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ANTOINE BLOCIER |
Envers Et DamnationAux éditions SKAVisitez leur site |
733Lectures depuisLe lundi 10 Juin 2019
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Une lecture de |
Collection Culissime. Editions SKA. Parution le 1er mars 2014. Environ 15 pages. 1,99€. ISBN : 9791023402926 Lorsqu’un prêtre interprète à sa façon les textes de la Bible. Depuis déjà quelques années Solange ingère le corps du Christ avec cette pastille au pain azyme glissée dans sa bouche. Seulement, pour l’âge de ses treize ans, le jeune curé de la paroisse lui propose autre chose. Solange, comme d’habitude, s’est agenouillée, a fermé les yeux et ouvert grand la bouche. Ce que lui offre le prêtre n’est autre que son goupillon de chair en lui affirmant que ceci est le corps du Christ, le vrai. Et il lui enjoint de faire comme s’il s’agissait d’une hostie, en suçant longuement avec sa langue ce bâton juteux. Ceci est mon corps, ceci est mon sang… Antienne connue ! Il est vrai qu’il ressemble à Jésus ce curé, avec ses cheveux longs et blonds, son collier de barbe et ses joues creuses. Mais il arrive un jour où elle n’a pas envie, où l’enthousiasme qui la portait dans ce suçotement n’est pas au rendez-vous. Alors le père Arnaud lui lit le verset 23, chapitre 15 de l’Ancien Testament : On éprouve de la joie à donner réponse de sa bouche. Si c’est écrit dans l’Ancien Testament, c’est que c’est vrai n’est-ce-pas ? Dès lors Solange continue puis explore d’autres variations de l’acte de chair, et elle est explorée aussi, jusqu’au jour où… Mais entre temps elle fera des découvertes toujours selon les principes sacrés et religieux, dont ce conseil extrait de l’évangile selon Saint Matthieu, 26, stipulant éprouvez toutes choses. Et comprendra enfin la signification de la parabole Mettre le petit Jésus dans la crèche.
Joyeusement iconoclaste, subversive, amorale, cette courte nouvelle nous ramène à ce qui malmène actuellement la religion catholique dans un problème de pédophilie. Un pied de nez ravageur aux dénégations de certains, aux explications confuses d’autres, et pour bien des enfants, une réalité qui ne souffre d’aucun désaveu. Mais Antoine Blocier ne joue pas dans le pathos, ou s’il le fait, c’est avec dérision, et son épilogue est peut-être conforme à certaines réalités dont la cause n’est pas connue, ou méconnue, ou déniée par ceux qui ne veulent pas voir certains faits probants. C’est si facile de se retrancher derrière la bonne foi en déclarant qu’elle (ou il) m’a aguiché. Comme quoi il ne faut pas non plus tout prendre à la lettre ! |
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