Une lecture de CLAUDE LE NOCHERAppartenant à bonne société anglaise, Lady Elza est une jeune femme divorcée et dynamique. Fin visage, silhouette élancée, et longues jambes, offrent à cette brunette un air plutôt sexy. À Londres, une aventure sexuelle avec un amant lui a valu quelques déboires. La jalouse Agatha Switch, maîtresse de cet Arthur Woolwich, rumine sa vengeance. Il était préférable pour Lady Elza de se réfugier au château de son cousin, Lord Palfy. Guidée par Jimmy, le neveu de Palfy, la jeune femme se rend au manoir de leurs voisins, les Longfree. Musicienne, la belle Tuba Longfree s’interroge sur la nouvelle venue. Dans la région, existe une légende concernant l’ancien village d’Ornfield. Cet endroit, qui a disparu dans les brumes, n’apparaît que quelques heures pour certains privilégiés. Il semble que Lady Elza en fasse partie. La légende affirme que le poète et assassin Bob Byron serait enfermé pour l’éternité dans la tour-prison du village. Lord Palfy souhaite que sa cousine soit acceptée par les membres de l’Excentric Club, dont il fait partie avec Jimmy et quelques notables locaux. Ni Lord Shok, qui prétend entretenir une relation posthume avec Lady Di, ni le sexologue Nils Chapman, ne donnent envie à Lady Elza d’intégrer ce club. D’autant qu’il y a un rite de passage, une épreuve à surmonter avant d’être acceptée parmi ce groupe d’hommes. Puisqu’elle a pu “voir” le village fantôme d’Ornfield, elle doit être capable de s’y rendre le moment venu. Et surtout d’en rapporter la montre que Bob Byron portait dans son gousset. Certes, les ectoplasmes n’effraient pas la jeune femme, mais cette mission dans un lieu fantomatique lui parait farfelue. Toutefois, Lady Elza sera accompagnée par un membre de l’Excentric Club. Il est prévu que ce soit Lord Shok, mais un malencontreux accident de billard l’en empêche. Ce sera donc Jimmy qui, le lendemain, la suivra à Ornfield. Lady Elza se dit qu’elle est folle de s’être aventurée dans pareille entreprise. Néanmoins, le village est bien là, silencieux et brumeux, vide d’habitants. La tour de la prison est très facile d’accès. Avec Jimmy, Lady Elza grimpe jusqu’à la cellule où Bob Byron est enchaîné pour toujours. Bien qu’il écrive ses mémoires, le temps lui semble fort long. La jeune femme doit convaincre le prisonnier de lui confier cette montre qui ne lui sert finalement à rien. Pendant ce temps, le frère d’Agatha Switch s’est installé au manoir des Longfree, se préparant à exécuter la vengeance décidée par sa vindicative sœur… C’est une histoire très sympathique qu’on nous raconte dans ce premier volume de la série “Lady Elza”. Toutefois, ne nous fions pas à la couverture de l’album. En réalité, l’héroïne apparaît hélas trop peu en tenue suggestive, même si elle effectivement très séduisante. En outre, seules cinq pages se passent à Londres, l’essentiel se déroulant dans la campagne anglaise. Le graphisme rappelle un peu les albums de Floc’h (et Rivière), ambiance british oblige. Les personnages sont bien identifiables, typés sans excès. Le dessin illustre correctement le scénario, y compris avec sa part de poésie et de légendes. Les amateurs éclairés connaissent probablement déjà l’auteur, Jean Dufaux. Qu’il sache raconter une histoire solide ne fait aucun doute, même si on pouvait espérer plus d’humour. Une bonne petite aventure qui se lit très agréablement.
CLAUDE LE NOCHER |
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