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CHRISTIAN BLANCHARD

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Le mardi 30 Janvier 2018

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Christian BLANCHARD




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Jefferson Petitbois n’est pas un détenu lambda. À l’automne 1980, âgé de dix-sept ans, il vient d’être condamné à la peine capitale. Ce jeune Noir a commis des crimes violents, qu’il ne nie pas. Pour lesquels il n’éprouve aucun remords, non plus. Ce qui a pesé dans l’issue du procès, Jeff en est conscient. Comment aurait-il pu expliquer les circonstances, lui qui manque de culture et de vocabulaire, lui qui sait à peine lire et écrire ? Jeff a peur de la mort, c’est d’autant plus normal qu’il ignore quand interviendra son exécution. À quoi lui serviraient des visites de l’aumônier de la prison de Fresnes ? Il n’a foi en aucune croyance. Du moins, dans le sens religieux traditionnel, car avec son ami et mentor Max, il a testé d’autres pratiques s’inspirant de vieux rites africains.

Max n’est plus là. Derrière les barreaux, la solitude est la seule compagne de Jeff. Quant à sa demande de grâce présidentielle, compte tenu du contexte électoral, le président de la République actuel ne prendra pas de décision. Son successeur va tenir une promesse de campagne, la fin de la peine de mort. Si Jeff est soulagé, sa peine étant commuée, il ne se leurre pas : la perpétuité, c’est interminable. Surtout quand on reste considéré comme un détenu à haut risque, réduit à un isolement permanent, généralement enchaîné. Et puis, il y a l’aggravation de ses conditions de détention suite à l’agression sur le gardien Durance, gravement blessé. Jeff n’éprouve pas de regrets pour son acte, les conséquences n’ayant fait que confirmer son statut de condamné hors normes.

Les dix premières années ont passé, dans un quotidien qui ne l’a pas conduit à la folie. Il a apprivoisé une souris, Germaine. Il a résisté aux provocations racistes du Chef Martin. Il a suivi les conseils du gardien Jean Dumont, qui l’a incité à lire et à écrire. Toutefois, pas si évident de raconter sur le papier son parcours d’enfant abandonné, cette violence qu’il contrôlait mal, son envie suicidaire, le rôle de Max. Ce dernier aurait pu simplement être un père de substitution, mais c’était un personnage mystique et pervers. Raconter sa vie à la psychiatre quinquagénaire Marie-Jeanne ? Faire comprendre le lien entre son premier geste de nature criminelle à sept ans, sa vengeance huit ans plus tard, et les autres meurtres ? L’espoir qu’un rapport favorable entraîne pour lui plus de liberté est mince.

La clé de son destin, c’était Max. Et l’initiation de Jeff, dès l’âge de quatorze ans, à l’iboga. Même avec le recul des années, il lui est toujours difficile d’analyser les faits, l’influence de ce produit hallucinogène. Plus de deux décennies maintenant que Jeff est détenu. Avec un nouveau gardien, un Noir qui garde ses distances, et d’autres incidents provoqués par le Chef Martin. Si Jeff a évolué, c’est en grande partie grâce à Jean Dumont, mais celui-ci a quitté la Pénitentiaire. Néanmoins, ils sont encore en contact. À quoi mènerait un assouplissement du régime carcéral de Jeff ? Peut-être à un retour au point de départ…

(Extrait) “La seule personne qui m’a réellement perçu comme un être humain. Sauvé des eaux, je me suis retrouvé devant cet homme qui m’a adopté. Je n’ai pas été ‘placé’ chez lui. C’est Max qui m’a choisi. Et pour la première fois de ma vie, j’ai eu un véritable chez moi. La chapelle : mon sanctuaire.

Pas d’électricité. On s’éclairait aux bougies… plutôt avec des cierges. Max en avait trouvé tout un stock lorsqu’il avait découvert cette chapelle abandonnée. Éparpillées un peu partout, leurs flammes créaient des ombres sur les murs bruts. Je les trouvais rassurantes. Reflets apaisants. De temps en temps, Max allumait des tiges d’encens. Leur fumée et leur parfum accentuaient l’étrangeté du lieu.

Max : le bien et le mal. Max : un être hybride. De trente ans mon aîné, il m’a montré le chemin…”

Afin de ne pas se tromper de lecture, il est prudent de préciser qu’il ne s’agit pas d’un plaidoyer contre la peine de mort, même si l’auteur utilise un contexte qui suscita en son temps des débats enflammés. Le héros de cette histoire assume ses meurtres, encore qu’il ne les considère pas comme des crimes ordinaires. Il n’affirme pas non plus que son parcours chaotique depuis le début de sa vie eût mérité davantage de clémence. Le sujet premier, c’est ici l’enfermement – avec la solitude que cela cause. L’idée de ne plus sortir de prison, est-ce concevable dans l’esprit d’un détenu tel que lui ? Sachant que le concept de "vie normale" n’a jamais existé dans son cas. Enfant, il fut un sauvageon, et il reste inadapté à toute vie sociale durant ses premières années sous les verrous.

Quand on connaît Christian Blanchard, qui n’est nullement un romancier néophyte, on sait qu’un de ses thèmes de prédilection, c’est la dépendance. Comment un individu, quelles que soient ses failles, accepte-t-il un engrenage forcément négatif ? Des facteurs tels que l’alcool ou les stupéfiants offrent une réponse, largement imparfaite. La résilience de chacun, sa force mentale, devrait pousser à lutter contre ce qui est destructeur. Mais l’âme humaine ne fonctionne pas selon une mécanique précise, une programmation impeccable. Ce portrait magistral d’un prisonnier d’exception vise à fouiller dans les tréfonds de son cerveau, pour y détecter les racines de la noirceur. Le récit évoque également certains faits saillants, dans la société française depuis près de quarante ans.

Un suspense puissant, à découvrir absolument.

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