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LUIS ALFREDO |
TéléréalitéAux éditions SKAVisitez leur site |
2301Lectures depuisLe jeudi 18 Septembre 2020
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Une lecture de |
4° de couverture : Les amateurs de flic hors-norme qui ont apprécié la première saison des aventures de René-Charles de Villemur, se régaleront de ces nouvelles enquêtes. Fidèle à lui-même, cigare et chapeau, langage précieux, nœud papillon, Villemur hante ici les plateaux de la télé débile pour la plus grande joie de ses lecteurs qu’un tel contraste ne pourra qu’amuser.
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Tout à fait d’accord avec ce 4° de couverture. Notre flic au légendaire feutre mitterrandien, descendant d’une famille noble, car c’est un DE Villemur, mais un noble qui aurait mal tourné, lorgnant plutôt du côté anar, notre flic donc se trouve confronté à un meurtre qui semble être un meurtre en chambre close, ou plutôt dans un WC, car c’est là qu’on a trouvé le cadavre d’une participante à une émission de télé réalité, genre que René-Charles n’aime pas beaucoup, c’est le moins qu’on puisse dire ! Les lieux étant truffées de caméras on aurait dû voir si quelqu’un avait suivi la participante dans le couloir menant aux toilettes. Mais une main anonyme a effacé les enregistrements rendant l’enquête un peu plus compliquée. Enquête que René-Charles va mener tambour battant en interrogeant les différents protagonistes, que ce soit les participants qui rêvent de gloire, et qui se détestent, ou le personnel de la production qui arrange les vidéos pour créer des tensions et faire monter l’audience. Des interrogatoires qui font des étincelles ! L’auteur s’en donne à cœur joie pour dénoncer ce genre d’émission à la mode sur certaines chaînes de télé.
Itinéraire d’un flic. Saison 2, épisode 1. Collection Noire Sœur. Editions SKA. Parution 24 août 2020. 96 pages. 2,99€. ISBN : 9791023408256 Loft story… Pour le commandant René-Charles de Villemur, cette soirée aurait dû se dérouler comme les autres. Dans le calme et la sérénité, avec ses pensées vagabondes et mortuaires. A partir de 19h30, la télévision est éteinte, et il préfère choisir un livre au hasard dans sa monumentale bibliothèque, placer un CD dans le lecteur, déguster un verre et un cigarillo. Et ses idées vagabondent, revoyant les morts qui jalonnent son parcours amoureux. Christian, son ami-amant avec lequel il a vécu deux ans, leur séparation et la découverte de son cadavre sur une plage landaise, ou encore Patricia dont il avait fait la connaissance lors de la traque d’un serial-qui-leurre, Patricia qui s’est suicidée. Il pense également à Joan Nadal, le détective parti à Lourdes pour régler une affaire de cocufiage confiée à lui par un mari jaloux. Le téléphone l’arrache à ses pensées négatives. D’abord Patrick, le journaliste, qui l’informe qu’il se rend immédiatement à Lourdes, un reportage sur un mort tombé du haut de la Basilique et retrouvé parmi les cierges une dizaine de mètres plus bas. Les cierges ont-ils résisté à cette chute, l’histoire ne le dit pas. Nouvel appel téléphonique, émanant cette fois-ci de son adjoint Octave avec lequel il fait ses gammes depuis dix ans. L’affaire est sérieuse. Une concurrente d’une émission de téléréalité a été découverte morte, un poignard dans le cœur. Dwelling s’appelle cette émission culturelle suivie par des millions de téléspectateurs qui se délectent à regarder les évolutions d’une bande de jeunes au physique hollywoodien confinés dans une demeure aménagée exprès pour cette étude sociale. Cette demeure (dwelling en français) se situe à une dizaine de kilomètres de Toulouse (pour la candidate, c’est to loose !) aux portes de Muret, dans un ancien restaurant. Géraldine, la concurrente, a été retrouvée morte dans les toilettes, un poignard dans le cœur. Et les cabinets d’aisance n’étaient pas fermés de l’intérieur !
Débute pour le commandant Villemur, une enquête en local clos avec tout ce que cela implique d’interrogations et de démarches parfois inutiles. René-Charles de Villemur se fait d’abord expliquer les règles du jeu auprès de la productrice déléguée, du réalisateur, du psychiatre de service, de quelques concurrents. Géraldine aurait dû depuis longtemps quitter cette résidence, mais le vote des téléspectateurs l’avait à chaque fois repêchée. Et il apprend également que les séquences montrées à la télévision ne reflètent pas forcément la réalité, car il faut du gratiné pour entretenir le suspense et surtout capter l’attention du public, sinon c’est la désaffection, et donc une perte irrémédiable de recettes publicitaires. Et il hésite entre conclure à un meurtre, certains des candidats n’appréciant guère leur compagne de réclusion, volontaire au départ, ou à un suicide. Mais le suicide n’est guère envisageable car la poignée du couteau a été soigneusement nettoyée. De plus certaines séquences enregistrées ont été effacées, et d’autres caméras, dont celle placée dans les WC, sont factices. Une enquête résolue en quelques heures par le commandant et son adjoint, mais cette intrigue n’est pas le seul intérêt de cette histoire. Le lecteur découvre les coulisses de ce genre d’émission de téléréalité suivie par des millions de téléspectateurs-voyeurs et se rend compte que le sensationnel prime sur la vérité. Il est dommage que Luis Alfredo se complaise à cette mode abêtissante de l’utilisation d’un vocabulaire anglo-saxon, le mot dwelling et ses déclinaisons étant assénés à longueur de pages alors qu’il possède ses équivalents en français. D’autant que Villemur se montre quelque peu vieille France avec son nœud papillon, son couvre-chef mitterrandien et ses cigares dont il se délecte dès la nuit tombée, ses vis-à-vis profitant souvent des émanations fumigènes nocives. |
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