Country blues de Claude BATHANY


Country Blues BATHANY145

CLAUDE BATHANY

Country Blues


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Le mercredi 27 Janvier 2010

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Claude BATHANY




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Imaginez une région de la Bretagne profonde, sauvage, noyée sous une brume épaisse matutinale. Seules quelques silhouettes se profilent dans les filaments du brouillard qui va peu à peu s’estomper, au fur et à mesure que le soleil parviendra à glisser ses rayons et éclairer la lande. On pourrait comparer l’intrigue de ce roman à cette image, roman dans lequel les personnages sont présents mais dont l’intrigue est diluée et se révèle peu à peu. Des silhouettes s’érigent, des voix s’élèvent se répondant comme un écho décalé dans le temps. Des ectoplasmes s’infiltrent, joignent leurs paroles aux délires, aux interrogations, aux pensées des divers protagonistes qui déambulent dans cette campagne. Les uns habitent une vieille ferme délabrée, d’autres un garage ou un café minables, de chaque côté d’une distillerie désaffectée. Mais tous sont hantés par un passé qui leur colle à la peau, un passé toxique, malsain, dévoyant leurs neurones. Dany Argol semble être le plus sain, le plus frais dans sa tête. Il s’occupe des vaches, les siennes, et des femmes, celles des autres, ou de jeunes filles en manque d’amour charnel. Une véritable bête dont la réputation n’est plus à faire. Son frère aîné, Jean-Bruno, qui s’entraîne toujours à la boxe sur un ring aujourd’hui inutilisé et qui pendant un certain temps se croyait promis à un bel avenir pugilistique. Maintenant il se contente de monter un mur d’enceinte autour de la ferme et cela lui prend du temps. Ensuite Lucas et sa marionnette Olive, une excroissance qui parle pour lui, car c’est un taiseux Colas. Il a le cerveau en capilotade, mais cela n’a pas toujours été le cas alors qu’Olive sait de quoi elle parle, même si ce n’est qu’un pantin. Et Cécile, la fille de la maison, hommasse, lesbienne, qui a vécu au bourg avec Anne-Laure, mais depuis que celle-ci a disparu, Cécile est revenue à la ferme. Elle a une passion des armes, anciennes de préférence, et se délecte à la lecture de magazines spécialisés. Les heurts entre elle et ses frères ne manquent pas, c’est la vie de famille. Chapeautant tout ce petit monde, la mère qui n’a plus toute sa tête dont elle a perdu la gérance depuis le drame. Avant, il y avait aussi le père qui aurait pu prétendre à une carrière honorable de rocker si… De l’autre côté il y a Didier le garagiste, Evelyne sa sœur alcoolique qui tient un bar et Vincent l’aîné qui fut gendarme. Sans oublier Gildas qui adepte de la peinture qui prenait pour modèle des écorchés. Et puis voilà Flora qui débarque, qui boxe elle aussi, déchire un coin du voile, ou l’opacifie. Et les réminiscences du passé s’élèvent en fumerolles, des petites filles qui ont disparu, le rocker mort, une sœur suicidée, d’autres cadavres qui sortent d’un placard, ou plutôt d’une cave, vingt ans de drames, de secrets, de refus de la mémoire, de la vérité, jusqu’au nouveau drame qui clôturera le premier. Comme une spirale infernale.

Construit comme un puzzle oral dont les pièces s’emboitent peu à peu, pas toujours dans l’ordre, au fur et à mesure des dispositions imposées par les protagonistes, ce roman étrange nous change des énigmes linéaires et l’épilogue, la pièce finale, nous dévoile un tableau sombre et immoral. Comme la vie. Si l’atmosphère nous plonge dans certains romans de Pierre Pelot, avec ses personnages déjantés, Claude Bathany a écrit une œuvre personnel, qui n’emprunte à personne, et démontre qu’on peut encore innover en matière de littérature noire.
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Une autre lecture du

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de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

Au cœur des Monts d’Arrée, dans le Finistère, il existe un secteur rural que l’on nomme le Yeun Elez. À une demi-heure de Brest ou de Quimper, il s’agit d’une région de tourbières, d’une terre de légendes. Autour du lac-réservoir de Saint-Michel, ce site campagnard protégé abrite une population peu nombreuse. C’est dans ce secteur plutôt isolé que vivent deux familles antagonistes. Du côté des Moulec, il reste Didier qui tient un garage, Évelyne et Vincent. Didier a été marié à Clémence, qui le quitta pour un autre homme. Quand ce couple fut assassiné à Cancale, on conclut à un règlement de compte entre truands. Anne-Laure, la fille de Didier et Clémence, se suicida suite à une déception amoureuse lesbienne. Officier de gendarmerie retraité vivant dans son mobile-home, Vincent Moullec séjourne régulièrement dans cette région. Les drames de sa famille et de leurs voisins, il les connaît bien pour avoir enquêté à ce sujet. Évelyne, elle, vivote et picole. Chez les Moullec, il y avait aussi Gildas, disparu depuis quelques années. Il faut aussi citer Jérémie Corréoc, jeune neveu d’Évelyne, proche des Moullec.

La famille Argol, c’est une fratrie composée de trois frères et une sœur. Il y a aussi la mère, mais voilà bien longtemps qu’elle n’a plus sa tête. Leur père, un chanteur qui connut jadis un certain succès, s’est suicidé quelques temps après avoir acheté la ferme des Moullec. Adultes, les enfants Argol sont tous quatre un peu faibles d’esprit, chacun à sa manière. Avec ses airs de rustaude et ses goûts lesbiens, Cécile n’attire guère la sympathie. Elle partagea un appartement avec Anne-Laure Moullec. Quand leur histoire tourna mal, Cécile se retrancha à la ferme. Le solitaire Jean-Bruno ne quitte plus leur propriété depuis plusieurs années. Il voudrait bien terminer ce haut mur séparant leur ferme du reste du monde. Celui qui parait le plus taré, c’est Lucas. Il ne s’exprime quasiment qu’à travers son alter ego, sa marionnette Olive. Il fait un peu peur quand on ne le connaît pas, ce Lucas avec sa tête pleine de vide. Le dernier et le moins sauvage des Argol, c’est Dany. Authentique play-boy bouseux, il n’a pas de mal à séduire les femmes des environs, qui ne sont pas toutes ravissantes.

L’arrivée inopinée de la jeune Flora risque de réveiller les cicatrices du passé. Si Cécile croit s’approprier cette fille musclée, elle se trompe. Qui qu’elle soit, Flora n’a évidement pas débarqué par ici au hasard. D’ailleurs, elle admet avoir connu Anne-Laure Moullec. La famille Argol n’est peut-être pas celle qui intéresse cette inconnue. Ayant repéré Flora, le neveu Jérémie Corréoc a averti les Moullec. Ce qui explique que l’ancien gendarme Vincent vienne rendre une visite aux Argol, après le départ de Flora. Cécile ne l’aime guère, mais ses frères ne voient pas en lui un ennemi. Pourtant, Vincent en sait plus qu’il n’en a dit sur les évènements dramatiques qui se sont produits depuis vingt ans. Ça l’énerve de voir “la petite pute” fureter par ici, car elle finirait par découvrir bien des secrets cachés…

Dans ce deuxième roman, Claude Bathany entrelace avec soin les cordages d’un sac de nœuds, qu’il convient de dénouer avec précautions. Les moindres détails de ce week-end particulier (et quelques éléments du passé) nous sont racontés à plusieurs voix par les protagonistes. Des témoignages sous divers angles, ou plutôt selon la singularité de chacun. Car nous sommes en présence de familles gratinées, on le comprend vite. Si, chez les Argol tous ont plus ou moins “la tête en jachère”, le clan Moullec semble avoir quelques “cadavres dans le placard”. Présentée dans une construction fort sinueuse, cette intrigue s’avère diablement habile et solide. Outre les personnages et leur histoire, il faut souligner l’humour à travers la qualité de l’écriture, réellement inspirée. Ainsi Dany évoque-t-il une de ses conquêtes : “…une coquine de quinze ans mon aînée, un peu d’occase, mais vicieuse dans le bon sens du terme, c’est-à-dire dotée d’une puissance d’accueil incroyable (…) Physiquement, elle n’avait rien d’une bombe et se trouvait même plus proche du boudin rural, mais ça je m’en tape: intuitivement, au pieu, j’étais sûr que ce serait du nucléaire. Autant dire qu’arrivé devant chez elle, j’avais le furieux en pôle position.” Voilà une comédie noire très excitante.

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