|
![]() |
LAETITIA BOURGEOIS |
Le Parchemin Disparu De Maître RichardAux éditions 10/18Visitez leur site |
1807Lectures depuisLe lundi 19 Octobre 2009
|
![]() |
Une lecture de |
![]() |
Mars 1364. Barthélemy Mazeirac exploite ses quelques terres avec sa compagne Ysabellis, guérisseuse peut-être un peu sorcière. Il est aussi sergent de justice, au service du seigneur de Randon. Celui-ci convoque Barthélemy en son village de Pradelles, afin qu’il enquête sur le meurtre sanglant d’un notaire, poignardé et mutilé, découvert le lendemain de sa mort. Ce Jehan Richard était un homme de confiance pour le sire de Randon, qui exige un coupable. Barthélemy loge au prieuré de Saint-Clément, près du hameau où habitait la victime. Il visite la maison du notaire, récupère des registres, s’aperçoit bientôt qu’il manque des parchemins. Interrogeant les premiers témoins, il comprend rapidement qu’on n’est pas décidé à lui dire la vérité. Le prieur de Saint-Clément lui apprend qu’un conflit entre un seigneur et les villageois, au sujet de corvées dues ou non, fut l’objet d’une longue procédure. À cause d’un document retrouvé par le notaire Richard, les manants n’eurent pas gain de cause. Ce qui explique l’hostilité de ces gens, qui détestaient l’homme de loi. Il semble que ce soit surtout Nicolau Chabalier, un peu plus aisé que les autres, qui incite les villageois à ne pas révéler ce qu’ils savent. Il entretient le mauvais esprit, menace même Barthélemy. Pourtant, Bérenger et sa jeune épouse sont prêts à se montrer plutôt amicaux et coopératifs. Et Laurense, une veuve aidée par son valet Del Sap, n’est pas totalement sous l’influence de Chabalier. Le danger se précise pour Barthélemy quand il est attaqué par jet de pierre lancé d’une fronde. De son côté, Ysabellis doit s’occuper d’un difficile avortement. On ne doit pas la soupçonner de sorcellerie. Aussi concocte-t-elle en secret une mixture de plantes abortives pour la jeune Nine. Le valet Del Sap a disparu. Ce qui fait de lui un bon suspect, à moins qu’on ne l’ait assassiné à son tour ? À Pradelles, Barthélemy s’informe sur ce Del Sap, grand amateur de femmes. L’enquêteur interroge aussi le juge local. Ce dernier admet que les crimes compliqués sont rares ici, mais cite d’anciennes affaires mal éclaircies. Tandis que le sire de Randon s’impatiente, Barthélemy se rend chez la veuve Laurense. À l’agonie, elle a été victime d’un empoisonnement. Son valet disparu ne saurait être accusé. Fouillant clandestinement chez Chabalier, Barthélemy y découvre un parchemin dissimulé. Il fait lire le document par le clerc archiviste. C’est une reconnaissance de dettes plutôt accusatrice contre Chabalier, mais pas la preuve qu’il soit un meurtrier. Barthélemy et le sire de Randon vont unir leurs forces pour établir la vérité et traquer les responsables. Pendant ce temps, Ysabellis est assommée puis séquestrée… Après “Les deniers du Gévaudan”, cette nouvelle aventure de Barthélemy Mazeirac constitue un fort agréable voyage au cœur du 14e siècle. C’est d’une manière très vivante que Laetitia Bourgeois restitue cette lointaine époque. Elle décrit avec précision et souplesse la vie quotidienne dans les campagnes et bourgades. Sans doute plus directs, les rapports humains n’étaient pas plus simples que de nos jours. Conflits et malversations pouvaient aussi bien entraîner des crimes. On souligne aussi la complexité seigneuriale entre un suzerain et ses vassaux, qui ne s’atténuera qu’à l’unification du royaume de France. Homme simple mais avisé, ayant la confiance de son maître, Barthélemy progresse à son rythme dans une enquête tortueuse. On suit aussi la guérisseuse Ysabellis, qui ne sort pas totalement indemne de cette affaire. Qu’on se rassure, le jour de Pâques verra l’arrestation du coupable. Un roman qui se lit avec grand plaisir. |
Autres titres de |