Mortel caravage de Renee BONNEAU


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RENEE BONNEAU

Mortel Caravage


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Renee BONNEAU




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution le 19 avril 2018. 208 pages. 16,90€.

ISBN : 978-2369426691

Lorsqu’un cas ravage une nation, ça fait fureur !

En septembre 1941, la présence des Juifs à Berlin, et dans toute l’Allemagne en général, n’est plus supportée par le régime Nazi.

Bien avant déjà, mais les événements se précipitent, pourtant Mathias Wengel, propriétaire d’une galerie d’art continue son négoce de tableaux originaux de maîtres ou de peintres un peu plus obscurs.

L’homme qui vient de quitter sa galerie n’est pas à franchement parler un acheteur en puissance. Il a examiné à la loupe certaines des toiles exposées, puis il est reparti sans un mot.

Mathias Wengel n’est pas sûr de pouvoir continuer son activité en toute sérénité car l’aryanisation picturale se fait de plus en plus pressante. Les biens juifs sont confisqués au profit de Goering qui pille sans vergogne leurs propriétaires. D’autant que Mathias Wengel possède quelques belles toiles de l’école italienne, dont un Caravage – Judith décapitant Holopherne – qui n’est pas signé et qui pourrait n'être qu'une contrefaçon. Mais de toute manière, cela importe peu, car ce n'est pas la valeur financière de cette toile qui guide Judith dans sa passion, mais peut-être dans sa représentation, dans la parabole qui peut s'en dégager.

Il s’inquiète pour sa fille Judith qui a refusé de le quitter alors qu’elle le pouvait encore. Il a perdu sa femme quelques années auparavant et n’a plus que sa fille comme famille. Mais Judith a décidé de rester avec lui à Berlin, de le soutenir et de l’aider, mais surtout de le raisonner. S’ils partent maintenant en fermant la galerie, cela semblerait suspect.

Toutefois, ils décident de mettre à l’abri certaines toiles, en les cachant par exemple dans un faux plafond, et de les substituer dans la galerie par des tableaux de moindre valeur. Ils vont pouvoir se renseigner auprès du secrétaire du bureau central de l’immigration, ainsi que du conservateur du Kaiser-Friedrich Museum. D’après la description qu’ils lui font du visiteur inquiétant, il apparait qu’il s’agit d’un rabatteur agissant pour le compte de Goering.

Et ce que tous deux pressentaient se produit lorsqu’un SS se présente dans la boutique. Il ne semble pas inconnu à Judith et soudain sa mémoire se rafraîchit. Il s’agit d’un ancien condisciple de Judith, bon élève mais obséquieux, agressif et sournois. Il a combattu sur le front de l’Est et en est revenu avec une jambe blessée. Depuis il boîte, un handicap qui a renforcé ses sentiments haineux envers ceux qu’il appelle les sous-hommes.

En se focalisant sur quelques personnages, dont principalement Mathias Wengel et surtout sa fille Judith, Renée Bonneau décrit la vie quotidienne à Berlin, depuis septembre 1941 avec la montée de l’épuration à Berlin entreprise par les Nazis, jusqu’en mai 1945 avec l’invasion de la capitale allemande par les troupes russes et des exactions qui sont commises.

Au cours des mois, des années, l’auteur retrace les conditions de vie des Juifs qui sont restés à Berlin, malgré toutes les brimades qui altèrent leur vie quotidienne, d’autant que le départ vers l’Amérique leur est de plus en plus impossible, voire interdite.

La recherche de la nourriture, avec des tickets de rationnement qui ne donnent droit qu’à de maigres ressources en pain et autres denrées, les Juifs passant après tous les autres Berlinois, n’étant servis qu’avec parcimonie, lorsqu’il reste des denrées, n’est pas la moindre vicissitude à laquelle ils sont confrontés. Les raids aériens, diurnes ou nocturnes selon les pays qui les organisent, Amérique ou Grande-Bretagne, obligent la population à se réfugier dans des caves, des tunnels ou dans les Flaktürme, ces tours en béton destinées à servir d’abri, d’hôpital, et de réserves à œuvres d’art.

Mortel Caravage est tout autant un roman historique qu’un roman noir, mais qui aborde également des thèmes relatifs à la peinture et à l’aryanisation des biens juifs. La peinture sert de préambule lorsque l’on découvre Michelangelo Merisi dit Le Caravage, nom de la ville où il est né, peignant Judith décapitant Holopherne dans son atelier. Non pas une toile, mais plusieurs, non signées, retraçant ce fait historique ou légendaire émanant de l’Ancien Testament, avec quelques différences entre elles.

Une extrapolation de l'auteur, mais on ne sait jamais, un artiste pouvant peindre plusieurs toiles semblables avant d'être satisfait du résultat.

Ce pourrait être un documentaire sur la vie berlinoise, sur des épisodes de guerre, mais c’est bien plus. Car dans le parcours de Judith, de son père et de quelques protagonistes sympathiques ou au contraire très déplaisants, malsains, le sentiment ressenti par le lecteur est plus profond que celui éprouvé à la lecture d’un documentaire.

Pourquoi les habitants d’un pays n’acceptent pas leurs concitoyens exerçant une autre confession religieuse qu’eux ? Pourquoi lorsque s’élève une voix prônant la dictature d’une race, d’une couleur de peau, d’un nationalisme restrictif, nombre de citoyens obtus rejoignent ce malade mental ? Pourquoi la xénophobie s’étend-elle de plus en plus, malgré toutes guerres précédentes qui auraient dû apporter un bon de bons sens à l’humanité ? Pourquoi les libérateurs d’un pays se montrent-ils violents, sauvages, barbares à l’égard d’une population vaincue ?

Toutes questions qui se glissent dans l’esprit du lecteur, et qui se posent lorsque l’on voit les débordements actuels, alors que cet épisode guerrier aurait dû ouvrir les yeux de tous et faire prendre conscience que l’humanité est une et indivisible. Mais il y aura toujours des exaltés qui s’érigeront en défenseurs d’idées infectes, délétères et des moutons qui n’attendent que la voix de leur maître pour se muer en loups.

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