Journaliste aux Philippines pour la revue Temps modernes, Marc B. s’est épris de ce pays et d’une jeune fille, Jade, une Philippina d’origine chinoise. Il rencontre Roger, qui vit d’une petite retraite de militaire, à Manille. Ils deviennent amis et décident en 1986 d’acheter un club dans l’île de Sabang, grâce à la vente de deux maisons héritées par Roger. Le club, mis au nom de Jade car les étrangers ne peuvent devenir propriétaires, est transformé en bordel prospère et tout irait pour le mieux si Roger ne s’était entiché de marijuana et communiquerait, selon lui, avec des extraterrestres. Mais la catastrophe survient en 1994, lorsque Marc découvre Rosalinda, une des employées du plaisir tarifé, étripée dans sa chambre. Du sang partout et même jusque sur la glace, où une inscription désigne nettement comme coupable Roger. Marc appelle la police et celle-ci ne peut que constater le meurtre. Hébété Roger ne nie pas et est emprisonné. Jade et Marc décident de quitter les Philippines. Ils vendent le club et voyagent quelques semaines sans compter les dépenses. Ils sont riches, toutefois Marc met de côté la part de Roger. Puis ils s’installent à Pékin, chez Rita la sœur de Jade. Elle tient avec Dragon, son mari, une gargote. Marc apprend le chinois et s’entend rapidement avec son beau-frère. Marc a d’autres projets et avec l’accord de Dragon, il transforme le restau en salon de massage, et ils recrutent une quinzaine de jeunes filles. Aucune expérience n’est requise, le massage n’étant qu’une façade. Au début les affaires marchent cahin-caha mais les conseils avisés de Dragon attirent bientôt une clientèle nombreuse. Rita préfère retourner aux Philippines, et tandis que Marc et Dragon s’occupent du bar et des salles attenantes, Jade est préposée à la comptabilité. Alors qu’il ne s’y attendait plus, Marc a la mauvaise surprise de voir Roger débarquer un beau jour de 2007 dans l’établissement, comme si de rien n’était. Entre Marc B., le narrateur, et Marc Boulet, l’auteur, il existe deux liens fondamentaux, ceux du journalisme, et évidemment la Chine. Et parfois les deux hommes se rejoignent, se fondent. Au delà de la trame, qui réserve bien des surprises, le lecteur découvre une Chine qui ne ressemble pas à celle souvent décrite. Des à priori, des idées toutes faites, sont dénoncées, et cela nous change des assertions émises et souvent erronées. Comme le roman est écrit à la première personne, l’auteur ne peut s’empêcher de placer ça et là de petites réflexions du genre si j’avais su, ou je me trompais, ce qui aide le lecteur à tenter d’imaginer des débouchés à l’intrigue. Enfin une petite remarque, par deux ou trois fois, Marc Boulet écrit “ nous étions soudés comme les dix doigts de la main ”. J’ai eu beau compter et recompter, je n’ai que cinq doigts par main. Dix si j’additionne mes deux mains, mais elles ne sont pas soudées. Alors s’agirait-il d’une métaphore qui dévoilerait une partie de l’intrigue ? Pourquoi pas, car il est inimaginable qu’un romancier aguerri puisse se tromper à ce point.
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