Haute Pression raconte l'été perturbé d'un cadre dynamique qui commence à s’essouffler.
Yvon Kempeneers est responsable de campagne pour de grands groupes pharmaceutiques. Un boulot de créatif dynamique, difficile à assurer quand la vie privée est à la dérive, épouse et enfants aux abonnés absents. Et en plus, il fait chaud ! C’est la canicule de l’été 2003. Vissé derrière le volant de son Audi-intérieur-cuir, Yvon, en retard à son rendez-vous, joue du klaxon et fait crisser les pneus. Sur les huit bandes de l’avenue des Arts, il double une Clio par la droite et fauche un piéton. Fabian Peeters vacille sur ses jambes, apparemment intact malgré la violence du choc. Yvon le fait monter dans sa voiture et le conduit vers le canal, là où il allait. Chemin faisant, il observe avec angoisse tous ces signes qui indiquent que Fabian, victime, à coup sûr, d’un traumatisme interne, ne passera pas la nuit. Le lendemain, Yvon se rend sur les bords du canal et découvre une tache de sang…
Ce petit texte aéré, chargé de suspense et de surprise, pourrait bien donner le goût de lire à ceux qui préfèrent les écrans plats aux pages animées de vie. C’est une histoire de tous les jours, écrite fort simplement et très joliment, une tranche de vie contemporaine, un témoignage sur cet été 2003 pas comme les autres. Nicolas Ancion est une figure de proue de la littérature belge. Il signe, avec Haute pression, un petit bijou aux frontières du roman noir qui ne demande qu’à traverser les années, de main en main.
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