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CLAUDE AMOZ |
Racines AmeresAux éditions RIVAGES NOIRS |
2971Lectures depuisLe lundi 15 Janvier 2007
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Une lecture de |
Ce recueil propose onze nouvelles caractéristiques, par leur tonalité, des histoires de Claude Amoz. Voici un extrait d’interview qui nous éclaire sur cette question (bibliopoche.com, janvier 2005) : CLN : Tu parais beaucoup aimer écrire des nouvelles ? Claude Amoz : En effet. C’est un genre que je n’appréciais pas tellement autrefois, en tant que lectrice (j’aime les créations longues, m’immerger pendant des heures dans l’univers d’un écrivain). Mais depuis qu’on m’en a commandé, je me suis prise au jeu, et je goûte beaucoup maintenant les textes courts. CLN : Quête d’identité et passé douloureux sont tes thèmes de prédilection. Pourquoi ? Claude Amoz : Au départ, ce n’était pas un projet calculé. Ce sont les lecteurs qui m’ont fait prendre conscience de la récurrence de ces thèmes. Pourquoi ? Sans doute parce que j’ai rarement rencontré des adultes qui ne soient pas, quelque part en eux, des enfants blessés mal consolés ou mal grandis (moi la première)… C’est bien ce type de personnages que nous retrouvons dans “Racines amères”. Félicie, institutrice retraitée, élevée dans le culte de son père héros mort pour la France, qui découvre des faits moins honorables. Jean-Marie, employé administratif obsolète, vivant avec des préjugés rétrogrades hérités de son éducation. L’alcoolique Jacky, dernier d’une lignée de soldats, perturbé par sa mauvaise conscience. Nicole qui, à Ostende, s’aperçoit que sa mère ne fut pas seulement la rude femme du terroir qu’elle a connu. Gérard, et sa tour en ruines cachant quelque secret. Cet homme qui fut un SDF rebelle avant d’être “remis sur les rails”. Le couple Mon Cœur et Amour, aux week-ends singuliers. Lina et Lisa, pas vraiment jumelles… Empruntons l’opinion de Corinne Naidet, dans “L’Année de la Fiction” : « …et ainsi sont les personnages de Claude Amoz dans toutes ces nouvelles. Ils tentent désespérément de fuir le poids de leur filiation, de leurs origines. Mais les racines sont solides et leur amertume certaine (…) Elle réussit dans chaque histoire, aussi courte soit-elle, à installer une atmosphère, à nous intéresser aux personnages, à nous captiver par leurs destins tordus – parfois bien avant leur naissance. » (L’Année de la Fiction, volume 13, Ed. Encrage 2006) Effectivement, chacun de ces portraits nous touche. Ces gens ne sont pas (tous) marqués par le malheur. Mais dans leur vie, parfois trop réglée, subsiste une zone d’ombre capitale. Remarquable conteuse, Claude Amoz ne caricature pas, ironise peu. Elle décrit avec subtilité de petits univers personnels, gris sombre ou noirs. Ces textes nous offrent un grand plaisir de lecture. |
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