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BRIGITTE AUBERT |
La Rose De FerAux éditions POINTSVisitez leur site |
3367Lectures depuisLe mercredi 21 Fevrier 2013
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Une lecture de |
Mignonne, allons voir si la rose… Les apparences sont trompeuses: Georges Lyons n'est pas économiste et ne pointe pas dans une entreprise comme il l'affirme. En réalité, lorsqu'il quitte son domicile de Genève le matin, c'est pour se rendre dans un petit bureau où il se livre à des exercices physiques afin d'entretenir sa forme, ou alors il participe à un hold-up en compagnie de trois autres compagnons, Benny, Phil et Max la dernière recrue. Le braquage de ce jeudi 8 mars à Bruxelles s'effectue sans trop de problèmes. Seul grain de sable dans une machine bien huilée, Lyons croit reconnaître Martha, sa femme, au bras d'un inconnu. Il pense se trouver devant un sosie et téléphone à Martha, sensée se trouver chez sa mère. La jeune femme décroche et Lyons est rassuré. Arrivé chez lui, il se rend compte que, quel que soit le numéro de téléphone qu'il compose, il obtient Martha au bout du fil. Il se confie à Lanzman, un psychiatre qu'il consulte régulièrement depuis un accident de voiture dont il est sorti indemne mais légèrement amnésique et qui a fait une victime, un auto-stoppeur. Les souvenirs affluent parfois, surtout le visage de Grégory son frère battu et abandonné par leur mère alcoolique à l'âge de quatre ans. Tout se dérègle lorsque Max, l'un de ses coéquipiers, lui apprend que Phil a été détroussé et l'accuse d'avoir facilité cette spoliation. Dans le même temps des tueurs tentent de l'abattre. A nouveau il aperçoit celle qui ressemble tant à sa femme, couleur de cheveux exceptée, et la suit jusqu'à une réunion chez un avocat dirigeant d'un parti néo-fasciste. La femme dit s'appeler Magdalena et être mariée à l'un des invités. Autant le précédent roman de Brigitte Aubert, Les quatre fils du Docteur March, jouait sur le suspense psychologique et mêlait avec habileté angoisse et noirceur, autant celui-ci s'avère rocambolesque, parfois à la limite du roman d'espionnage, d'aventures et du feuilleton fin de XIXème siècle. Le côté humoristique au deuxième degré et l'absence de temps morts allègent une histoire désordonnée, échevelée, qui fuse en tous sens. Les thèmes de la gémellité, du double, double vie de certains personnages par exemple, et la quête de l'identité sont une fois de plus largement exploités, alliés à des préoccupations plus actuelles: la chasse aux criminels de guerre et la montée du fascisme. Double intrigue dans laquelle patauge le héros mais parfois aussi le lecteur. Il faut du talent pour se sortir de cet imbroglio et Brigitte Aubert n'en manque pas. Elle ne se cantonne pas dans un seul genre et l'entreprise est louable.
Collection Seuil Policiers. Parution 3 juin 1993. 300 pages. 17,30€. Réédition Collection Points policiers N°104. Parution juin 1995. 296 pages. 6,10€. Réédition : éditions Alliage. Parution septembre 2016. Version numérique. 3,99€. Bon anniversaire à Brigitte Aubert, née le 17 mars 1956. Les apparences sont trompeuses : Georges Lyons n’est pas économiste et ne pointe pas dans une entreprise comme il l’affirme. En réalité, lorsqu’il quitte son domicile de Genève le matin, c’est pour se rendre dans un petit bureau où il se livre à des exercices physiques pour entretenir sa forme, ou alors il participe à un hold-up en compagnie de Benny, Phil et Max, la dernière recrue. Le braquage, ce jeudi 8 mars à Bruxelles, s’effectue sans trop de problèmes. Seul grain de sable dans une machine bien huilée, Lyons croit reconnaître Martha, sa femme, au bras d’un inconnu. Il pense se trouver devant un sosie et téléphone à Martha, sensée se trouver chez sa mère. La jeune femme décroche et Lyons est rassuré. Arrivé chez lui, il se rend compte que quel que soit le numéro de téléphone qu’il compose, il obtient Martha au bout du fil. Il se confie à Lanzman, un psychiatre qu’il voit régulièrement depuis un accident de voiture dont il est sorti indemne, légèrement amnésique, mais qui a fait une victime, un auto-stoppeur. Les souvenirs affluent parfois, surtout le visage de Grégory, son frère battu et abandonné par leur mère alcoolique à l’âge de quatre ans. Tout se dérègle lorsque Max lui apprend que Phil a été détroussé et l’accuse d’avoir facilité cette spoliation. Dans le même temps, des tueurs tentent de l’abattre. A nouveau, il aperçoit celle qui ressemble tant à sa femme, couleur de cheveux exceptée, et la suit jusqu’à une réunion chez un avocat du nom de Silberman, dirigeant d’un parti néo-fasciste. La femme dit s’appeler Magdalena et être mariée avec l’un des invités. Il est poursuivi à la fois par des tueurs et par ses anciens acolytes. Max, le premier, le convoque, mais Georges évite le piège tendu et tue son complice, s’apercevant que celui-ci travaillait en réalité pour les Palestiniens. C’est Phil ensuite qui se présente chez lui, et Georges doit la vie sauve à Martha qui abat sans complexe l’intrus. Une facette de la personnalité de Martha que découvre Georges, le confortant dans sa suspicion envers cette femme devenue énigmatique. Un ami chinois vivant en fraude à Genève lui donne l’explication des mystères téléphoniques : les numéros qu’il compose sont reliés à un téléphone sans fil détenu par Martha. Le souvenir de Grégory, le frère mythique, le taraude de plus en plus. Une réminiscence obsessionnelle. Benny lui tend également un piège, mais il est abattu par un tueur auquel Georges échappe. Martha confirme à Georges qu’elle est effectivement Magdalena, ce sosie qui se trouve souvent sur son chemin et lui avoue qu’elle est à la recherche d’une liste d’anciens nazis réfugiés en Amérique du Sud. Une liste qu’elle n’est pas seule à convoiter d’où les avatars subis par Georges. Il va comprendre peu à peu qu’il a été manipulé, hypnotisé par son psychiatre et qu’en réalité il est peut-être Grégory, Georges étant mort dans l’accident, et qu’il serait le fils d’un nazi.
Autant le précédent roman de Brigitte Aubert — Les quatre fils du docteur March (1992) — jouait sur le suspense psychologique et mêlait avec habileté angoisse et noirceur, autant celui-ci s’avère rocambolesque, parfois à la limite de la parodie du roman d’espionnage, d’aventures et du feuilleton fin de siècle dernier. Le côté humoristique au deuxième degré et l’absence de temps mort allègent une histoire désordonnée, qui fuse en tous sens. Les thèmes de la gémellité, du double, double vie de certains personnages par exemple, et la quête de l’identité sont une fois de plus largement exploités, alliés à des préoccupations plus actuelles : la chasse aux criminels de guerre et la résurgence du fascisme. Double intrigue dans laquelle patauge le héros, mais parfois aussi le lecteur. Il faut du talent pour se sortir de cet imbroglio et Brigitte Aubert n’en manque pas. Elle ne se cantonne pas dans un seul genre, et l’entreprise est louable en soi.
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