Mars 1914. Natif d’Audierne, Gildas a 22 ans. Après des postes moins difficiles, le jeune gardien de phare est nommé à celui d’Ar-Men. L’enfer, dit-on. Pourtant, Gildas en rêve depuis toujours. Son défunt père y fut Maître de phare. Il se suicida, quand on l’accusa d’une faute de service qui causa un drame. L’affaire reste mal éclaircie. Gildas remplace le gardien Morvan, qui s’est noyé au phare lors d’une terrible tempête. Il va seconder Maître Tréboul. N’ayant pu être débarqué, ce dernier est sur Ar-Men depuis cent jours. Il ne paraît pas pressé de retourner à terre. Gildas pense souvent à sa fiancée Oanig, 17 ans, dont le père l’a prévenu : “Le phare ou ma fille”. Pour l’instant, sa passion pour Ar-Men prime tout. Maître Tréboul apprécie Gildas. Il lui révèle la vérité sur la mort du gardien Morvan. Celui-ci confessa qu’il s’était montré déloyal avec le père de Gildas, qu’il jalousait. Gildas s’interroge sur l’aveu et le comportement de Maître Tréboul : “Il n’est pas fou de façon continue, mais par éclipse, comme un phare”. Une nuit, Gildas chute et se blesse au pied. Peut-être a-t-il été poussé. Evacué, il est hospitalisé à Douarnenez. Ce n’est qu’une foulure. L’armateur employant le père d’Oanig cherche à convaincre Gildas d’entamer une carrière de marin-pêcheur. Le jeune homme n’est pas insensible au charme de la libre Gwendoline, la fille de l’armateur. Il ne veut pas trahir Oanig. La guerre est proche... « Tempête sur Armen » appartient à la belle tradition romanesque populaire, et ne revendique pas l’étiquette “roman noir”. Néanmoins, comme dans « Le gardien du feu » d’Anatole Le Braz, l’univers des phares est singulier. Ce qui offre une ambiance propice aux sombres secrets et aux issues dramatiques. S’il est question d’amours contrariées, des faits non élucidés hantent ce récit en filigrane. L’auteur souligne la vie particulière des gardiens, que leur métier passionne jusqu’au mysticisme. Il décrit la Bretagne côtière de l’époque, sa population, ses puissantes tempêtes, ses phares parfois fragiles, ses inévitables légendes. Le sujet exigeait une certaine force, ce qu’exprime cet écrivain confirmé qu’est Jean-Jacques Antier.
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