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ALINE BAUDU |
Sous La CarapaceAux éditions SKAVisitez leur site |
753Lectures depuisLe mercredi 2 Janvier 2019
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Une lecture de |
Nouvelle numérique. Collection Mélanges. Editions SKA. Parution le 1er décembre 2016. 11 pages. 1,99€. ISBN : 9791023405644 Comme j’aime… ! Selon les âges, les cultures, les décisions parfois aberrantes des créateurs de mode, la Femme peut être enrobée telle qu’elle est représentée par Rubens ou Botero, ou filiforme, sac d’os monté en échalas exigé par des couturiers qui s’inquiètent plus de leur réputation que de la santé de leurs mannequins. Comme l’affirme la sagesse populaire, il vaut mieux faire envie que pitié. Tout autant les hommes que les femmes aux formes rondelettes étaient considérés comme des bons vivants, aux mœurs libres, à l’esprit joyeux. Les maigriots étant des personnages fourbes, sournois, amers. Seulement il faut une juste mesure et ni trop gros ni trop maigre devient une doctrine que ne suit pas toujours le métabolisme qui n’en fait qu’à sa tête. Et selon les exigences de chacun, ou imposées par l’entourage, il faut alors se conformer à un régime strict ou pas, conseils fournis par des diététiciens ou des charlatans. Lulu, la narratrice, est mal dans sa peau. Ce n’est pas qu’elle soit à l’étroit, au contraire. Il y a trop de graisse autour de ses os. Au début elle ne prenait qu’un cachet et maintenant elle en est arrivée à vingt-deux, alors il a fallu prendre une décision énergique. Elle va en cure d’amaigrissement dans une clinique spécialisée en compagnie d’autres pensionnaires qui eux aussi sont affligés de surcharge pondérale. Les débuts sont difficiles, et elle a du mal à s’intégrer. Son premier repas elle le prend seule, mais peu à peu elle s’intègre dans une petite communauté. Elle fait du sport, joue aux cartes, déroge parfois au régime, après tout il n’y a pas de mal à se faire du bien. Quoi que…
Vivez votre différence, et acceptez les autres comme ils sont. Mais encore faut-il s’accepter soi-même. Lulu est entraînée dans une spirale, une descente aux enfers à défaut d’une descente dans les cuisines. Une nouvelle ancrée dans le quotidien, avec des personnages qui vivent dans un malaise constant, souvent à cause du regard méprisant ou apitoyé des autres. De ceux qui ricanent car ils se sentent bien, beaux, répondant à des canons de beauté qui évoluent au fil des siècles. Il ne faut pas déroger et se fondre dans l’uniformité, quitte à devenir des clones. Un texte dérangeant, car après tout, on est peut-être concerné : on dépasse les critères d’une mode exigeante liée à une santé défaillante. Mais on n’est pas toujours responsable d’un métabolisme incontrôlable. Et l’on devient la cible des regards de ceux qui ne sont pas comme nous. Et inversement.
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