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BERNARD ALLIOT |
Délit De FuiteAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
301Lectures depuisLe mardi 13 Aout 2019
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Une lecture de |
Collection Les Noirs. Editions Fleuve Noir. Parution le 1er novembre 1996. 222 pages. ISBN : 978-2265059726 Première édition : Editions de l’Instant. Parution 5 juin 1989. 182 pages. Attendez-vous à savoir… comme disait Geneviève Tabouis dans Les dernières nouvelles de demain ! Dans un monde futur, quoique proche du nôtre, les chômeurs sont devenus des parasites sociaux. D'un côté ceux qui ont du travail, de l'autre la majorité, les sans emplois, les chômeurs, les clodos. Et ceux qui ont du boulot ne se sentent pas l'âme partageuse. Entre les nantis et les autres, les miliciens. Et Anna, une assistante sociale, qui quête la nourriture afin de la redistribuer. Anna qui est mal accueillie par les uns et par les autres, qui est rejetée comme une bille de flipper par ces plots électriques que sont les assistés et les pourvoyeurs. Jusqu'au jour où ça fait tilt à cause d'une tentative de viol. Alors c'est la cavalcade, la fuite en compagnie d'un jeune paumé traumatisé, marginalisé, qui va s'épanouir à son contact, et d'un ex-riche président d'une association revendicatrice.
Politique fiction, fiction pure, prédiction fiction, ce roman - paru en 1989 aux éditions de l'Instant - est un peu tout cela à la fois. Un constat, une tranche de vie sans solution mais dont l'intérêt du propos est noyé sciemment par une performance littéraire. Ce n'est pas Bernard Alliot, l'auteur, qui s'exprime, mais bien les personnages qu'il met en scène. Et chaque personnage, chaque protagoniste s'exprime selon sa condition sociale, son degré d'instruction, son humeur. Le lecteur passe sans transition d'un langage ampoulé, précieux, académique, à un argot familier ou encore à un monologue enfantin, sans oublier le rapport poétique d'un gendarme appliquant les nouvelles normes de rédaction visant à harmoniser, à humaniser les relations entre l'armée et le civil. Un roman complètement loufoque, dû au style narratif mais grave tout à la fois et extrêmement travaillé car répondant aux difficiles exigences que s'est imposé l'auteur. Un pari gagné haut la main par Bernard Alliot. Je vous laisse méditer cette citation extraite du livre : Je sais bien qu'il y a toutes sortes de gens désormais parmi les clodos vu que c'est le seul métier sans diplôme qui ait un avenir.
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