|
|
LUIS ALFREDO |
Vous Avez Dit FarineAux éditions UTOVIE ENCRE NOIRE |
2834Lectures depuisLe mercredi 19 Decembre 2007
|
Une lecture de |
Ce détective privé français est engagé pour protéger une jeune femme, Thérèse. Il la surveille à son insu, croit-il, mais elle se sait menacée. La mission lui paraît plutôt facile. Pourtant, d'autres personnes rôdent non loin d'eux. Mis KO, le détective se réveille près du cadavre violé et égorgé de Thérèse. La mise en scène accuse le privé, qui doit prendre la fuite. Il pourrait immédiatement avouer sa mésaventure à son ami René-Charles de Villemur, commissaire de police, mais préfère posséder plus d'éléments. Il s'interroge sur Jeff, l'ancien mari de la victime, ex-activiste de gauche devenu cadre d'une grande entreprise. Il possède un alibi, mais... L'homme s'explique, évoque le passé de sa compagne. Ce meurtre semble avoir un lien avec la mort d'une certaine Joy, la meilleure amie de Thérèse, toutes deux ardentes militantes. À l'école Notre-Dame de la Vierge où elle était employée, Joy (Jocelyne) avait découvert des factures suspectes, avant de mourir. La mort de Rémi, le petit ami de Joy, ne fut sans doute pas accidentelle non plus. Une simple escroquerie de l'intendant et du boulanger fournissant l'établissement justifierait-elle trois meurtres ? Peut-être quatre, car le frère de Thérèse a aussi disparu. Le détective se fait passer pour journaliste afin d'enquêter à Notre-Dame de la Vierge. Le directeur l'adresse à Muriel, la documentaliste, avec laquelle le privé ne tarde pas à devenir intime. Cette visite à l'école inquiète probablement certains, car le détective est agressé peu après. Le policier René-Charles de Villemur fait discrètement surveiller son ami le privé, qu'il sait innocent du meurtre de Thérèse. Le détective a déjà recueilli quelque indices, prenant en filature l'intendant lorsqu'il se rend à la consigne de la gare. Mais il manque toujours de preuves absolues. Avant de continuer, il convient de mettre Muriel en sécurité. D'autant que ses adversaires ont fait appel à un tueur professionnel... C'est un digne héritier de Philip Marlowe et de Sam Spade, aussi expéditif que Mike Hammer, encaissant les coups comme Nestor Burma, que nous présente Luis Alfredo dans ce roman. Il connait bien les histoires de «durs à cuire», ces détectives dont les sombres enquêtes sont aussi agitées qu'énigmatiques. Au fil de l'action, le danger se précise autour du privé (et de sa sensuelle amante). La tension monte ! En coulisse, veille un policier peu conformiste (héros d'autres nouvelles du même auteur). Voilà un roman dans la plus pure tradition du genre, au découpage scénique plutôt habile, qui mérite d'être redécouvert.
Collection Encre Noire. Edition Utovie. Novembre 1999. 222 pages. ISBN : 978-2868197214 Dit Tonton, pourquoi tu tousses ? Sorti en 1999 chez une maison d’éditions spécialisée dans le régionalisme et la gastronomie biologique, Vous avez dit farine de Luis Alfredo, était son premier roman policier édité dans une collection qui accueillait déjà quatre recueils de nouvelles. Le narrateur, détective privé dont les rares enquêtes sont vouées à l’adultère, masculin ou féminin la parité existe parfois, abonné au whisky et dont le livre de chevet est Le Capital de Karl Marx, est chargé de surveiller les allées et venues d’une certaine Thérèse. Pour une fois il ne s’agit pas d’une vague histoire de coucherie extra maritale, puisque le client n’est autre que le frère de la susdite. Le pire est à venir pour le pauvre privé qui se réveille dans un état comateux chez celle qu’il devait surveiller, les idées pas très claires, mais surtout la tête sur les cuisses de la morte. Parce que Thérèse a bel et bien été trucidée. Et notre privé a juste le temps de passer par les toits avant l’arrivée en fanfare des flics et des journalistes. Et ce n’est pas parce qu’il est ami avec le commissaire René Charles de Villemur et le journaliste Fonvieux. Heureusement il n’est pas sans biscuits, ayant découvert auparavant une lettre remontant à quelques années, rédigée par une amie de la défunte et dans laquelle elle écrivait qu’elle était tombée sur une affaire louche. Tellement louche que la lettre expédiée, elle avait un abonnement pour le cimetière. Un autre ami de Thérèse a dévissé en grimpant une falaise, pourtant c’était un amateur averti. Trop de morts, trop de coïncidences pour notre héros qui se plonge tête baissée, au risque de ramasser des bosses.
Roman policier plaisant, Vous avez dit farine fait penser aux années 50/60, et aux livres écrits par des romanciers comme Peter Randa, André Lay, Roger Villard et quelques autres qui œuvraient dans la collection Spécial Police du Fleuve Noir. La numérotation des chapitres permet de différencier le narrateur du prosateur, et même si dès le départ on sait qui sont les coupables, et d’ailleurs à la moitié du roman le lecteur se dit, ça y est, c’est fini, le détective a trouvé les coupables, le reste ne va plus être que délayage, comme dans les bons vieux romans noirs, les imprévus, les retournements de situation, les prétextes et les motivations des personnages centraux sont plus tordus et rentables que prévus, et l’épilogue ne manque pas de sel. Bref un bon roman qui n’a pas fait parler de lui alors que d’autres sont édités, on se demande pourquoi, et dans de grandes maisons d’édition. Pas de délation de ma part, je ne dirai rien. Mais il faut avouer que l’éditeur n’a guère défendu ce roman qui sortait un peu de la catégorie qu’il publie. Et si j’osais, je susurrerais à Miss Ska de se pencher sur cet ouvrage, puisque cette maison d’édition a publié récemment, disons quelques mois, les aventures de René-Charles de Villemur, et dont vous pourrez lire ma chronique ici : http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2019/07/luis-alfredo-itineraire-d-un-flic.la-compil.html
Et comme deux avis valent mieux qu’un, pourquoi ne pas visiter Black Novel1, le blog de Pierre Faverolle et dont l’adresse se trouve ici : https://blacknovel1.wordpress.com/2020/07/12/chronique-virtuelle-itineraire-dun-flic-de-luis-alfredo/
|
Autres titres de |