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KENNETH B. ANDERSEN |
Le Père Noël AssassinéAux éditions PKJ |
823Lectures depuisLe mercredi 17 Novembre 2016
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Une lecture de |
Trois collégiens : Frederik et Katrine sont frère et sœur, Jesper est leur meilleur ami. En ce début décembre, ils sont en proie à des cauchemars angoissants autour du Noël qui approche. Ces signes inquiétants, ce n’est pourtant pas leur chat Aslan qui les provoquent. Non, ils reçoivent la visite nocturne du lutin Aruld et de son renne Rudalf. Car cet assistant du Père Noël a un urgent besoin d’aide. Rien ne va plus dans l’Atelier, où l’on confectionne les cadeaux destinés aux enfants. Il y a peu, le gourmand Père Noël a dévoré des biscuits au gingembre, ce qui lui causa des hallucinations. Puis il fut éliminé par un personnage à capuche, sombre silhouette malfaisante dans cet univers dédié au bonheur. Avec lui, une troupe de Kallikantzaros, des monstres l’aidant à mettre en œuvre son plan diabolique. Le lutin Aruld a été témoin de cette prise de pouvoir par Krampus, qui accomplit là une criminelle vengeance contre le Père Noël et son entourage. Son projet néfaste ne concerne pas seulement l’Atelier, mais le monde entier. D’ailleurs, dès le 6 décembre, des accidents graves se multiplient à travers la planète. Certains enfants commencent à avoir d’étranges comportements. Selon Aruld, il n’est peut-être pas trop tard pour réagir, afin de contrecarrer cette force obscure et destructrice. Malgré tout, rejoindre les installations du Père Noël n’est pas une sinécure. Sur place, règne une ambiance glaçante, quand Aruld, Frederik, Katrine et Jesper retrouvent l’Atelier déserté. Même s’il peuplé de rêves agités, leur repos d’une nuit n’est pas inutile avant d’affronter la suite. La situation est carrément dramatique pour les lutins. Certains sont devenus les esclaves du meurtrier et des Kallikantzaros. D’autres gisent dans la cour, avant qu’interviennent des oiseaux prédateurs. Bien que possédant quelques atouts magiques, Aruld et ses jeunes amis sont bien vite repérés par les nouveaux maîtres des lieux. Si on les maintient au cachot jusqu’aux fêtes de Noël, une avalanche de crimes sanglants risque d’être commis bientôt. Empêcher ça ? Le petit groupe n’entrevoit guère de solutions. D’autant que si Aruld et les garçons réussissent à s’enfuir, Katerine est encore prisonnière de Krampus, l’instigateur de cette affaire. Certes, elle résiste autant qu’elle le peut, mais le supplice imposé par le meurtrier pourrait bien la faire craquer. Aruld, Jesper et Frederik ont trouvé refuge au palais du roi Frost. Ce qui signifie, même si le roi est accueillant, qu’ils ont frôlé de très près la mort. Retrouver un vieux grimoire dans les archives du Père Noël suffirait-il à lui redonner vie ? Tandis que le 21 décembre, la morosité générale a envahi la Terre, le lutin et ses amis vont encore être confrontés à des dangers pour tenter de résoudre ce terrible problème… (Extrait) “Plus personne ne croit en Noël. Tout le monde a oublié ce qu’est Noël : la bonté humaine. Et s’il ne se trouve plus personne pour y croire, comment pourrait-elle subsister ? […] — On doit bien pouvoir faire quelque chose. Il doit bien rester un espoir. Et je suis sûr que vous le savez, sans quoi vous n’auriez pas pris la peine de nous sauver. Vous nous auriez laissé mourir. Cela n’aurait rien changé. Pourtant, vous avez changé le cours naturel des choses, et je suis persuadé qu’il n’a pas encore remporté la partie. Il y a encore de la bonté dans ce monde...” Une histoire de Père Noël, dans un roman destiné aux ados, c’est de saison. Sauver la trêve de tranquillité et de joie des fêtes de fin d’années, une bien belle mission pour les jeunes héros. Certes, nous sommes au cœur de la mythologie issue, nous rappelle-t-on, de la légende de Saint-Nicolas, revue et corrigée par une marque de soda. Bien sûr, c’est dans les locaux du Père Noël que se jouent les moments cruciaux. Néanmoins, il ne s’agit pas ici d’un roman gentillet, avec des méchants-pour-rire et de gentils-enfants-intrépides. On est davantage dans un conte cruel, teinté d’une bonne dose de Fantastique. Entre la possibilité de se rendre invisible, de réduire sa taille ou de grandir à volonté, et une poudre à modifier le temps qui passe, pour ne citer que ces exemples, la magie fait partie du contexte positif. Toutefois, le récit comporte des épisodes beaucoup plus noirs, des menaces extrêmement inquiétantes. Tout comme le Diable, qui était un ange déchu, le responsable de la situation dramatique est un être sans pitié. On espère que Katrine, Aruld, Jesper et Frederik parviendront à remettre les choses en bon ordre. Mais rien ne l’assure, face à un tel ennemi. Après tout, dans la vraie vie, les problèmes ne se résolvent pas toujours aisément. Un suspense percutant pour jeunes lecteurs ! |