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MICHEL BROSSEAU |
La Dame Blanche était En NoirAux éditions EDITIONS DU BARBU |
2656Lectures depuisLe mardi 21 Janvier 2009
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Une lecture de |
Sylvain Leroy est journaliste à Cholet. Il cherche des témoins concernant une troublante rumeur, qui court depuis quelques semaines. Une auto-stoppeuse vêtue d’une robe blanche hanterait certaines nuits les routes du bocage vendéen. Cette apparition fantomatique monte en voiture, d’abord silencieuse, puis prononce une formule sibylline avant de s’évaporer. Des automobilistes supposés sérieux attestent avoir vu cette Dame Blanche. Le pompiste loquace que rencontre Sylvain n‘est pas un témoin direct. Pourtant, il décrit une jeune femme blonde habillée de blanc, couverte d’un long manteau noir, portant un masque. Selon les archives du siège rennais de son journal, les précédents ne sont pas rares. On cite même le cas d’un moine mystérieux apparaissant ainsi. Les principaux témoins, qui convoquèrent même la télé pour parler de leur mésaventure, sont des jeunes de Tiffauges. Tout un symbole, ce village abritant les ruines du château de Gilles de Rais, au cœur du secteur géographique où ont lieu ces apparitions. Florian, le conducteur, est absent car toujours sous le choc. Ses amis, garçons et filles, savourent cette éphémère notoriété, avouant avoir été impressionnés par l’étrange rencontre. Dans la population, la psychose enfle. Sylvain est conscient de la part folklorique de ces spectres évanescents. Yann Le Floch est un érudit ayant étudié beaucoup d’aspects sur la question. L’apparition lui rappelle la celtique “Banshee”, ainsi que tous les symboles liés à la Camarde. Lui-même a croisé la nouvelle Dame Blanche. Dans les archives, on recense le suicide d’une jeune fille, Morgane, au château d’Angers, près duquel un témoin a vu la Dame Blanche. Un photographe a vécu la même expérience que Le Floch et Florian. Comme ce dernier, il semble attiré par les milieux gothiques. D’ailleurs, tous deux furent élèves au Lycée Saint-Joseph, où ils créèrent ensemble un groupe de rock. Ils sont originaires de Tiffauges, de même Morgane, la suicidée. Sylvain rencontre finalement Florian. Lequel ne cache pas ses rancœurs contre Cédric, le photographe. Ce fils de famille lâcha les autres jeunes, non sans prendre des clichés scabreux de Morgane. Celle-ci cultivait un comportement gothique. Un élément capital incite Sylvain à rencontrer le père de Morgane. Malgré les railleries exaspérantes de son collègue Groleau, le journaliste est sur la bonne voie… Pour certains, la mythologie de l’étrange et les légendes féeriques “recouvrent de leur voile un quotidien trop terne”. Avec un risque de dérapage vers le style gothique, qui exprime souvent davantage de mal-être que de provocation. Le titre peut faire allusion à un roman de William Irish. On retrouve une semblable motivation vengeresse, moins criminelle ici. Sans oublier l’autre thème central, la rumeur. Le héros cherche à démontrer l’explication cartésienne des faits. On l’aurait aimé un brin plus caustique, que l’auteur soit encore plus sévère avec les effets du phénomène de rumeur. Néanmoins, Michel Brosseau (dont on avait remarqué les qualités dans “La BAC d’abord”) s’affirme comme un romancier plutôt inspiré. Il réussit à rapidement nous captiver grâce à cette histoire où règne le mystère. |
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