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JEAN-PIERRE ALAUX |
Et L’ange De Reims GrimaçaAux éditions 10/18Visitez leur site |
2647Lectures depuisLe jeudi 26 Octobre 2012
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Une lecture de |
En juin 1974, la cathédrale de Reims va retrouver un certain prestige. Durement éprouvé par les bombardements de la première guerre mondiale, ce lieu historique (qui vit le sacre de nombreux rois de France) est embelli par les vitraux créés par Marc Chagall. Une cérémonie officielle autour de l’artiste rassemble les autorités. Le conservateur des Monuments français, Séraphin Cantarel est présent avec son jeune assistant, Théo Trélissac. Ces nouveaux vitraux risquent-ils d’être vandalisés ? Ayant reçu des lettres anonymes, l’abbé Sotte le redoute. Cantarel est aussi là pour veiller à leur protection. C’est pourquoi Théo et lui se sont installés pour quelques jours à la pension de famille La Grenouillère, tenu par Norbert Lectoure et sa vieille mère. C’est alors que deux meurtres vont agiter la tranquille cité rémoise, visant des enfants. Durant la cérémonie, Séverine Montalembert est retrouvée empoisonnée au cyanure dans un confessionnal de la cathédrale. Puis c’est Philippe Fortin, enfant de chœur âgé lui aussi d’une douzaine d’années, dont on trouve le cadavre en haut d’une des tours de l’édifice. Sa tête a été fracassée contre l’une des anciennes cloches du beffroi. Si Séverine n’a pas été violée, Philippe a bien été victime d’un pervers. La presse est rapidement accusatrice, évoquant de fantasmatiques messes noires et autres salacités morbides. Complexé par sa petite taille, l’inspecteur Gayant mène une enquête incertaine sur ce double meurtre. Il est bien facile de soupçonner le factotum et organiste de la cathédrale, Raphaël Ferragano. Avec son allure à la Quasimodo, il semble inquiétant. Pourtant, c’est le fils d’un herboriste local qui va être le premier inculpé, car il était proche de Séverine. Hélène Cantarel ne tarde pas à rejoindre à Reims son mari et Théo. Elle garde un souvenir personnel de la cathédrale, une nuit terrifiante sur les toits du bâtiment à l’époque de ses vingt ans. C’est avec Théo qu’elle retourne visiter les lieux. Comme Séraphin, Hélène connaît en détails la petite histoire de la cathédrale. En particulier, celle de “l’ange au sourire” qui fut décapité jadis, dont la tête connut quelques tribulations. À la pension de famille, l’ambiance n’est pas au beau fixe pour Norbert Lectoure, à cause de sa violente mère Félicie. Au Café du Palais, où le trio côtoie un ancien colonel ombrageux, circulent des rumeurs troublantes sur des affaires de mœurs plutôt hypothétiques. Théo et le couple Cantarel cherchent autant la vérité que le policier Gayant. C’est probablement sur les toits de la cathédrale que, par un soir d’orage, Hélène et Théo trouveront des réponses… Après “Toulouse-Lautrec en rit encore” et “Avis de tempête sur Cordouan”, c’est avec un plaisir certain qu’on retrouve ces sympathiques personnages pour une troisième aventure inédite. Cette décennie 1970 nous apparaît à la fois proche et bien différente de notre temps. Ce qui permet à l’auteur de souligner l’ambiance d’alors, le conformisme bourgeois de Séraphin, l’intrépidité d’Hélène, le caractère joueur de Théo. Évidemment, à travers anecdotes et faits historiques, ce roman donne l’occasion d’en apprendre davantage sur Notre-Dame de Reims et sur cette ville. Ces rappels ne nuisent nullement au rythme du récit, car Jean-Pierre Alaux est coutumier d’une belle fluidité narrative. Quelques protagonistes fort originaux traversent cette enquête, finalement pas si classique mais très solide. Intrigue mystérieuse riche en péripéties, pour un suspense de qualité. |
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