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GEORGES-JEAN ARNAUD |
SpoliationAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
1160Lectures depuisLe vendredi 17 Juillet 2015
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Une lecture de |
Noirs grand format. Parution novembre 2000. 266 pages. Bon anniversaire à Georges-Jean Arnaud, né le 3 juillet 1928. G.J. Arnaud est sans conteste l’un de nos meilleurs raconteurs d’histoires, sinon le meilleur, dépassant, sauf peut-être dans les tirages de vente, Serge Brussolo par sa production et son imagination. Mais ce n’est que mon avis que je partage entièrement car Arnaud a tout exploré, sous son nom ou sous celui de pseudonymes divers, variés, exotiques même, de la littérature d’espionnage au policier, sous toutes ses formes ou presque, en passant par l’historique, la science-fiction au long cours, la science-friction appelée aussi érotisme, le fantastique, la biographie familiale, sauf peut-être le western et le cape et d’épée. Avec son nouvel ouvrage, G.-J. Arnaud renoue dans la veine de ses plus belles réussites, l’histoire banale et bancale de simples particuliers dans l’atmosphère confinée d’un appartement. Spoliation débute dans cette ambiance particulière chère aux fantastiqueurs et utilisée à de nombreuses reprises par Arnaud, et quelques uns de ses confrères dont Brussolo, dans des romans comme Bunker Parano et autres où le suspense s’installe dès le prologue afin d’engluer le lecteur et le retenir dans ses rets. Une vieille dame qui demeure seule dans un immense appartement qu’elle a scindé en deux, une partie qu’elle n’habite plus et qui recèle un trésor composé de vieux meubles, de vaisselle et bibelots anciens de valeur, et l’autre partie où elle vit dans un total dénuement. Des squatters investissent la partie meublée et s’installent en toute impunité, vivant sans vergogne dans des lieux qui sont devenus une sorte de musée. La vieille dame est persuadée qu’il s’agit de fantômes, le retour d’une famille qu’elle a fort bien connu durant la dernière guerre mondiale. Deux des squatters, dénués de scrupules, se mettent en tête de revendre la lingerie à des receleurs et brocanteurs, mettant la main dans un engrenage infernal. Daisy, la vieille dame, se lie d’amitié avec une des deux jeunes femmes occupant le logement abandonné, la confondant avec une de ses anciennes connaissances. Les deux enfants de Daisy, qui roulent sur l’or amassé par le père lors de la dernière guerre mondiale, et qu’elle ne voit qu’à de rares occasions et encore, n’apprécient guère l’intrusion de ces squatters. S’ensuit une histoire basée sur, comme le titre l’indique, une sordide affaire de spoliation durant la dernière guerre mondiale, mais l’intérêt ne réside pas en soi sur cet épisode tragique et vénal perpétré par des profiteurs.
C’est toute l’ambiance, l’atmosphère; le suspense, décrits par G.-J. Arnaud qui retiennent l’attention du lecteur. Une œuvre dense, forte, entre fantastique et enquête historico-sociale par un auteur qui demeurera l’un des meilleurs représentants du roman populaire de la seconde moitié du XXème siècle, dans la lignée des Hugo, Sue et Balzac, qui est entre nous soit dit l’un de ses maîtres. Le talent de G.-J. Arnaud, même s’il a été long a être reconnu par les littéraires parce que l’auteur fournissait trop sous divers pseudonymes et dans des collections ou chez des éditeurs dont l’aura n’atteignait pas celle de collections plus “ intellectuelles ”, n’est plus à démontrer. Pour preuve, alors que le Fleuve Noir se cherchait une nouvelle voie et avait tendance à délaisser ses vieilles gloires, Arnaud a fourni une série de très bons polars historiques chez l’Atalante et dans le giron du Masque.
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