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VALERIE ALLAM |
En Mon Cœur, Ces RacinesAux éditions SKAVisitez leur site |
349Lectures depuisLe vendredi 1 Novembre 2019
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Une lecture de |
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Collection Noire Sœur. Editions SKA. Nouvelle numérique. Parution 24 septembre 2019. 12 pages. 2,99€. ISBN : 9791023407860 En chacun de nous se niche un jardin secret. Mais il est cultivé différemment selon la personnalité de celui qui l’entretient. Ce peut être un jardin de curé aux multiples aromates, une friche industrielle, un potager fertile propice à la culture des bons sentiments, un lopin de terre aménagé à la française de forme géométrique ou un jardin à l’anglaise à la floraison luxuriante. Le narrateur, griot vivant dans un abri de tôle ondulée comme les vaches normandes (eh oui, les vaches ont du lait !), au visage ridé comme une pomme desséchée, se souvient de sa jeunesse, de ses aspirations, de Khadija, celle qu’il aimait, de ses erreurs, de sa faute. Il conte, tel un compteur de sentiments, ses souvenirs à Kouakou, un gamin qui vit parmi la communauté dans un entrepôt, et qui lui rappelle celui qu’il était jeune, autrefois, de l’autre côté de la mer. Il cultive en son sein les graines de la sagesse, des valeurs morales et des traditions ancestrales, désirant les partager avec son jeune ami. Mais les ensemenciers véreux, et leurs copains armuriers, produisant des graines frelatées sont prodigues et leurs méfaits s’implantent sur des terrains en déliquescence prolifiques en nuisances. Mais un jour Kouakou n’est plus là, ses parents non plus.
Valérie Allam dépasse avec ce court texte, fort et puissant, sensible et poignant, écrit avec subtilité, le genre littéraire noir dans lequel il est confiné, collection oblige. En mon cœur, ces racines, s’inscrit dans la déclinaison émouvante des sentiments que beaucoup prônent avec vigueur mais dont les actes ne suivent pas les paroles. Que ce soit dans les relations humaines avec les migrants, ceux qui viennent manger le pain des Français comme disait Fernand Raynaud dans son célèbre sketch qui met en scène un villageois chassé parce qu’il est étranger et dont les habitants n’ont plus de pain parce que c’était le boulanger. Que ce soit la couleur de la peau qui divise les hommes, que des différents s’élèvent entre races ou ethnies diverses juste pour des questions de territoire, de prédominance, de prépondérance, de futilités, un rien suffit pour s’affronter. Et le résultat est tout autant nuisible et funeste à la communauté qu’à l’individu.
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