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GERARD ALLE |
L'arbre Aux ChimeresAux éditions COOP-BREIZHVisitez leur site |
2738Lectures depuisLe mercredi 22 Novembre 2006
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Une lecture de |
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Adolescent, Lancelot Morvan avait fui la région bordelaise pour retrouver ses racines bretonnes. Les traces familiales n’étaient pas toutes glorieuses. Mais il rencontra le vieil Armand, patron d’un bistrot d’habitués en Centre Bretagne, père de substitution. Et puis la jeune Marion, qui lui offrit son amour. Lancelot a maintenant 21 ans. Il vit avec Marion, et reste fidèle à l’amitié d’Armand. Sans certitude pour l’avenir, Lancelot traficote. Il doit parfois ruser avec les douaniers, jouant les naïfs. Il abuse de la bibine. Un braquage stupide lui rapporte un beau butin, qu’il dépense en se saoulant. Mal dans sa peau, Lancelot sait que Marion ne tolèrera pas longtemps ses frasques. Il reste rongé par la haine d’un père qui l’a abandonné. Avec Armand et ses copains, il reconstitue la généalogie de sa famille maudite. Le suicide par pendaison de son ancêtre Hippolyte démontre que l’histoire des Morvan fut tourmentée. C’est à Madagascar que vit son "salaud de père", François Morvan. Lancelot se rend à Diégo Suarez, où son géniteur tient une boite de nuit. Il a emporté un poignard appartenant à Tonton-Tatie, les gens qui l’ont élevé. Bien que sensible au charme malgache, Lancelot n’a qu’une idée en tête : supprimer au plus vite ce père détesté. Affaibli par la maladie, François Morvan ne veut rien expliquer à son fils. C’est Lancelot qui raconte ce que fut l’univers de leurs aïeux au 19e siècle. Sa quête de mémoire implique-t-elle de tuer ce père passif ? Après "La fugue de l’escargot", voici la deuxième partie du cycle "Lancelot Fils de salaud", qu’on peut lire séparément. Lancelot côtoie toujours les fantômes du passé, dans ce puzzle qu’il reconstitue pour se forger une identité. S’appuyant sur des faits historiques concrets, il dessine un portrait véridique de ses ancêtres. Présenté sans concession, ce héros est aussi imparfait que ceux dont il est l’héritier. La rage qui l’anime s’atténue lentement. Pas d’illusoire nostalgie d’un bonheur perdu dans cette noire saga. Teintée d’amertume, avec néanmoins quelques sourires, la narration est aussi intense qu’entraînante. D’une admirable justesse, ce roman possède une force certaine. |