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JEAN-PIERRE ALAUX |
Avis De Tempête Sur CordouanAux éditions 10/18Visitez leur site |
2706Lectures depuisLe vendredi 10 Juin 2011
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Une lecture de |
Cette histoire débute le 2 avril 1974, au moment du décès du président Georges Pompidou. Originaire de Cahors, Séraphin Cantarel est conservateur en chef des Monuments français. Avec son épouse Hélène, archéologue de formation, ils séjournent du côté de Saint-Palais, sur la côte charentaise. Assisté de son jeune adjoint Théo, Séraphin Cantarel doit expertiser le phare de Cordouan. À l’entrée de l’estuaire de la Gironde, ce joyau architectural mériterait une restauration qui risque de s’avérer coûteuse. Théo étant en retard, Cantarel débarque seul sur le phare, après une traversée agitée. Il y fait la connaissance des gardiens, Bargain et Quéméret. Le fils de ce dernier doit se marier le lendemain ici-même, dans la chapelle du phare. Un bonheur pour Quéméret, que la vie n’a pas épargné. Le commissaire Loïc Hervouette leur apprend une terrible nouvelle : le fils de Quéméret a été retrouvé mort, empalé nu, dans un carrelet de l’estuaire. Mort suspecte, qui reste encore sans explication et ajoute un nouveau drame dans la vie du gardien. Sans doute est-ce lui qui, ayant quitté les lieux, a conservé la clé de la cave du phare, que Cantarel voudrait ausculter. Théo s’est installé chez Marguerite Weber, actrice oubliée depuis longtemps, dont les riches souvenirs retracent une part de la vie d’antan. Aux obsèques du fils Quéméret, on remarque l’absence incongrue de sa fiancée, la belle Suzanne. Il est vrai qu’elle a réputation de fille volage, loin d‘un modèle de vertu. Peu après, le policier Hervouette arrive à Cordouan, confirmant la disparition de Suzanne. À cause de la tempête, Cantarel et le commissaire sont bloqués au phare pour la nuit. Pendant ce temps, Mme Cantarel mène sa petite enquête autour de la propriété de sa défunte tante Léonie, qui fut en son temps spoliée par une femme qui finit à demi folle. Le propriétaire actuel ne tient pas à vendre cette maison, où il n’a jamais mis les pieds. En effet, le passif familial de cette famille est fort chargé. Un ex-voto a été dérobé dans l’église de Talmont, dont le curé est un vieil ami de Cantarel. Le vol de cette maquette de frégate agite les bigotes locales. Au phare, on finit par forcer la porte de la cave. Cantal fait une curieuse découverte qui explique certains comportements de Quéméret. Comme on le craignait, le cadavre de Suzanne est bientôt retrouvé. Elle était enceinte, du fils Quéméret ou d’un autre homme. Alors que Théo perd sa vieille logeuse amicale, on approche de l’arrestation (mouvementée) d’un suspect… Ayant consacré un livre au phare de Cordouan (chez Elitys), Jean-Pierre Alaux connaît bien le “Versailles des mers”. Au fil du récit, il nous offre bon nombre de détails anecdotiques ou historiques, sur ce splendide phare, la côte de Charente et sur l’estuaire girondin. Notons un sympathique clin d’œil à Émile Cousinet, le plus improbable producteur de cinéma de tous les temps. L’auteur restitue aussi l’ambiance de cette année-là, très politique suite au décès présidentiel. De tradition gaulliste, proche de Maurice Druon, Cantarel suit ces question puisqu’il dépend des ministères. Si ces éléments participent et donnent de l’authenticité au contexte, l’intrigue criminelle n’est pas oubliée. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un roman d’enquête, les héros étant davantage témoins des faits qu’acteurs d’investigations. Par exemple et sans rien dévoiler, le vol de l’ex-voto donne du sens au décès du jeune Quéméret. À divers degrés, le climat est mystérieux autant concernant le meurtre de la jeune Suzanne qu’au sujet de la maison de la tante Léonie. Après “Toulouse-Lautrec en rit encore”, cette deuxième aventure de Séraphin Cantarel est aussi réussie, très agréable à suivre. |
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