|
|
GERARD ALLE |
La Fugue De L'escargotAux éditions COOP-BREIZHVisitez leur site |
2574Lectures depuisLe mardi 27 Mars 2007
|
Une lecture de |
Deux tranches de vie sont racontées en parallèle. Lancelot a 15 ans. Il s’enfuit de Bordeaux, où il a été élevé entre sa mère Simone (née Fatima) et le couple Pineau (Tonton et Tatie). Il n’a guère connu son père. Il sait avoir des origines en Bretagne. Ayant un plan en tête, il se dirige vers cette région. Armand, bistrotier chaleureux, l’y conduit et l’accueille durant quelques jours. Dans les années 1920, le lieutenant François Morvan accepte une mission au Maroc. Il s’agit d’infiltrer les tribus berbères Ida Ou Tanan, rebelles à la colonisation. Il s’installe à Tamarout. Il s’y adapte, apprenant le dialecte tachelhit, observant la population pour ses rapports (fiches de tribus), entretenant de bonnes relations avec le chef local, l’amghar Aït Ouacho. Lancelot se fait passer pour Loïc, le fils disparu de la famille Arzur de Langonnet (56). Trop heureux de son "retour", ils ne doutent pas de son identité. Sa "sœur" Marion n’est pas dupe. Mais, entre eux, nait une complicité amoureuse. Yves, le grand-père de Marion, se souvient de l’histoire de François Morvan, auquel Lancelot ressemble tant physiquement. Les années passent. Pour chasser le fantôme qui le hante, François veut épouser la jeune et tentatrice Zahra. Il ne devient pas un vrai Berbère. Mais, quand la France envisage d’attaquer les tribus rebelles, il gagne du temps et négocie avec succès... C'est le premier tome de la trilogie "Lancelot, fils de salaud". Il s'agit d'un roman riche et ambitieux. A travers les générations, ces mystérieux secrets de famille sont plus forts que beaucoup d’énigmes criminelles ou de romans noirs. L’image idéale d’aïeux, glorifiés par le temps comme des braves gens, peut s’avérer plus grise. Leur vie a influé sur celle de leurs descendants. C’est le cas pour le jeune héros. Ici, pas de mélo, plutôt de la mémoire. Les références historiques sont précises et justes. Sans oublier l’aspect humain du récit. Ce roman remarquable confirme le talent de Gérard Alle. |