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JOHN BUCHAN |
Les 39 Marches Et Autres Aventures De Richard HannayAux éditions OMNIBUSVisitez leur site |
1843Lectures depuisLe vendredi 11 Mars 2011
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Une lecture de |
Présentation d’Hubert Prolongeau, postface de François Rivière Les trente neuf marches a été adapté au moins trois fois au cinéma dont la plus célèbre version est celle d’Alfred Hitchcock, tournée en 1935 et interprétée par Robert Donnat et Madeleine Carroll. Paru en 1915, Les trente-neuf marches reste le roman le plus emblématique de l’œuvre de John Buchan et la première des six aventures qui mettent en scène Richard Hannay, les quatre autres figurant dans ce recueil étant titrées : Le prophète au manteau vert, La troisième aventure de monsieur Constance, Les trois otages et L’île aux moutons. Omis dans ce volume Le camp du matin. Indépendamment de ce cycle trois autres romans seulement de John Buchan ont été traduits en France dont La centrale d’énergie parmi une ouvre comportant plus de soixante dix titres, comprenant aussi bien des biographies, des ouvrages historiques et bien évidemment ses romans d’aventures mâtinés d’espionnage. Ou romans d’espionnage mâtinés d’aventures. Car John Buchan fut véritablement le précurseur de cette longue lignée de romanciers qui œuvrèrent dans ce genre littéraire qui connut un véritable engouement populaire dans les années 60 et dont le représentant le plus célèbre et fils spirituel fut et reste John Le Carré. Né à Perth en Ecosse le 26 août 1875, John Buchan fut un contemporain de Robert-Louis Stevenson et de Conan Doyle, ses compatriotes auxquels il faut ajouter Walter Scott dont il appréciait les œuvres. Il mena de front une double carrière d’homme public et d’homme de lettres. Son père était un modeste pasteur méthodiste tandis que sa mère appartenait à une famille de fermiers et d’éleveurs de moutons. Il passa sa jeunesse dans les paysages magnifiques de l’Ecosse rurale et sauvage et en garda un souvenir prégnant amplifié par ses lectures juvéniles consistant en contes de fées et récits mythologiques nordiques. Ensuite son intérêt se porta vers les auteurs anciens et ses études de droit l’amenèrent à se passionner pour la littérature, l’histoire et la philosophie avec un attrait particulier pour la doctrine platonicienne.A vingt-ans il se rend à Londres et devient avocat stagiaire. Un emploi qu’il n’honore que quelques mois, Lord Milner lui proposant de devenir l’un de ses secrétaires particuliers. C’est le départ pour l’Afrique du Sud en pleine guerre des Boers. Il se voit confier la responsabilité médicale des camps de réfugiés puis alors que la fin du conflit se profile, il participe à la réorganisation économique. De retour à Londres il travaille chez l’éditeur Nelson, puis en 1916 il entre dans les services secrets britanniques. En 1927 il devient parlementaire et en 1935 il est nommé gouverneur général du Canada où il meurt le 11 février 1940 des suites d’une mauvaise chute. Son œuvre romanesque se nourrit de ses différentes activités et ses personnages dont Richard Hannay est tout autant une transposition de lui-même que des différentes personnes qu’il a côtoyées durant son existence aventureuse. Dans Les trente-neuf marches, Richard Hanny revient d’Afrique du Sud, où il a fait fortune. C’est malgré lui qu’il est amené à combattre une organisation secrète, composée d’espions allemands, qui complote contre la Grande-Bretagne. Les autres romans qui composent ce cycle empruntent à ce même schéma, et Richard Hannay est amené à lutter contre les forces maléfiques et les multiples conspirations qu’elles programment, sillonnant l’Europe et le Proche-Orient. Richard Hannay fait partie de cette longue cohorte de héros au courage légendaire, défenseur de sa nation – chevalier des temps modernes luttant pour protéger la veuve et l’orphelin – intelligent et probe. Certains grincheux trouvent aujourd’hui les intrigues de ces romans répétitives et banales, et la psychologie des personnages primaire et manichéenne, pour ne pas dire réactionnaire. Une affirmation qui pourrait être étendue à bien des romans publiés à cette époque, aussi bien dans les pays anglo-saxons qu’en France. Un jugement assez réducteur alors qu’il vaudrait mieux replacer ce genre littéraire dans son contexte. Il est vrai que depuis cette époque des intrigues plus tarabiscotées ont été imaginées, souvent dans le cadre d’une actualité brûlante, mais qu’en restera-t-il dans un siècle. Et dans cent-ans ne trouvera-t-on point certains textes actuels vulgaires et empreints de digressions non utiles au bon fonctionnement des développements de l’histoire, la psychologie supplantant les péripéties. Redécouvrir les romans de John Buchan et particulièrement le cycle de Richard Hannay permet d’appréhender les débuts de l’espionnage, de situer des événements fictifs dans un contexte historique, de retrouver des préoccupations qui géraient la vie de nos ascendants, de revisiter des lieux qui depuis ont bien changé. Balaie-t-on d’un revers de bras et avec suffisance les romans de Kipling, Stevenson, Conan Doyle, Sax Rohmer, Maurice Leblanc, Gaston Leroux et autres sous prétexte qu’aujourd’hui ces textes sont désuets ? Non, on les relit avec plaisir et une pointe de nostalgie nous submerge en retrouvant ou découvrant ces aventures. |