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GEORGES-JEAN ARNAUD |
Le Cavalier-squeletteAux éditions LE MASQUEVisitez leur site |
2271Lectures depuisLe mercredi 30 Octobre 2013
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Une lecture de |
Georges-Jean Arnaud, ce phénomène de la littérature populaire, dans le bon sens du terme, ce pilier du Fleuve Noir, retrouve un second souffle au Masque. Pendant la guerre contre la Prusse, en 1870, des compagnies de francs-tireurs, appelés aussi mobiles, se sont spontanément présentés afin de suppléer au manque d’effectifs d’appelés. Mais certains, démobilisés après la défaite, reviennent au pays, enrichis. Il plane sur ses soldats volontaires des soupçons de détrousseurs de cadavres. D’ailleurs pourquoi un cavalier à la mine squelettique se promènerait-il dans les villages de Corbières semant le trouble et l’angoisse parmi les habitants ? Pourquoi quelqu’un s’acharnerait-il à apposer sur des portes des traces de main à l’annulaire coupé ? C’est ce que ce demande le curé du village de Cubières ainsi que le capitaine de gendarmerie. Zélie Terrasson, qui officie comme photographe ambulante est réquisitionnée afin de prendre en photo les mobiles qui sont revenus sains et saufs de la guerre, afin de retrouver les présumés délinquants. Auparavant elle voyageait avec son mari, parcourant la région afin de tirer le portrait des autochtones, lors de fêtes diverses, communions et autres. Son mari est décédé lors d’une attaque des Prussiens près d’Orléans, dans une ferme où une dizaine de soldats tenaient tête à l’assaillant. Elle n’a jamais récupéré ses affaires, notamment du matériel photographique, mais cela ne la tracasse guère. Le capitaine Jonas Savane se présente comme envoyé spécial et enquêteur complémentaire. La superstition monte dans les villages, alimentée par ce procédé démoniaque de la photographie, travail effectué par une femme qui voyage et travaille dans une roulotte comme les Gitans. Elle manque succomber à une asphyxie tandis que les incidents s’accumulent. La peur ancestrale et la répugnance devant le modernisme, les non-dits, les secrets jalousement gardés, les horreurs d’une guerre à laquelle les paysans du cru ont participé en quittant leur région et leur famille, les superstitions et les traditions vivaces sont les ingrédients principaux de ce roman alimenté par une pointe de fantastique. Georges-Jean Arnaud retrouve la veine de ses romans historiques qu’il avait écrits en mettant en scène les aventures des frères Roquebère et de leur saute-ruisseau Séraphine à l’Atalante. Une série qu'aurait pu reprendre le Masque, son dernier manuscrit ayant été refusé par la maison d’édition nantaise. |
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