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CHANTAL ATTANE |
Comme Un Chat Dans La GorgeAux éditions L'ARCHIPELVisitez leur site |
752Lectures depuisLe mercredi 13 Mars 2008
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Une lecture de |
Élise vit à Paris, non loin du canal Saint-Martin, avec son chat Janus. C’est au nord de la Bretagne qu’habite son amant Cédrig, capitaine d’un vieux gréement. À Bordeaux, la mère d’Élise commence à perdre l‘esprit. “Il ne faudrait plus qu’elle décline, ne serait-ce que d’un demi-neurone, sinon…” Rédactrice pour un magazine de l’agroalimentaire, Élise espérait que son chef serait compréhensif, lui laissant du temps pour s’occuper de sa mère. Mais l’Immonde refuse catégoriquement. Quant à trouver une place pour sa mère dans une maison médicalisée proche de Paris, la liste d’attente est longue. À moins d’accélérer avec un bakchich au décès d’un pensionnaire. Élise teste sa capacité à tuer sur son chat Janus, avant de passer à l’acte avec du Tranxène. On porte peu attention à elle à la maison de retraite. Élise repère un vieux pensionnaire râleur. Bientôt sa mère pourra s’installer à sa place. Le voilier de Cédrig a été victime d’un accident, il est très abîmé. Mais l’assureur renâcle à payer. Habitée par l’esprit félin de Janus, Élise planifie la fin du gêneur. Il a bien tort de se prendre pour un séducteur irrésistible. Le dossier de Cédrig doit passer en priorité. Insoupçonnable, Élise est officiellement entre Paris et Bordeaux. Reste le cas de l’Immonde, qui multiplie les brimades. Le roman Bartleby et l’idée de la rébellion passive le font enrager. Il se gargarise des vertus de l’autorité, sujet sur lequel il a écrit un traité. Ce qui inspire Élise... “ Une fois prête, j’ai senti que l’angoisse de la veille venait de basculer dans une certitude toute neuve : dans l’immédiat, le plus sûr moyen de soulager ma mère était de châtier le coupable. Ma naïveté me perdrait. Que je le veuille ou non, le monde est truffé d’ennemis. À mon tour de les écraser…” La frontière est mince entre Littérature et Polar, on le sait. Chantal Attané nous le prouve ici. Les pulsions de son héroïne sont éloignées de celles d’une banale criminelle. Ces quelques meurtres, ce Janucide, ne sont pas dénués d’un humour grinçant. Avec une dénonciation du culte du chef incluant le harcèlement. Ainsi qu’une réflexion sur la vieillesse-naufrage. Simple et solide, le scénario est mis en valeur par une narration vive et habile. Très agréable !
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