JEAN-LUC ET DIDIER ARLOTTI

A Versailles, le commissaire Sivincci et son équipe ont résolu une nouvelle affaire. Mais déjà s’en présentent d’autres : un mari se croyant trompé a tué sa femme, un adolescent sérieux a subitement disparu, un quinquagénaire homosexuel a été assassiné. Dans chaque cas, une enquête de terrain s’impose. Le lieutenant Paul Auchaland, principal adjoint de Sivincci, vient de perdre sa mère. Aux obsèques, il est abordé par Pigasse, un ancien collègue de son père. Policier désabusé, Raymond Auchaland se suicida en 1970. Paul avait six ans. Pigasse affirme qu’il ne s’agissait pas d’un suicide.

Mis sur la touche par sa hiérarchie, Auchaland menait une double vie : il tomba amoureux de Stella, prostituée qu’il libéra de son proxénète. Peut-être sa mort fut-elle une vengeance du Milieu. Ou alors, espérant prouver qu’il était encore un bon flic, Auchaland menait-il une enquête discrète qui entraîna son décès suspect. Paul est troublé par ces révélations sur son père. C’est à Saint-Ouen-l’Aumône que Paul retrouve Josiane Stellanche, autrefois appelée Stella. Elle lui confirme que le proxénétisme est sans rapport avec la mort de son père. Parmi des photos anciennes du couple, Paul découvre un document : le “dossier Y”. Raymond Auchaland s’intéressa à un grand projet de ces années-là, la ville nouvelle de Cergy. Mais aussi au braquage d’un convoi d’or. Les truands furent identifiés. Le rôle d’un homme resté dans l’ombre fut obscur. Les investigations de Paul dérangent, le danger se précise...

Ce roman présente plusieurs aspects fort intéressants. L’intrigue s’appuie sur la création de Cergy, il y a environ quarante ans. Nul besoin de fouiller dans les arcanes de l’Histoire lointaine pour trouver un contexte original. On note des références et des clins d’œil culturel ou musicaux, bien pensés. Surtout, soulignons le parallèle entre l’enquête solitaire d’Auchaland et l’activité collective du commissariat. Ce n’est pas sans rappeler le 87e district d’Ed McBain. C’est solide et convaincant.