L’histoire débute en 1929 en Louisiane quand un homme prospère est sauvagement assassiné par une belle femme qui semble à l’abri des ravages du temps. Elle se continue à Bruxelles, où un homme de la même génération et tout aussi prospère voit ressurgir une sourde menace. Les assassinats tous plus violents les uns que les autres s’enchaînent sous le regard débonnaire du commissaire Paul Bury. Celui-ci est surtout surpris par la présence intempestive des mœurs. Et non par ces assassinats auxquels il ne tarde pas à trouver des liens. Cet homme, expert en "affaires spéciales" est intrigué par un tableau religieux retrouvé dans une pièce secrète d’une des victimes. Les visages des Saints et de la Vierge ont été remplacés par des visages réels dont ceux de victimes. Et un de ces visages a été rageusement gratté…
Prométhée est le premier volet d’une trilogie de deux néophytes dans la bande dessinée. L’époque, l’atmosphère et le décor ne sont pas sans rappeler l’univers de Jacques Tardi. Bruxelles sous les intempéries a des relents du Londres de Jack l’Éventreur et du Paris d’Adèle Blanc-Sec. L’intrigue est de première. Le scénario concocté par Martin, allié au dessin de Nicolas, fait de l’ensemble un pure réussite. Vivement le second volet.
Martin Duchêne (scénario) et Nicolas Duchêne (dessin), Crèvecœur – Prométhée, Casterman (coll. "Ligne rouge"), mars 2007, 48 p. – 9,80 €.