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JEROME BELLAY |
Entre Les Lignes (ou Le Journaliste Assassiné)Aux éditions LE CHERCHE-MIDIVisitez leur site |
749Lectures depuisLe mardi 8 Octobre 2008
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Une lecture de |
Grand reporter pour la télévision, Vincent Delorme a été témoin des principaux évènements mondiaux des dernières décennies. Avec son caméraman préféré Tintin, aussi baroudeur que lui, ils ont même obtenu un scoop en Palestine. Les autorités israéliennes l’ayant accusé de parti pris, étant mal soutenu par sa chaîne de télé, Vincent préféra cesser ses reportages. Aujourd’hui il dédicace son nouveau roman dans une librairie du Nord. C’est là que Vincent est abattu par un inconnu. Journaliste de 35 ans, la très féminine Marie-Ange était une amie proche de Vincent. Sénéchal, leur rédacteur en chef, lui demande d’enquêter sur ce meurtre. Marie-Ange trouve peu d’éléments. Si ce n’est qu’un curieux journaliste belge traîne sur les lieux du crime. Et que le corps de Vincent a été directement envoyé à Paris pour l’autopsie. Jeune légiste, Ambroise Morillon espère séduire Marie-Ange en lui offrant son aide. Il trouve sur Vincent un ticket avec une inscription, peut-être un début de piste. Au sein de la rédaction, Antoine Kassem est pleinement au service du grand patron, Jacques Doris, héritier d’une dynastie d’homme d’affaires. En Afrique, sous couvert d’interviews de dirigeants, Kassem négocie pour Doris. Sénéchal, le rédacteur en chef, est bientôt écarté au profit d’Antoine Kassem. Marie-Ange a accepté de devenir présentatrice du “20 Heures”, choisie par Doris et Kassem. Elle sait que c’est pour l’empêcher d’enquêter davantage sur la mort de Vincent. La nébuleuse version officielle clôt l’affaire. Tensions et manipulations vont bon train dans l’équipe de la rédaction. Quand un journaliste affirme (par erreur ?) que l’explosion d’une raffinerie est un attentat, il n’est pas sanctionné. Assistée de Morillon, Marie-Ange poursuit discrètement son enquête. Tintin lui confirme que Vincent n’avait aucun parti pris en matière d’info. Un ancien collègue révèle à la jeune femme que certains journalistes sont des agents infiltrés de la DST. C’est en Afrique que Marie-Ange va chercher des réponses. Auprès de Raffy et Werner, deux colons à l’ancienne ; et de Charlie, le gros zébu, rebelle angolais. Prête à tout révéler au “20 Heures”, un conseil de crise dans l’état-major de Jacques Doris tente de la stopper... Le journal de 20 Heures ? “Les reportages qu’il diffuse sont le prêt-à-porter des drames de la planète. On y trouve tout sur l’échelle de Richter des émotions (..) Il faut faire vite. Il faut faire court. Il faut frapper.” Ces rédactions sont surtout des paniers de crabes, au service de puissants intérêts, oubliant la déontologie, alimentant leurs querelles internes. “Bientôt on n’aura plus besoin de journalistes pour faire du journalisme. Et nous en sommes, nous en serons les premiers responsables.” Connaissant parfaitement ce milieu, Jérôme Bellay le met en scène avec beaucoup de vérité. Il souligne l’éternelle ambiguïté des rapports entre France et Afrique, et autres truquages de l’info. Il s’inspire de la catastrophe d’AZF et d’évènements marquants. Ce roman aux multiples péripéties, entre enquête et action, s’appuie sur un scénario fort bien construit. Ainsi que sur des faits totalement crédibles. Bienvenue dans les arcanes de la manipulation et du cynisme !
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