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GILLES BORNAIS |
Franconville, Bâtiment BAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
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Une lecture de |
Richard Mortin est un employé sans histoire. Il travaille dans une grande surface de matériel de pêche, Mondial Pêche, puisqu’ainsi en a voulu le hasard . Sa vie déroule sa monotonie au deuxième étage du bâtiment B de Franconville-la-Garenne. Mais ne croyez pas qu’il ploie sous l’ennui et qu’il rêve de folles aventures ! Ses virées au supermarché le samedi matin, les promenades avec son chien, pour qu’il pisse autour des bâtiments, ses grands verres de sirop d’orgeat dégustés devant la télévision, ses repas de midi partagés, dans une cafétéria, avec son collège de travail… suffisent grandement à meubler son temps. Sa vie s’écoule sans accro jusqu’à ce samedi où, en rentrant des courses, il croise sur le palier de son immeuble Raoul Théreux, un ami d’enfance, un ami de collègue, devenu depuis quelque temps son voisin de palier. En soi, ce fait n’aurait aucune importance, seulement voilà Raoul Théreux, qui a eu maille à partir avec la justice, n’a pas le droit de rendre visite à son épouse. Et c’est tant mieux ! La dernière fois qu’il est venu, il lui a cassé deux côtes et est « reparti avec trois flics en tenue, le commissaire et les menottes aux poignets ». C’est tant mieux, mais cela ne regarde pas Raoul Théreux ! Comme il dit « c’est pas mes oignons, ni ceux de personne. Ce n’est pas parce que nos cloisons sont minces qu’on doit s’occuper de l’existence des voisins (…) On a tous des manies que les autres n’ont pas à connaître. » Seulement cette visite ne se concluera pas par un œil poché mais par un coup de feu et le cadavre de Françoise, l’épouse de Raoul. Ses filles ainsi que Madame Oriola, présente sur les lieux au moment du drame, seront formelles : Raoul Théreux a assassiné sa femme avant de prendre la fuite. Raoul sera interpelé, présenté au juge et emprisonné dans l’attente du procès dont l’issue ne fait guère de doute. Richard Mortin refuse d’admettre que son ami d’enfance soit un assassin, « il ne pouvait avoir tué sa femme. Il n’a pas la vocation. C’est un raté, Raoul, pas plus. Un mari raté, un footeux raté, un dealer raté, un criminel raté, tout ce qu’on veut de raté ». Si Raoul Théreux n’a pas tué sa femme, qui donc aurait commis le crime ? Mais cette question est-elle la plus importante ? N’est-il pas plus intéressant voire plus inquiétant de découvrir les raisons qui expliquent l’intime conviction de Richard Mortin ? Serait-ce parce que c’est un ami d’enfance ou parce que lui-même a été enfant ? |
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