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JEAN-PIERRE ALAUX |
Saint-michel, Priez Pour Eux !Aux éditions 10/18Visitez leur site |
1713Lectures depuisLe jeudi 28 Novembre 2013
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Une lecture de |
Séraphin Cantarel est Conservateur en chef des Monuments français. Il est marié depuis un quart de siècle à Hélène, charmante archéologue et fine connaisseuse en tableaux. Son assistant se nomme Théodore Trélissac. Âgé de trente-trois ans, il affiche l'air d'un éternel étudiant. Malgré tout, il n'est pas moins cultivé que Séraphin Cantarel. Si ce dernier est installé dans la bourgeoisie, son épouse se veut plus indépendante d'esprit, et Théo joue volontiers les séducteurs quand l'occasion se présente. Après Albi, Cordouan et Reims, la nouvelle mission de Cantarel le mène au Mont Saint-Michel, en Normandie. “La Merveille de l'Occident” doit être bientôt classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Encore faut-il vérifier, en ce mois d'avril 1978, que la monstrueuse marée noire de l'Amoco Cadiz ne va pas atteindre les abords du Mont. Et puis, il faut envisager la restauration de la statue de Saint-Michel dominant le site, fort ternie par les siècles. Un moine nu sous sa robe de bure a été retrouvé mort dans la baie du Mont. On pouvait imaginer une noyade, mais la présence de l'inspecteur Martin Brisac indique que c'est un meurtre. Le frère Emmanuel, bénédictin en poste sur le Mont, est un vieil ami de Cantarel. Il lui confirme qu'aucun moine n'est manquant dans leur petite communauté. D'ailleurs, ceux-ci ne se promènent jamais nus sous leur robe de bure. Plus tard, Cantarel croise une excursion de franciscains italiens en tenue. Chez eux non plus pas de disparu, mais un sac de voyage a été volé à leur novice, contenant sa robe de bure. Théo Trélissac rejoint son patron au Mont-Saint-Michel. Il étudiera la rénovation, loin d'être simple, de l'archange. Mais il a un autre problème énigmatique à soumettre à Cantarel, ce qui va nécessiter qu'Hélène ne tarde pas à venir elle aussi sur le site historique. Édouard Bronstein désire faire valoir ses droits sur un tableau d'Eugène Boudin, qui serait en stock au Musée de Caen. Il prétend le prouver grâce à une photo montrant que son aïeul a possédé cette œuvre d'art. Bien qu'Hélène soit experte, difficile d'être affirmative avec ce seul document. Toutefois, il est bien possible que ce soit un de ces tableaux réquisitionnés par les nazis, dont on a perdu la trace des propriétaires initiaux. La référence à la guerre trouble Théo, pour de bonnes raisons. Grâce à l'intervention de Cantarel, le classement du Mont est en bonne voie, selon le ministère. Sur place, la situation s'aggrave quand le frère Jocelyn est assassiné. Spécialiste de la restauration de tableaux, ce bénédictin a été tué avec un porte-cierge. Alors que les amours de Théo avec la jeune Émilie sont contrariés, on apprend que le novice des franciscains italiens a disparu. Sans doute est-il en danger. Séraphin Cantarel et ses proches vont devoir démêler de diaboliques mystères... 1978 ! La nunuche Danièle Gilbert incarne la télévision française giscardienne, le politicien italien Aldo Moro est enlevé et tué par les Brigades Rouges, plus chanceux le baron Empain est séquestré durant deux mois, la Bretagne est polluée par 200.000 tonnes de fuel après le naufrage du super-tanker l'Amoco Cadiz, le Liban est déchiré par la guerre, Claude François s'électrocute en jouant à l'électricien amateur, tandis que naît le premier bébé-éprouvette. Obtenir une ligne téléphonique prend encore du temps, et l'idée vient d'être lancée du Minitel − qui ne se concrétisera que deux ans plus tard. C'était il y a seulement trente-cinq ans, mais on a l'impression d'évoquer une époque terriblement lointaine et obsolète. C'est pourquoi cette série de roman trouve logiquement sa place dans la collection des polars historiques “Grands détectives” chez 10-18. Dans ce quatrième épisode, on retrouve avec un plaisir certain nos enquêteurs amateurs, Séraphin, Théo et Hélène. Comme dans les opus précédents, c'est un site majeur qui est au centre de l'intrigue. Ceux qui n'ont pas visité le Mont-Saint-Michel ont bien tort, car les héros érudits nous rappellent ici que son histoire ne fut pas uniquement religieuse. Depuis que le couple Poulard s'y est installé au dix-neuvième siècle, ce lieu est d'abord touristique plus que spirituel. On n'y croise que fortuitement des moines, même en 1978. Outre qu'on nous dévoile un secret sur le jeune Théo, l'intrigue apparaît encore plus corsée et sinueuse que dans les trois autres aventures, ce qui est très agréable. Un suspense de belle qualité. |
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