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ALEXIS AUBENQUE |
Un Automne à River FallsAux éditions BRAGELONNE |
667Lectures depuisLe samedi 12 Octobre 2019
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Une lecture de |
Saison 1. Tome 2. Collection Thriller. Editions Bragelonne. Parution 12 juin 2019. 528 pages. 7,90€. ISBN : 979-1028107703 Première édition : Calmann-Lévy. Parution le 3 juin 2009. 462 pages. Réédition : France Loisirs. Juillet 2010. 560 pages. Et les feuilles mortes se ramassent à la pelle, comme les cadavres… A trente cinq ans, le déjà célèbre et brillant avocat Robert Gordon, philanthrope à ses heures, était promis à un bel avenir. Etait, car Samantha, sa jeune maîtresse, le découvre électrocuté dans sa salle de bain. Quelle idée aussi de se baigner seul dans une baignoire immense, un sèche-cheveux non loin. Pour Mike Logan, le shérif de River Falls, la semaine commence mal, et il sent que les ennuis vont s’accumuler sur sa tête. Il se rend en compagnie de Portnoy, un de ses sergents, immédiatement dans les beaux quartiers de la ville où est située la demeure de feu l’avocat. Samantha ne peut guère lui fournir de précisions. Elle dormait et n’a rien entendu. Il prévient aussitôt l’équipe du FBI de Seattle, dont il a fait partie quelques temps auparavant. Blake, le légiste, et ses deux comparses, Moore et Freeman, sitôt arrivés se mettent à relever des indices éventuels. Le corps embarqué à la morgue parle. Enfin, je veux dire que Blake se rend compte que l’homme a été chloroformé dans son sommeil, de même que Samantha d’ailleurs, ce qui explique son réveil tardif et profond. Mais près du corps de Gordon, repose à la morgue celui d’un clochard, qui apparemment a subi des sévices. Il a été retrouvé sur les berges de la rivière, mais il n’est pas mort noyé. De nombreuses traces de coups sont relevées ainsi que des lésions internes, comme si son agresseur s’était acharné dessus. Un appel téléphonique anonyme précise que le cadavre a été balancé du haut du pont. Le fondé de pouvoir de Gordon, notaire, se présente chez celui-ci et sans demander l’autorisation des policiers, ouvre le coffre-fort de l’avocat, y prélève un dossier bleu, laissant à l’intérieur une grosse somme d’argent, et prétend partir comme il est venu. Une façon de procédé qui ne plait guère à Mike Logan, qui arrête le nommé Hilton, et le défère en geôle. Au grand dam du maire qui n’apprécie pas les initiatives de Logan, mais il se pourrait que ce dossier recèle des pièces compromettantes, car aussi bien Hilton que Gordon investissaient beaucoup dans l’immobilier. Un avocat influent parvient à faire libérer Gordon seulement le dossier bleu a disparu. Ce qui ne semble pas affecter Hilton. Si Gordon ne sait pas comment ce dossier s’est envolé dans la nature, le lecteur lui est au courant. En effet, Spike, un ancien policier mis sur la touche, exerce un chantage sur un vieil agent qui subtilise les documents et les lui remet. Jessica Hurley a bien reconnu dans la rue l’ex-policier véreux en compagnie d’un vieil homme mais ce n’est qu’après qu’elle relie cet épisode. Le vieux policier se suicide lorsque Logan et ses hommes investissent son appartement. Leslie Callwin, la journaliste qui est partie à Seattle et tente de se faire une place au soleil, enquête, et comme elle est amie avec Jessica Hurley, elle parvient à lui soutirer des informations. Jessica obtient l’enquête sur le meurtre du clochard et en compagnie du lieutenant Blanchett, Tania de son prénom, se rend sur les lieux du drame. Elles repèrent un individu qui les surveille, mais il sera un peu plus tard arraisonné. Et il faudra beaucoup de patience et de psychologie pour qu’il narre ce qu’il a vu. Jessica, qui est en congé sabbatique, ressent le besoin de reprendre ses fonctions de profileuse au sein du FBI de Seattle, la présence de ses collègues influant pour beaucoup dans son envie et sa décision. Ce qui n’a l’heur de plaire à Mike Logan, mais après tout ils vivent ensemble mais ne sont pas mariés. Pendant ce temps, nous suivons les aventures et mésaventures de Kyle et Stuart, deux faux jumeaux qui viennent d’entrer à l’Université de River Falls. Le problème de Stuart est qu’il est en surcharge pondérale, et il se désole de ne pas attirer les filles. Enfin, il se fait une raison en lisant des Comics. Kyle est d’une toute autre constitution physique, et sa réputation d’excellent receveur au football à Seattle l’a précédé. Kyle et Stuart intègrent les Fraternités Alpha et Delta, à leur plus grand plaisir après avoir subi un bizutage en règle dégradant. Stuart a la chance d’être remarqué par Judith, la plus belle fille de l’université, alors que des condisciples chatouillent son orgueil et sa corpulence. Tandis que la belle Cheryl s’entiche de Kyle.
Mais que viennent faire ces adolescents dans cette histoire, et pourquoi Judith se dresse devant les étudiants pour sauver la mise à Stuart ? Quel point de jonction réunit ces deux affaires, le meurtre de Gordon, bientôt suivit d’un autre assassinat, et de celui du clochard et la découverte d’un jeune homme qui a des difficultés d’élocution. C’est ce que nous saurons en lisant la suite de ce roman qui reprend bon nombre de personnages du précédent épisode : 7 jours à River Falls. Ce roman est agencé un peu comme un feuilleton télévisé, de Dallas à Plus belle la vie en passant par Santa Barbara. Des personnages apparaissent, dont on ne connait pas la signification première de leur intervention, disparaissent, pour revenir plus tard. Un fil conducteur qui laisse à penser qu’il y a deux ou trois romans en un. Mais plus que les séries télévisées, ce roman est la continuation des feuilletons des XIXe et XXe siècles dont les principaux représentants littéraires se nomment Eugène Sue, Ponson du Terrail, Charles Mérouvel, Pierre Decourcelle ou encore Marcel Priolet. Des auteurs parfois méprisés par des critiques, qui eux-mêmes étaient des littérateurs probablement jaloux, car ils connurent non seulement le succès mais enchantèrent des millions de lecteurs par la force de leurs écrits. Des romans qui ne se contentaient pas d’une simple intrigue mais jetaient un regard parfois acerbe sur la société bourgeoise qui se comportait en délinquants, bafouant sans vergogne les petites gens du peuple. Alexis Aubenque possède l’art de promener le lecteur à sa guise, empruntant des chemins détournés, le conduisant par la main, ou les yeux en une sorte de rallye avec bon nombre de fausses pistes, d’éléments placés comme des embûches, des digressions qui semblent incongrues mais qui pourtant possèdent leur charme et leur intérêt. Des beaux quartiers de River Falls jusque dans les endroits glauques et les bars mal famés de la cité, en passant par la forêt et les anciennes scieries et les pavillons de l’université, on passe par tous les étages de la société, côtoyant les bourgeois et leur progéniture souvent détestable, et les rejetés de la société vivant de rapines et de braconnages mais pour qui le mot entraide possède un sens humaniste.
Ce livre a reçu le Prix POLAR 2009 lors du 14e Salon POLAR & CO de Cognac (16/10/2009)
On ne juge jamais un livre à sa couverture.
La police existait avant tout pour aider les faibles, croyait-il.
Il n’avait rien à proprement parler contre les puissants de ce monde, cependant il ne pouvait s’empêcher de penser que l’on n’arrivait jamais au sommet sans avoir magouillé à un moment ou à un autre.
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