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ALEXIS AUBENQUE |
Ne Crains Pas La FaucheuseAux éditions J'AI LUVisitez leur site |
1580Lectures depuisLe lundi 3 Aout 2015
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Une lecture de |
Collection Thriller N°11004. Inédit. Parution 24 juin 2015. 416 pages. 8,00€. Inédit. Comme disait maman Blé à sa petit pousse... Pour une prise de contact avec sa nouvelle affectation auprès du shérif de Pacific View, le lieutenant Gregory Davis est servi. Dès sa première journée de boulot, le lundi 6 juillet, il doit enquêter en compagnie de Veronica Bloom, sa coéquipière, sur le meurtre d'un adolescent. Le shérif Crawford a à peine eu le temps de présenter les policiers sous ses ordres, le sergent Veronica Bloom et le lieutenant Barney Simpson en particulier. Pour Barney, la promotion de lieutenant revenait de droit à Veronica, l'ancien détenteur du grade étant parti à Miami pour convenances personnelles. Cela jette un léger froid dans les relations entre Davis et Barney, mais Veronica se contente de son sort. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que Davis a postulé à Pacific View afin de toucher l'héritage de son oncle. Plutôt l'oncle de sa femme qui est décédée trois ans auparavant dans un accident. Le vieil homme posait comme conditions que Davis intègre l'équipe de Crawford, entre autres. Davis élève seul ses deux enfants. Raphael, dix sept ans, et Penny, huit ans. Penny pense souvent à sa mère, croyant parfois que celle-ci est encore en vie. Quant à Raphael, il est grognon, il aurait préféré rester à San Francisco où il avait ses habitudes et ses copains. Toutefois il change radicalement d'avis lorsqu'il aperçoit la bâtisse qui est un véritable manoir. De plus il aura le droit de conduire une superbe Ferrari California rouge, s'il est sage et s'il s'occupe de Penny durant l'absence de son père, en attendant que celui-ci trouve une personne confiance. Garth Nolan a été retrouvé chez lui, dans sa baignoire, atrocement mutilé. Une enquête qui s'avère difficile. De plus une phrase écrite au rouge à lèvre sur le miroir interpelle les enquêteurs : Ne crains pas la Faucheuse. Tout un programme, un rébus à déchiffrer. Une citation morbide extraite d'une chanson, Don't Fear the Reaper, interprétée par un groupe des années 70, Blue Öyster Cult. Faye Sheridan est journaliste au bureau local du San Francisco Chronicle. Elle travaille en compagnie de Chuck, homosexuel qui vit en couple avec un riche promoteur, et Rosie, quinquagénaire divorcée et obèse, mais pas complexée. Tous trois s'entendent bien malgré quelques piques de temps à autre, mais c'est pour décompresser. Faye vit dans une caravane installée sur la plage avec pour compagnon Riggs, son chien. Ce matin là en apprenant la nouvelle, Faye est contente. Enfin quelque chose à se mettre sous la dent, un bon papier en perspective. Cela la changera des rubriques culturelles qu'elle écrit d'habitude. Chuck qui possède un indic dans la police connait le nom du mutilé et surtout qu'il travaille, enfin travaillait, dans un bar branché. Garth Nolan, selon ses collègues, était quelqu'un de sympathique, célibataire, sans histoire. Mais Faye et Chuck s'inquiètent pour Rosie qui ne leur a pas donné de nouvelles. Elle était partie la veille affirmant avoir un rendez-vous, et depuis plus rien. Ce qui n'est pas dans ses habitudes. En sortant du bar, Faye tombe nez à nez avec Veronica. Elles s'évitent depuis dix ans. Une histoire de copain que l'une aurait piqué à l'autre. La vie quoi ! Cette enquête sera l'occasion pour les deux femmes de se rabibocher, d'ailleurs, entre nous, on se demande pourquoi elles ont attendu si longtemps puisqu'il n'y a plus d'obstacle entre elles, et surtout comment ce raccommodage s'effectue si facilement. Mais après tout nous ne sommes pas à leur place. Les deux femmes vont donc participer à l'enquête, s'échangeant des informations. Une aubaine pour Faye car rapidement un notable de la petite ville est soupçonné. Une photo montre la femme du juge Arlington pratiquant le simulacre de la reproduction avec Garth Nolan. Et en fouillant dans l'ordinateur de Rosie, en tout bien tout honneur afin de comprendre la disparition de son amie et collègue, Faye découvre qu'elle fait partie d'une espèce d'association de détectives amateurs aux noms évocateurs reprenant ceux de détectives de fiction célèbres.
Le lecteur est invité à partager plusieurs enquêtes simultanément d'autant que d'autres cadavres viennent jalonner le parcours de Davis et sa coéquipière Veronica. Enquête sur les assassinats en chaine qui se produisent mais également les recherches effectuées par Faye et Chuck concernant la disparition de Rosie. Et suivre les aventures de Rapahel, qui en cachette se sert de la Ferrari, ce qui attire immanquablement les jeunes filles. Mais ces passages ne sont pas innocents et s'intègrent logiquement dans le récit. Un roman qui comporte de nombreux points d'interrogation qui obtiennent des réponses au fur et à mesure du déroulement du récit, mais d'autres restent dans l'ombre. Notamment l'origine de la fortune de l'oncle de la femme de Davis. Et la mort accidentelle de la femme de Davis, mort qui alimente les soupçons de ses collègues. Le voile est levé partiellement, entretenant le suspense. Des personnages inquiétants, énigmatiques, au passé trouble, viennent interférer dans les enquêtes, et afin d'entretenir le suspense, deux épilogues sont proposés au lecteur. Deux épilogues qui résolvent certains mystères, mais pas tous, car comme les feuilletonistes d'antan, Alexis Aubenque en garde sous le coude, puisque ce roman est le premier opus d'une série très prometteuse. Alexis Aubenque privilégie l'action même si les traits physiques et de caractères de personnages sont fouillés, il ne digresse pas en vain et ne joue pas au remplissage pour le plaisir de noircir des pages inutiles. Pour parodier la publicité d'un célèbre magasin parisien, à tout moment il se passe quelque chose. Pas le temps de s'ennuyer, juste l'envie d'arriver au bout de l'intrigue tellement on est happé par l'intrigue. Alexis Aubenque a assimilé toutes les ficelles qu'ont si bien utilisées des romanciers comme Dumas, Ponson du Terrail, Eugène Sue et bien d'autres mais en évitant certains écueils, tels que des dialogues trop longs. Après ses deux volumes sur Stone Island et Les disparues de Louisiane, Alexis Aubenque frappe fort, très fort, et on ne s'en plaindra pas. |
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