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LUIS ALFREDO |
PendaisonAux éditions SKAVisitez leur site |
1633Lectures depuisLe mardi 5 Mars 2019
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Une lecture de |
Itinéraire d’un flic. . Premier épisode. Collection Noire Sœur. Editions SKA. 54 pages environ. Parution 21 février 2019. 2,99€. ISBN : 9791023407600 Marié ou pendu avant la fin de l’année ? Certains choisissent pour les autres ! Le commandant René-Charles de Villemur, nœud papillon et chapeau mitterrandien, l’aspect d’un policier gandin bon chic bon genre propre sur lui ce qui nous change des flics en blousons, s’est fâché la nuit précédente avec son compagnon. Pour une broutille comme dans la plupart des ménages. Et cette brouille passagère ne doit pas s’interférer dans sa vie professionnelle. Un meurtre a été signalé dans une villa sise au fond d’une ruelle. La Scientifique est déjà présente, attirée comme les mouches par l’odeur de la mort, ainsi qu’Octave, son adjoint. Celui-ci lui précise que c’est le préposé à la distribution du courrier, et oui ils servent encore à quelque chose, qui a découvert le macchabé. La porte était ouverte donc il n’y a pas eu d’effraction. Même pour le légiste, pourtant un habitué de ce genre de scène, cette mise en scène n’est guère ragoutante. Un homme pendu dans la cage d’escalier, comme s’il avait voulu se suicider. Sauf qu’en général on ne procède pas après sa mort à sa propre castration et qu’on ne dépose pas dans une coupe de fruits, au milieu des figues, son appareil génital. Une chambre ne comportant qu’un lit, de nombreuses photos représentant un jeune homme seul ou en compagnie d’un défunt, et surtout une vieille voisine curieuse lui apportent de précieux renseignements. Seulement, d’après cette pipelette le jeune homme est parti depuis quelques mois. Oh, pas loin, juste à l’hôpital. De même le pendu, qui n’est pas de Saint-Pholien, travaillait dans un piano-bar spécialisé dans les rencontres masculines. Alors qu’il avait recueilli des informations qu’il avait jugées importantes, même si cela ne lui donnait pas la clé de cette affaire, le lendemain un autre événement se produit dans la même ruelle, avec un vagabond pour protagoniste.
Ce court roman oscille entre deux genres. Le début offre une enquête classique, avec un commissaire quelque peu empêtré dans ses relations et dont les rapports avec certains de ses collègues, ou anciens collègues, sont assez tendus, la seconde partie s’immerge dans le roman noir le plus absolu avec des zones d’ombre, car de nouveaux protagonistes s’interfèrent dans cette histoire qui, au début pourrait sembler banale mais devient rapidement glauque avec un petit goût d’inachevé. Mais il ne s’agit que d’un premier épisode qui en appelle d’autres, comme dans les bons vieux romans-feuilletons d’antan. L’écriture est souple, agréable, mais prend de l’intensité tout comme l’histoire au fur et à mesure que l’enquête et ses à-côtés se déroulent. Sans vouloir établir des ressemblances, de comparer des personnages, de suggérer des apparentements entre tel ou tel héros de papier, on ne peut s’empêcher de penser à Maigret de Georges Simenon dans la façon d’aborder l’enquête et à Dave Brandstetter le détective homosexuel de Joseph Hansen. Tout un monde les sépare mais tout les rapproche également. Mais il ne s’agit que d’une impression, d’une illusion, car René-Charles de Villemur est un véritable personnage, entier, ne devant rien à d’illustres prédécesseurs, et possédant son propre caractère, sa vision de la vie, son parcours particulier, et en devenir de se forger une réputation méritée auprès d’un lectorat friand et avide de tête bien faite. Et le prénom du commandant de Villemur est-il un hommage à René-Charles Rey, plus connu sous les alias de Jean Mazarin et d’Emmanuel Errer ? |
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