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JEFFREY ARCHER |
Seul Contre TousAux éditions FIRST |
2610Lectures depuisLe mardi 25 Fevrier 2009
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Une lecture de |
Issu des quartiers modestes de Londres, Danny Cartwright est jugé pour meurtre. On l’accuse d’avoir poignardé son ami de toujours, Bernie, le frère de sa fiancée Beth qui était présente. En réalité, le trio a été provoqué par quatre hommes éméchés dans le pub voisin. Lors de la bagarre qui suivit à l’extérieur, Danny fut blessé et Bernie tué par l’un des provocateurs. Le témoin principal au procès est Spencer Craig, avocat promis à un bel avenir, qui est le vrai assassin de Bernie. Son témoignage est confirmé par ses amis : Lawrence Davenport, séduisant acteur d’une série télé ; Gerald Payne, associé dans la plus importante société d’immobilier londonienne ; et Toby Mortimer, un aristocrate oisif masquant sa dépendance de la drogue. Malgré les efforts du jeune et brillant avocat de la défense Alex Redmayne, malgré le témoignage favorable de Beth, Danny – ayant refusé de plaider coupable – est condamné à 22 ans de prison. À la prison de Belmarsh, Danny partage la cellule de Nick Moncrieff et de Big Al. D’une vieille famille de gentlemen écossais, Nick est un ex-officier cultivé. Plus rustre, Big Al sympathise aussi avec Danny. Ce dernier est illettré, mais Nick le devine très intelligent. Tandis que les mois s’écoulent, Danny apprend à lire et écrire, passe avec succès des examens, essaie d’imiter l’allure distinguée de Nick, devenant quasiment son alter ego. Le gardien de prison Pascoe, qui a toujours cru en l’innocence de Danny, n’est pas mécontent de sa transformation. Dehors, certains amis de Spencer Craig ont des problèmes. Davenport est viré de la série télé, et Toby Mortimer est emprisonné à Belmarsh pour usage de drogue. Craig finance un détenu dangereux, Leach, afin de lui rendre quelques services dans la prison. Big Al réussit à enregistrer des aveux de Mortimer accusant Craig. Pourtant, en appel, la condamnation de Danny est confirmée. Danny est supposé s’être suicidé en prison. Il réussit à se substituer à Nick afin de sortir de Belmarsh. “Ressemble à Nick, parle comme Nick, pense comme Danny” tel est le leitmotiv qui lui permet de tenir le rôle de son ami. Avant de se venger de Craig et de ses complices, Danny doit affronter Hugo Moncrieff, l’oncle de Nick. Celui-ci cherche à spolier son neveu d’un énorme héritage. Grâce à l’homme de loi écossais fidèle à la famille de Nick, Danny parvient à conserver la fortune des Moncrieff. Il s’installe au cœur du quartier huppé de Londres, dans la maison de Nick. Big Al l’y rejoint bientôt, en qualité de chauffeur. Alors que Beth et l’avocat Alex Redmayne ont décidé de réhabiliter Danny, celui-ci (sous l’identité de Nick) se rapproche de Spencer Craig et de ses amis. Il fait appel à eux pour une opération immobilière. Sa vengeance est en marche, mais il est encore loin du but. Car il reste un “évadé”, et Craig est une crapule rusée… Parmi les grand thèmes de la littérature populaire de qualité, le grand classique reste la vengeance. “Un peu comme ce Français dont tu m’as parlé. Comment s’appelle-t-il déjà ? – Edmond Dantès. Et comme lui, je ne serai pas satisfait tant que je ne me serai pas vengé des hommes dont les mensonges ont gâché ma vie. – Tu vas tous les tuer ? – Non, ce serait trop facile. Ils doivent subir, pour citer Dumas, un destin pire que la mort. J’ai eu largement le temps de réfléchir à la façon dont j’allais procéder.” Sir Jeffrey Archer revendique, on le constate, l’influence d’Alexandre Dumas, et la parenté avec “Le Comte de Monte-Cristo”. Il ne le copie pas, mais s’inspire de l’esprit même des romans de Dumas. Résumer autrement que par un survol de quelques éléments du récit serait impossible. Car ce riche scénario progresse au fil de perpétuels rebondissements. On est immédiatement captivé, avec l’envie de ne pas lâcher ce livre. Victime jamais résignée, Danny réagit avec panache, se métamorphose, mûrit sa revanche, trouvant toujours la parade contre ses adversaires. Contrairement au titre français, il n’est pas exactement “Seul contre tous”. Conscients de son innocence, de sa volonté, ou de son dynamisme téméraire, plusieurs personnes sont à ses côtés. Tout le monde n’est donc pas à ranger parmi les malfaisants. Membres de la bonne société, les coupables sont, eux, vraiment haïssables. Mais, avant de les punir, la bataille contre le véreux oncle Hugo, pour l’héritage Moncrieff, est aussi savoureuse. Notons l’habileté de l’intrigue, dans sa structure comme dans sa narration. Ce passionnant suspense est un régal ! |