loupo de Jacques-olivier BOSCO


Loupo BOSCO323

JACQUES-OLIVIER BOSCO

Loupo


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Le samedi 19 Octobre 2013

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Jacques-olivier BOSCO




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Loupo est un braqueur actuel. Solitaire dans l'âme, même s'il opère avec son ami Kangou, sur les tuyaux de leur copain Le Chat. Loupo fréquente peu le milieu des truands, dont il sait se faire respecter, au besoin. Avec Kangou, qui pilote les motos volées à chaque coup, ils pillent les banques de Paris et de sa région. S'il est surnommé Le Flingueur, c'est parce que Loupo tire à chaque braquage pour impressionner employés et clients. Il a amassé un joli tas de fric, auquel il ne touche pas. Marié à la belle Maria, père de famille, Kangou se shoote un peu et perd pas mal de fric au jeu. Néanmoins, Loupo peut avoir une confiance totale en lui. Le Chat leur a promis un vrai gros braquage pour très bientôt, mais il faut patienter avec des coups moins fructueux.

Loupo n'est pas de ceux qui bénéficieraient de circonstances atténuantes devant la Justice. Certes, abandonné par sa mère, il connut l'orphelinat, l'Assistance Publique d’Évry, ce qui attisa certainement sa révolte intérieure. Tôt, avec quelques-uns de ses potes, Loupo s'engagea dans la délinquance, apprentissage qui n'est jamais sans conséquences. C'est ainsi qu'ils perdirent leur ami Smalto. Ce qui n'arrêta pas Loupo dans sa marche en avant, vers des braquages toujours plus juteux, autant que risqués. Le dernier en date va mal tourner. Comme toujours, Loupo tire pour affoler les gens présents dans la banque. Par accident, il touche un môme, dont il ne sait s'il est mort ou blessé. En plus, il n'y a quasiment pas de fric dans cette agence, car on les a prévenus.

Très vite, Loupo culpabilise au maximum, envisage le suicide, mais songe plutôt à se rendre après avoir laissé son pactole à Kangou. Quant à savoir qui les a balancés, volontairement ou pas, c'est le petit ami du Chat, l'Ange blond. Avant de se livrer aux flics, c'est une affaire que Loupo doit régler. Le gang qu'il a en face de lui est dangereux, mais il a des arguments-choc et pas grand chose à perdre. S'il était capable de s'attacher à la jeune Nora, sincèrement amoureuse de lui, peut-être agirait-il autrement. Même quand il a l'occasion de rencontrer la mère du môme qu'il a atteint, la culpabilité ronge Loupo. Il se sent tel un monstre. Les flics ont pisté Nora, mais Loupo parvient à s'échapper par les toits, non sans difficultés. Après avoir trouvé refuge chez Kangou et sa famille, le gros coup attendu se prépare...

Quand une histoire est racontée par le héros, à la première personne, ça donne du rythme et ça permet des images explicites puisque personnelles : “C'est pour ça que je m'y sens chez moi, la nuit. Seulement la nuit. J'ai les sens qui guettent, qui attendent. Je me rappelle tous les coups qu'on faisait, les petits cambriolages de pavillons, les casses d'entrepôts. Parfois la nuit était glacée, mordante et agressive...”

Ce mode narratif incite le lecteur à chercher l'angle positif, même si celui qui nous parle n'est pas un saint. C'est là que Loupo ne correspond pas à cette approche. C'est un type froid, déjà “en sursis” bien avant cet épisode de sa vie. Il ne souhaite ni admiration, ni pitié. Ses moments d'apitoiement sur lui-même (“Je suis un monstre. Je le savais. Je le savais.”) ne sont pas destinés à nous émouvoir. Il n'éprouve pas de plaisir à s'enrichir par les braquages. Il a juste besoin de cette adrénaline qui afflue pendant quelques minutes, de l'excitation du casse, aussi brève soit-elle. Voilà la seule drogue de ce loup solitaire.

L'auteur fait référence à Léo Malet et André Héléna, pionniers du roman noir à la française. Il est vrai que la délinquance glissant vers la criminalité est intemporelle. La violence devient vite l'unique réponse des gens traqués. En réalité, Loupo fait parfois penser aux personnages désabusés de David Goodis, conscients qu'ils seront rattrapés par la fatalité. Ils ont connu trop de déboires pour solliciter la sympathie. Cette notion n'existe pas dans le monde des animaux, or Loupo se veut animal. Il va déranger le lecteur, ne l'ignore pas. C'est pour cette raison-là que, malgré de petites faiblesses, ce polar trouve une certaine force.

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Une autre lecture du

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PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Un Loupo pas loupé.

Vous prenez un quart d'Auguste Le Breton, cuvée Les Hauts-murs, un quart de Léo Malet période La vie est dégueulasse, un quart d'André Héléna façon Les compagnons du destin, un dernier quart de José Giovani, vous ajoutez quelques pépites d'argot des cités, vous agitez, vous laissez reposer, vous saupoudrez d'une pointe de Bobby Lapointe, et vous pouvez déguster en égoïste le nouveau JOB, tranquillement installé dans votre fauteuil.

Il ne faut pas s'étonner si Loupo vit renfermé dans un studio au dernier étage d'un immeuble parisien près de la Nation. S'il entasse ses affaires, des armes, des sacs bourrés de billets qu'il a aménagé pour s'en faire un fauteuil, dans un placard dont les deux portes sont continuellement ouvertes. S'il dort toujours habillé, un flingue à portée de la main. S'il rêve, ou plutôt cauchemarde les nuits. Tout petit il avait pris l'habitude de rester des heures enfermé dans un cagibi tandis que son père, mais était-ce vraiment son géniteur, répandait violemment son fiel courroucé sur sa mère, en ne ménageant pas sa voix, ses cris, ses éructations. A quatre ans il s'est échappé et retrouvé dans un commissariat. Comprenant ses déboires, l'administration l'a placé dans un orphelinat puis dans un centre de détention. Il s'y est fait des amis, des potes qu'il voit toujours, Kangoo, Le Chat et deux autres qui lui rendent service de temps à autre.

Loupo est devenu un petit braqueur, aidé en cela par Kangoo qui l'emmène sur les lieux du hold-up en moto, et qui surveille la rue tandis que Loupo ramasse l'argent. Une banque, une poste, un cinéma, Loupo ne se pique pas d'ostracisme, tout lui convient. Il arrive toujours avec une arme à la main, tire un coup en l'air, peut-être pour conjurer le sort, car il se souvient toujours d'un braquage qui s'est mal terminé, à ses débuts.

Ce jour là il est réveillé en sursaut par Kangoo, car ils doivent peaufiner le prochain hold-up, toujours proposé par Le Chat qui travaille dans les assurances et leur fournit une liste des coups possibles. La dernière fois, c'était au Gaumont Italie, un cinéma. La guichetière, une jeune femme fort avenante, lui avait souri, et sous une impulsion qu'il n'a pu contrôler, il y est retourné, il a pris un ticket pour voir Mauvais sang, la rouquine derrière sa vitre l'a reconnu, pourtant il n'avait plus son casque de motard, et elle lui a donné rendez-vous à la fin de la projection. Elle est belle. Il est timide, alors il n'a pas osé la raccompagner jusqu'au bout.

Le lendemain comme prévu départ pour la banque où le hold-up doit avoir lieu. Bizarrement un vigile est à l'entrée, ce qui n'était pas prévu. Tant pis. Tandis que Kangoo attend dehors, la moto prête à démarrer - chapeau les roues ! - Loupo se dirige vers le guichet et comme à son habitude, afin de bien montrer sa détermination, il tire un coup de feu vers un panneau. Erreur, un gamin jouait derrière, sérieusement blessé, peut-être mortellement atteint. Tout en ordonnant d'appeler une ambulance, il veut quand même récupérer l'argent escompté, mais le directeur de l'agence lui signifie que les coffres ne contiennent rien, ou presque, ayant été averti du hold-up. Double coup sur la tête pour Loupo qui s'enfuit en compagnie de Kangoo.

Il rentre chez lui complètement démantibulé, effondré, ne sachant que faire. Sur son palier la gamine, pas bête, l'attend. Elle l'a suivi la veille et elle sait où il habite, alors ils entrent dans le studio, puis... Permettez-moi de ne pas vous déflorer tous les détails mais de revenir à nos moutons, le braquage loupé. J'allais oublier, elle s'appelle Nora.

Loupo est furieux. D'abord un gamin sur la conscience, ensuite il est persuadé qu'il a été dénoncé, mais par qui c'est ce qu'il doit découvrir. Et puis normalement Le coup, celui qui est prévu prochainement, le dernier, il lui faut le réaliser. Pour cela il a besoin d'un lance-roquette. Une bande des cités pourrait éventuellement le lui fournir, mais ils ne sont pas clairs. Loupo s'y rend, quand même, avec Kangoo, et des armes de poing efficaces. Tellement efficaces qu'elles vont cracher la mort. Il ne faut pas s'en prendre à ses amis, et le meneur de la cité a froissé Le Chat dans sa vie privée. Loupo sait aussi qui l'a trahit, comment et pourquoi, et le voilà lancé sur la piste d'un vieux à l'oreille déchiquetée qui n'est pas sorti d'un roman d'Edmond About. C'est plutôt lui qui le serait à bout...

Bien installé sur le siège arrière de la moto, avec Loupo aux commandes, ou JOB, je ne sais plus trop car tout c'est déroulé si vite, je me suis payé une virée qui restera marquée dans mes annales de lecteur. A fond la caisse, limitation de vitesse bafouée; nous avons franchi allègrement la ligne jaune de la légalité, roulant à contresens, défiant les voitures de flics lancées à nos trousses, empruntant des chemins de traverse, nous baladant même sur des toits parisiens glissants, mais pas avec la moto, à pied, je précise au cas où, attention à la chute, et lorsque le voyage s'est terminé, je me suis demandé si je ne venais pas de vivre un rêve et avais vécu toutes ces tribulations par procuration. A peine remis de ces aventures, encore tremblotant, je vous livre les sensations ressenties et vous invite à les partager. Et encore, je ne vous ai pas tout dévoilé !

Au fait j'ai évoqué plus haut Bobby Lapointe. Vous vous demandez peut-être pourquoi. Tout simplement à cause de ce genre de phrase :

Mon premier coup, frac pour le fric, fric-frac et braque la banque. Un branque, ouais, à l'époque....

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