Une lecture de JULIEN VEDRENNE Vilebrequin est un monte-en-l’air qui se respecte. Il a un code éthique et un ennemi intime qui lui confèrent une certaine respectabilité. Chaque fois qu’il est confronté à un nouveau coffre-fort, il ressent une petite poussée d’adrénaline. Non pas à cause du challenge qu’un coffre représente, mais à cause de son contenu. Et c’est justement un contenu qui va chambouler la vie de celui qui se fait passer auprès de ses parents pour un honnête trompettiste de jazz. En effet, une éponge traîne, solitaire, dans un. Et, là, Vilebrequin se pose plein de questions. Le temps d’un passage éclair en prison et d’entendre une histoire abracadabrante, Vilebrequin fonce tête baissée dans un piège dressé par le machiavélique prince de Lignes. Le graphisme laisse plus d’accroche que le latex dont s’affuble Vilebrequin. Les planches en noir et blanc sont assorties au monde de la nuit de notre héros. Ses aventures sont du domaine du burlesque. Mais, sans oublier une petite pointe dramatique. Le personnage est haut en couleurs. Sa psychologie trouble et profonde en fait un héros abouti, qui traîne son spleen à travers les pages pour mieux tromper le lecteur. Connais-toi toi-même, dis l’aphorisme. Et c’est bien là le problème. Son costume de latex a fait de Vilebrequin une enveloppe qui ne connait plus son âme. À la tête de ce méli-mélo se trouve un duo prometteur : Arnaud Le Gouëfflec au scénario et Obion au dessin. Arnaud Le Gouëfflec & Obion, Vilebrequin, Casterman coll. "kstr", juin 2007, 136 p. – 9,95 €.
JULIEN VEDRENNE |
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