Trait bleu de Jacques BABLON


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JACQUES BABLON

Trait Bleu


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Jacques BABLON




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution 15 février 2015. 152 pages. 17,00€.

Il était une fois dans l'Ouest !

Ce roman aurait pu s'intituler Fantasia chez les Ploucs, mais il n'existe aucun ressemblance dans l'histoire avec ce titre de Charles Williams. Il faudrait plutôt se diriger vers Jim Thompson et James Hadley Chase pour trouver une analogie pour l'ambiance, l'atmosphère, les personnages de ce récit atypique.

Tout commence, selon le narrateur anonyme, lorsque le cadavre de Julian McBridge a été retrouvé dans l'étang, avec un couteau de chasse dans le ventre. Cela se passait deux ans auparavant et les enquêteurs n'ont eu aucun mal à identifier le propriétaire du coutelas et c'est ainsi que le narrateur, que l'on appellera désormais John Doe en référence à l'expression américaine désignant une personne non-identifiée, s'est retrouvé en prison.

Né de père inconnu et d'une mère morte en couches, John Doe a bourlingué dans des familles d'accueil. Et il est devenu ami avec Iggy, ils était tout le temps ensemble, à la pêche ou pour voir les filles. Mais quand les policiers sont arrivés, Iggy était parti à la pêche aux filles délurées, et comme la Chevy a toujours eu du mal à démarrer, John Doe n'a pu s'esquiver. Et il a avoué bien volontiers avoir perdu son couteau dans le bide de McBridge. Une grosse perte. Pas McBridge, mais le couteau.

En tôle, John Doe a droit à une remise en forme de la part du psy.

En réalité c'est John Doe qui abasourdi le psy qui ne sait comment interpréter ses réponses. Par exemple à la question toute bête : Comment vous sentez vous, ce matin ? John Doe, qui n'est pas avare de métaphores, répond : Comme un jockey qui touche les pieds par terre.

Mais John Doe est encore plus abasourdi que son psy lorsqu'il apprend qu'un visiteur l'attend au parloir. Il pense à Iggy mais c'est une femme qui l'attend. Une certaine Whitney Harrison (qui ne vient pas de Houston) qui se présente comme visiteuse de prison. Cela lui convient fort bien, surtout quand elle lui propose de pouvoir le faire s'évader et lui remet un revolver en pièces détachées. Il n'a plus qu'à s'amuser avec son petit jeu de construction. Il est convoqué par le directeur et il emmène son arme, au cas où, mais une bonne et une mauvaise nouvelles lui sont signifiées.

D'abord, ce n'est pas lui qui a tué McBridge, l'homme a été abattu par balles. C'est Iggy qui tenait l'arme. Et Iggy s'est pendu.

John Doe est libre, mais c'est alors que ces ennuis commencent. Il était plus tranquille dans sa geôle, tandis que maintenant il a des individus louches et malfaisants à ses trousses. Heureusement il peut compter sur quelques appuis, Pete le motard, le petit frère d'Iggy et magicien en moteurs, toque de raton-laveur à la Davy Crockett sur la tête en guise de casque. Et Rose, la chanteuse de bar, mignonne à croquer, mais elle n'est pas la seule femme à tourner autour de lui. Big Jim aussi, architecte de son état et propriétaire d'une résidence construite de guingois, mais ça c'est son problème. Il s'intéresse fortement au bateau que John Doe veut vendre afin de se faire un peu d'argent. Et de l'argent il parait qu'il y en a, ce qui attire les individus louches et malfaisants évoqués ci-dessus.

Et le premier problème qui se présente à John Doe, lorsqu'il veut retourner son lopin de terre, c'est de se trouver nez à nez avec une paire de chaussures. Et au bout des chaussures un cadavre. Celui de Lindegren, le copain de McBridge. Heureusement il y en a qui se servent d'acide dans des fûts découpés, et les cochons sont vraiment des animaux domestiques sympathiques lorsqu'il s'agit d'aider les humains qui ne pensent qu'à les manger. A charge de revanche.

Avec une écriture bourrue, rugueuse, râpeuse, drue, Jacques Bablon nous entraîne avec énergie dans les pérégrinations de John Doe dans un langage savoureux, nerveux tout comme l'est son héros. Le comique côtoie le tragique, selon les circonstances. C'est violent et tendre à la fois, le double effet qui s'coue.

 

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de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

On l'a collé pour vingt ans en prison. C'est mérité, puisqu'il a effectivement poignardé Julian McBridge. Si on n'avait pas asséché l'étang où il avait jeté le cadavre, il serait passé entre les mailles du filet. Pas de chance, mais vaut mieux qu'il le prenne comme ça vient. Détenu modèle, pour espérer une remise de peine bien relative ? Il accepte de peindre des jouets en bois, à l'atelier de la prison. C'est joli, et ça occupe. Par ailleurs, il a des séances avec un psy. Ça donne une image rédemptrice, sans doute. Sauf qu'il invente un tas de trucs bidons à raconter au psy. De quelle famille lui parlerait-il, vu qu'il n'en a jamais eu aucune ? Et puis, il y a Whitney Harrison, la brave visiteuse de prison. C'est elle qui lui met en tête des projets d'évasion, qui lui fait parvenir un Glock17. De quoi devenir un peu plus agressif envers les gardiens, quand on possède un pareil joujou.

Et puis, c'est le miracle inattendu. À l'autopsie du corps de McBridge, on s'aperçoit “que c'était une balle du fusil d'Iggy, mon meilleur pote, qui avait tué, pas mon coup de couteau. Il s'était dénoncé sans qu'on lui demande...” Et Iggy s'est suicidé en cellule trois jours plus tard. Le voilà donc libre, sans trop de fric, mais il réussit à en gagner un peu afin de retourner chez lui. Il retrouve sa maison dégradée, envahie par les rats. Il dispose de temps pour nettoyer et retaper tout ça. Il contacte aussi deux filles qui étaient copines avec Iggy, Rose et Emilou. S'il a vaguement fantasmé sur le cul parfait de Mary, joueuse de badminton, ils pourraient former un petit couple avec Rose. Un problème a régler, quand même : le cadavre de Brett Lindegren, qu'il a trouvé enterré dans son jardin. Ce notable est certainement une autre victime de son pote Iggy. Il faut s'en débarrasser.

Sa sexualité plutôt en berne est requinquée par la belle Beth. Mais voilà qu'un quatuor de tordus vient lui réclamer le butin d'un casse qu'ils ont accompli avec Iggy. Il ignore tout, se doutant bien que ces gugusses reviendront à la charge. En réalité, le fric était planqué dans le bateau qu'il a vendu à celui qu'il surnomme Big Jim. Ensemble, ils immergent le butin dans le lac d'à côté de chez Big Jim. Cet inconnu en Harley portant une toque à la Davy Crocket, qui rôdait dans le coin, c'est Pete, le frère d'Iggy. Il vit peinard avec la jolie Liza et leur bébé. Pete lui raconte les circonstances exactes de la mort de McBridge, dont il fut le témoin.

Beth a été agressée avec violence par les quatre complices, qui s'attaquent de nouveau à lui. Intervient un rouquin, qui était gardien à la prison, un nommé Bob, ami de Whitney Harrison. Ils vont lui offrir un refuge avec eux dans une caravane déglinguée. Est-ce que tout peut vraiment rentrer dans l'ordre, afin qu'il passe des soirées tranquilles au club des environs, entouré de Big Jim, Beth (qui s'est rétablie), Peter, et Rose ? Ce serait surprenant. Certes, les complices d'Iggy sont éliminés petit à petit. S'il apprend la vérité sur McBridge et Lindegren, qui furent quand même de vrais salopards, il n'est pas encore arrivé au bout de son chemin semé d'embûches…

Si Jacques Bablon avait étiré la même histoire sur quatre cent pages, au lieu de cent-cinquante, il n'aurait pas obtenu l'effet recherché. Car il s'agit ici d'un roman d'action qui mise sur la vitesse, sur un tempo vif, sur un rythme soutenu. L'identité du héros narrateur, on s'en fiche. C'est un de ces types largués qui pullulent, en Amérique ou ailleurs dans le monde. Un gars fataliste, puisque la vie ne lui a jamais fait de cadeau, et qu'il faut bien s'accommoder d'une existence chaotique. Il va prendre des coups ? C'est dans l'ordre des choses. Pas grand monde de fiable, parmi les personnes qu'il croise après sa sortie de prison ? Considérant sa marginalité, c'est également normal.

L'auteur utilise une tonalité narrative imagée carrément séduisante : “Pete était mal luné, ou tout comme. Il est resté sans voix quand il m'a vu dans mon cadre de vie. Ça faisait penser à l'enfer. Pas que le feu ou ma balafre sanguinolente. Caravane bouffée par la rouille entourée de buissons d'épines, cochon noir au milieu d'un champ de boue et de merde, et cerise sur le gâteau, John-Fitzgerald le zombi. Un choc quand on le voyait pour la première fois…” Dans la grande tradition du noir polar, le récit est percutant. C'est le plus bel atout de ce suspense mouvementé, digne de déjà figurer parmi les meilleurs suspenses de l'année.

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Une autre lecture du

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de
L A

L A

Un coup de couteau de chasse dans le bide. Plouf ! Dans le lac, tenir compagnie aux 835 carpes. Et plus de McBridge.

Seulement le jour où ils ont vidé le lac, McBridge était de retour et lui il partait en prison.

La prison ? C’était pas un problème. Y’avait qu’à baratiner le psy : Oedipe et tout le fourbi. Blablabla et blablabla… Non le problème c’est que McBridge n’était pas mort poignardé, mais d’une balle dans la troche. Et lui, il était de retour en ville. Autant dire dans la boue et marcher dans la boue, on a beau faire sa dégueulasse tout. Puis y’avait le fric, un sacré paquet. Et qui dit fric dit merde et qui dit merde dit mouches. Des agressives ! Puis y’avait ce type, un pas bavard et sa femme, le mioche accroché au sein, et la fille qui chantait et cette caravane déglinguée au milieu d’une mare de bourbe où pataugeait un cochon, une poule et son père, jailli du néant encore plus déglingué que le lieu…

Heureusement au fond d’un autre lac, retenu par un filin, l’espérance flottée et il avait bon espoir qu’un jour il pourrait aimer les bonnes choses et de ne plus jamais marcher dans la boue.

 

Trait bleu : très glauque, poisseux, sordide, bref violent, incisif… Ca ressemble à l’Amérique parce que le monde n’aspire plus qu’à lui ressembler, mais c’est nulle part ailleurs qu’au fond de la misère parce que monde devint un vaste cloaque.

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Jacques BABLON



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