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LAURENCE BIBERFELD |
La Bourse Ou La VieAux éditions LA TENGO EDITIONSVisitez leur site |
3083Lectures depuisLe lundi 27 Juillet 2009
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Une lecture de |
La rédaction de “Parisnews” reçoit anonymement une série de photos montrant un homme qui se débarrasse du cadavre d’une jeune chinoise. La scène se passe dans le 2e arrondissement de Paris, rue de la Lune. Mona Cabriole enfourche son scooter rose, et file dans le quartier. Ayant reconnu la voiture vue sur les photos, elle ne tarde pas à en identifier le propriétaire. Surnommé Django, Alexeï Tchorniévitch est un séduisant trader, sans doute assez peu conformiste. Est-il un assassin ? Django répond à Mona qu’il a trouvé la jeune prostituée chinoise, morte sur son lit, en rentrant chez lui. Et qu’il n’était pas question d’avertir la police. Jingyi est une clandestine, journaliste de formation. Sa sœur Yao a choisi le mariage avec un vieux français pour être régularisée. Jingyi enquête sur la filière de Li Wang Duo qui, associé à un français, fournit des filles à certains ateliers de confection du Sentier ou pour la prostitution. Dans tous les cas, il s’agit de véritables esclaves, sans aucun droit ni salaire, sans possibilité de se rebeller. Un sujet qui pourrait intéresser “Parisnews”, mais Jingyi doit prendre le risque d’infiltrer le milieu en question. Dans le même temps, Mona se renseigne sur le monde actuel de la finance, ses mécanismes et ses traders. Vivian est un expert en la matière, lucide sur l’argent, autant que sceptique envers son attrait malsain : “L’argent est ce qui fait de l’Homo Sapiens une impasse évolutive” conclut-il. Après une chaude nuit avec Mona et sa copine Clara, Django reprend ses activités de trader. Profitant de la virtualité du système financier, dont il maîtrise tous les rouages, Django lance un coup foireux de huit milliards, destiné à ruiner la banque qui l’emploie. Si les banquiers du groupe BT22 ne paniquent pas, ils leur faut réagir rapidement. Mais d’autres traders, Joaquim et Ézéchiel, vont eux aussi lancer des coups pourris. Quant à l’article de Jingyi sur l’exploitation des clandestines chinoises, il est repris par plusieurs journaux. Dans le Sentier, les filles manifestent publiquement. Après des menaces, les locaux de “Parisnews” sont victimes d’attentats, finalement visés par un tir de bazooka. Les deux affaires, qui ne sont pas sans liens, vont causer quelques victimes… La finance internationale “tient comme un château de cartes qui serait en même temps un coup de poker : à l’esbroufe.” Est-ce une utopie que de concevoir un retour à des méthodes simplifiées, à une gestion plus humaine de notre relation avec l’argent ? Pour le très sérieux monde des affaires, qui s’accommode aussi bien des trafics d’êtres humains que des opérations boursières les plus douteuses, cette version idéaliste n’a pas de sens. On doute que la crise économique que nous subissons change leurs mentalités… C’est dans ce contexte d’actualité que s’inscrit ce très bon roman. Il comporte un aspect documentaire, avec des explications claires sur les systèmes boursiers, sans oublier d’être riche en noires péripéties. L’auteur exprime à la fois une certaine empathie pour les victimes de cette histoire, et peut-être un regard distant (un brin ironique ou espiègle) sur nos sociétés trop passives. Mais il est bien difficile de définir la tonalité particulière de Laurence Biberfeld. Il suffit de savoir que cette aventure de Mona Cabriole, rythmée par des chansons choisies, se lit avec grand plaisir. |
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