le voleur qui aimait mondrian de Lawrence BLOCK


Le Voleur Qui Aimait Mondrian BLOCK298

LAWRENCE BLOCK

Le Voleur Qui Aimait Mondrian


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Le dimanche 23 Juin 2013

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Lawrence BLOCK




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Trad. de l'américain : Daniel Lemoine

Le chat de Carolyn, l'amie lesbienne de Bernie Rhodenbarr, a été enlevé. La ravisseuse, à l'accent allemand, demande en échange un tableau du peintre Mondrian. Bernie qui cumule les activités de bouquiniste et de monte-en-l'air est convoqué par Onderdonk pour estimer sa collection de livres. Il remarque accroché au mur un tableau du peintre. Profitant de l'absence de son client il s'introduit nuitamment dans la résidence. Le tableau a disparu mais Andréa, une jeune femme qui semble apeurée, attend Onderdonk. Bernie la rassure et écoute ses explications oiseuses quant à sa présence.

Ray Kirschmann, policier et ennemi intime de Bernie, l'accuse de la mort d'Onderdonk dont on a retrouvé le cadavre dans un placard de son appartement. Libéré sous caution, Bernie prend un avocat, Hemphill, auquel il est obligé d'avouer qu'il a visité un autre appartement, Onderdonk ayant été assassiné pendant qu'il réalisait son fric-frac.

Elspeth Peters, cliente de la librairie raconte à Bernie que sa jeunesse a été bercée par un tableau de Mondrian, qu'elle a vu accroché deux ans auparavant dans une galerie privée. Tableau qui aurait été prêté, selon Bernie par un certain Barlow, selon Elspeth par Onderdonk. Carolyn entre dans la boutique et dévisage avec insistance cette cliente dont la voix rappelle quelque chose au monte-en-l'air. En fait Elspeth ressemble à Alison, la maîtresse en titre de Carolyn.

Survient Kirschmann qui accuse Bernie d'avoir volé le Mondrian. Il lui propose de le retrouver et de partager la somme offerte par la compagnie d'assurance. Carolyn découvre dans les waters de Bernie le cadavre de Turnquist, un peintre obscur qu'ils avaient croisé au musée Hewlett. Ils transportent le corps dans un immeuble désaffecté et Bernie prévient anonymement la police. Il contacte Denise, une de ses anciennes petites amies qui vit de sa peinture et lui demande de reproduire le tableau de Mondrian exposé au Hewlett. Bernie est soupçonné d'avoir tué Turnquist, dénoncé par un coup de téléphone anonyme. Dans une salle de cinéma où il s'est réfugié, Bernie a une illumination en repassant le film des évènements déroulés durant ces dernières journées. Se faisant passer pour un flic il donne quelques coups de téléphone et fait un petit tour à la morgue reconnaître le corps d'Onderdonk. Des initiatives qui confortent son hypothèse.

A la faveur d'une diversion organisée par le fils de Denise, Bernie vole le Mondrian exposé au musée. Grâce à la complicité involontaire d'une femme en manque de tendresse, Bernie réussit à s'infiltrer une nouvelle fois dans la résidence d'Onderdonk, et téléphone à divers interlocuteurs afin d'organiser la scène finale. Sont convoqués Ray le flic, Carolyn et Alison, Barlow et sa femme, Elspeth Peters de son vrai nom Petrossian, Hemphill l'avocat, quelques autres invités et un tableau de Mondrian. Tout est prêt pour l'emballage final.

Lawrence Block joue, avec ses personnages de Matt Scuder et de Bernie Rhodenbarr au docteur Jekyll et Mister Hyde de la littérature. La saga de Rhodenbarr est humoristique, tirant parfois à la ligne, avec des dialogues à l'emporte-pièce. Mais elle se lit facilement, avec plaisir, et procure ce qu'elle est sensée donner, un bon moment de détente. Ce qui ne l'empêche pas d'asséner par ci par là quelques réflexions bien senties ou des digressions non dénuées de bon sens. Le chat de Carolyn s'appelle Archie Goodwin, comme l'assistant de Néro Wolfe. Une façon comme une autre de rappeler que Lawrence Block a écrit des pastiches de Rex Stout.

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PAUL MAUGENDRE
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Une autre lecture du

Le Voleur Qui Aimait Mondrian

de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

À New York, Bernie Rodenbarr est le propriétaire de Barnegat Books, librairie d’occasions en livres rares ou plus ordinaires. Ce commerce est situé dans la 11e Est, entre University Place et Broadway. Tout près de là, se trouve le salon de toilettage canin de Carolyn Kaiser, meilleure amie lesbienne de Bernie. Chaque soir, ils se retrouvent au Bum Rap, le bar du coin de la rue. Toutefois, l’activité la plus lucrative pour Bernie Rodenbarr, c’est le cambriolage. De tout ce qui a une valeur artistique en particulier. Mais ce jour-là, Carolyn attend Bernie dans l’appartement de celui-ci, s’alcoolisant comme souvent. Son chat birman a été enlevé, et la ravisseuse – qui s’exprime d’une voix gutturale – réclame une rançon de 250.000 $. Une somme que Carolyn est loin de posséder. Heureusement, Bernie est prêt à y remédier.

Qu’est-ce qui représente à peu près le montant exigé ? Une toile du peintre Piet Mondrian (1872-1944) par exemple. Sauf que, même en préparant soigneusement un vol, Bernie est conscient qu’il serait illusoire de dérober un Mondrian dans un musée. Néanmoins, il a une alternative. Il est en relation commerciale avec M.Onderdonk, homme fortuné qui habite l’immeuble Charlemagne, au cœur de New York. Si ce bâtiment de style est ancien, il est hautement sécurisé. À l’origine, ce qui intéressait Bernie, c’était la collection de timbres précieux d’Onderdonk. Ça se négocie assez facilement, les timbres de ce genre. Bernie ayant l’œil à tout, il savait que son voisin John Charles Appling possédait une toile de Mondrian. Ayant un pied dans l’immeuble Charlemagne, Bernie compte donc se risquer à dérober le tableau… qui a disparu entre-temps.

Si cette nuit-là, Bernie fait une sensuelle rencontre avec Andrea, l’amante du propriétaire des lieux, une mauvaise surprise l’attend. Onderdonk a été retrouvé dans le placard de sa chambre, ligoté, bâillonné et le crâne défoncé. Il semble bien que le crime se soit produit alors que Bernie se trouvait à proximité. La police n’a pas besoin de chercher longtemps un coupable : l’inspecteur Ray Kirshmann – qui connaît bien le libraire – procède dès le lendemain à l’arrestation de Bernie. Si son vieil avocat est décédé, Bernie en a un autre sous la main, jeune et sportif, qui ne tarde pas à le faire libérer sous caution. Pourtant, ce sera au libraire lui-même de comprendre les rouages de cette histoire afin d’établir son innocence. Pas si simple alors qu’apparaissent d’autres toiles de Mondrian, probablement fausses, et que l’on peut craindre d’autres meurtres…

(Extrait) “— J’ai de plus en plus de mal à te considérer comme un libraire et de moins en moins de difficultés à te voir sous les traits d’un cambrioleur. Ce que les journaux appellent un criminel de carrière endurci mais, dans cette affaire, tu serais plutôt un kleptomane prévoyant. Tu es retourné dans un appartement où tu avais laissé tes empreintes la veille au soir ? Et alors que tu étais entré dans l’immeuble sous ton vrai nom ?

— Je ne prétends pas que je n’aurais pas pu prendre une meilleure décision.

— Heureusement. Je ne sais pas, Bernie, mais je ne suis pas davantage certain que tu as pris une meilleure décision quand tu m’as engagé. Je connais bien mon métier, mais mon expérience criminelle est limitée, et je ne peux pas dire que j’ai vraiment beaucoup aidé le client qui avait poignardé deux personnes, même si je ne me suis pas trop cassé parce que j’ai pensé que tout le monde dormirait plus tranquillement quand il ferait des tours de piste à Green Haven. Mais tu as besoin de quelqu’un qui soit capable de manier un mélange de corruption et de négociation de l’inculpation ; et, si tu veux honnêtement mon opinion, ça me dépasse un peu.”

Les onze aventures du libraire-cambrioleur new-yorkais Bernie Rodenbarr sont publiées en France chez Série Noire et aux Éditions Seuil, en poche chez Point. Si des séries comme celle ayant pour héros Matt Scudder s’avère très sombres, la tonalité de Lawrence Block est plus souriante – plus légère – autour de Bernie. Certes, des intrigues solides sont développées et ça ne manque ni de péripéties, ni de suspense. Mais l’action vive n’est pas la priorité de l’auteur, qui possède un sacré savoir-faire. Nous sommes les témoins de l’habileté et de la méthode de Bernie, autant que de ses efforts pour s’en sortir le moins mal possible à chaque fois. “Le voleur qui aimait Mondrian” en est un très bon exemple. Tous les romans de cette série sont chaleureusement conseillés.

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