor n’échappe pas à ses démons. Poursuivant son enquête, il obtient une piste. La sœur Maeve enseigne à l’école primaire de la Miséricorde. Elle connaît Benedictus, mais se refuse d’abord à expliquer quel lien existe avec Jack Taylor. Quant à l’obèse frère de Benedictus, sa relation avec l’assassin est un tourment permanent. C’est sur un banc de square que Jack Taylor va, inconsciemment, croiser enfin Benedictus… Lire un roman ayant pour héros Jack Taylor, c’est accepter de vivre avec lui des aventures plutôt brouillonnes, en apparence. Car telle est la vie du personnage, désabusé ou insatisfait, comme ballotté quand il navigue d’une situation à l’autre sans jamais sembler rien maîtriser. Dans ces conditions, Jack Taylor pourrait n’être qu’un alcoolo pathétique. Pourtant, dans chacun de ses actes, dans ses rapports avec les autres, on sent une approche humaniste de l’existence. Il n’est agressif qu’avec celles et ceux qui le méritent. Une fois de plus, nous le suivons avec sympathie dans les rues et les pubs de sa ville, son univers. Sans doute est-il inutile d’ajouter une opinion : Ken Bruen a depuis longtemps de nombreux adeptes. On adhère vite à sa manière personnelle de raconter l’Irlande. |
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